Laure de Chevigné
Laure Marie Charlotte de Sade, par son mariage comtesse Adhéaume de Chevigné, née le à Passy et morte le à Paris, est une salonnière et une figure de la vie mondaine et aristocratique parisienne de la fin du XIXe siècle jusqu'en 1914.
Comtesse |
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Naissance | |
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Décès |
(à 77 ans) 16e arrondissement de Paris |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Laure Marie Charlotte de Sade |
Nationalité | |
Activités | |
Famille | |
Père |
Marie Antoine Auguste de Sade, Comte de Sade (d) |
Mère |
Charlotte Germaine de Maussion (d) |
Conjoint |
Adhéaume de Chevigné (d) |
Enfant |
Marie-Thérèse de Chevigné (d) |
Parti politique |
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Elle fut une proche de l'abbé Mugnier qui était son confesseur[1] et qu'elle invitait régulièrement à ses dîners ou déjeuners, mais n'appréciait pas particulièrement Marcel Proust à qui elle inspira le personnage de la duchesse de Guermantes dans À la recherche du temps perdu.
Biographie
Laure Marie Charlotte de Sade naît dans l'ancienne commune de Passy en 1859[2]. Elle est la fille de Marie Antoine Auguste comte de Sade, propriétaire, et de Charlotte Germaine de Maussion, son épouse, propriétaire, et l'arrière-petite-fille du marquis de Sade[3].
Le , elle épouse le comte Adhéaume de Chevigné (1847-1911), membre du service d'honneur du « comte de Chambord »[4]. Ils demeurent 34, rue de Miromesnil à Paris, à quelques pas de l'appartement du vicomte de Foucault de Pontbriand.
Légitimiste, le couple passe chaque année quelques semaines au service du prétendant du trône de France à Frohsdorf, où règne une étiquette rigide.
La comtesse de Chevigné devient une des figures de la vie mondaine et aristocratique parisienne de la fin du XIXe siècle jusqu'en 1914. Elle est liée à de nombreuses personnalités du gotha. Elle tient d'abord un salon musical et d'artistes, puis s'attire l'amitié d'un groupe de « cercleux », plus âgés, qui apprécient son élégance et son esprit fin. Ainsi, elle ouvre son salon dans l'après-midi au marquis de Breteuil, au comte Costa de Beauregard, au comte Joseph de Gontaut-Biron, au marquis du Lau, au comte Albert de Mun et à bien d'autres.
Ceux-ci se cotisent à chaque Premier de l'An pour lui offrir un nouveau rang de perles. « Mes colliers me permettent de compter mes amis et mes années », dit-elle[5]. Elle est proche de la famille Daudet et de la mère de Jean Cocteau. Elle invite régulièrement son confesseur l'abbé Mugnier à ses déjeuners ou dîners, avec des personnalités littéraires dont il fait le portrait dans son fameux Journal.
Elle est belle, avec de grands yeux bleus et des cheveux blonds, mais moins belle que la comtesse Greffulhe (autre modèle de la duchesse de Guermantes). Elle est surtout extrêmement distinguée. Reynaldo Hahn dit d'elle :
« C'est une femme du XVIIIe siècle, chez qui le sentiment se mue bientôt en esprit[6]. »
Elle lance plus tard aux courses de Longchamp les tailleurs gris foncé de chez Creed. Comme la duchesse de Guermantes, elle a une voix rauque car elle abuse des cigarettes. Elle est amie de la reine Isabelle II d'Espagne, de la grande-duchesse Wladimir, qu'elle conseille sur sa toilette.
Marcel Proust l'aperçoit la première fois au théâtre, comme le narrateur de La Recherche, en robe de gaze blanche avec un grand éventail à plumes. Il fait en un portrait d'elle dans Le Banquet, revue fondée par son ami Fernand Gregh. Elle y est comparée à une déesse-oiseau. Le roman de Proust est en germe. Elle l'éconduit lorsqu'il la rencontre dans la rue, de son fameux « Fitz-James m'attend ! »[7].
Mère de Marie-Thérèse de Chevigné, qui a épousé Maurice Bischoffsheim puis Francis de Croisset, elle est la grand-mère de la mécène Marie-Laure de Noailles et de l'homme politique Pierre de Chevigné.
La comtesse de Chevigné meurt en 1936, en son domicile du 19, rue Nitot[8]. Elle est inhumée quatre jours plus tard au cimetière de Passy (division 15)[9].
Iconographie
Il en existe un célèbre portrait par Federico de Madrazo y Ochoa (en).
Notes et références
- Abbé Mugnier, op. cit., p. 284.
- Acte de naissance du , reconstitué le , Passy, Archives de Paris [lire en ligne] (vue 45/51)
- Abbé Mugnier, op. cit., p. 315 : « Mme de Chevigné est l'arrière-petite-fille de Laure de Noves, petite-nièce du marquis de Sade. Elle a dit que le marquis de Sade adorait sa femme et que sa correspondance avec elle était des lettres d'amour. »
- George Painter, op. cit., p. 158, t. I.
- George Painter, op. cit., p. 160, t. I.
- George Painter, op. cit., p. 159, t. I.
- George Painter, op. cit., t. I, p. 161.
- Acte de décès no 1880, , Paris 16e, Archives de Paris [lire en ligne] (vue 19/31)
- Registre journalier d'inhumation, , cimetière de Passy, Archives de Paris
Bibliographie
- George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1966, 2de édition, 1992.
- Abbé Mugnier, Journal (1879-1939), Paris, Mercure de France, 1985.
Article connexe
Liens externes
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