Laurionite
La laurionite est une espèce minérale composée d'hydroxychlorure de plomb de formule PbCl(OH).
Laurionite Catégorie III : halogénures[1] | |
Laurionite - Baie de Thorikos, Grèce - (vue 1,4×0,6 cm) | |
Général | |
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Classe de Strunz | 3.DC.05
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Classe de Dana | 10.02.02.01
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Formule chimique | PbCl(OH) |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 259,7 ± 0,1 uma H 0,39 %, Cl 13,65 %, O 6,16 %, Pb 79,79 %, |
Couleur | incolore à blanc |
Classe cristalline et groupe d'espace | dipyramidale - Pcmn |
Système cristallin | orthorhombique |
Réseau de Bravais | primitif P |
Clivage | distinct sur {010} |
Cassure | irrégulière |
Habitus | cristaux allongés sur [001], tabulaire sur {010}, lamellaire |
Échelle de Mohs | 3 - 3,5 |
Trait | blanc |
Éclat | adamantin ; nacré |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | a=2,077, b=2,116, g=2,158 |
Biréfringence | biaxial (-) ; 0,0810 2V = 90° |
Transparence | transparent |
Propriétés chimiques | |
Densité | 6,24 |
Solubilité | légèrement soluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau tiède. Soluble dans l'acide nitrique. |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
Historique de la description et appellations
Caractéristiques physico-chimiques
Critères de détermination
La laurionite forme des cristaux transparents incolores ou blanchâtres, biréfringents, d'éclat amadantin et nacré. Elle laisse un trait blanc.
Son habitus est lamellaire, tabulaire sur {010} et allongé dans la direction [001]. Elle est peu dure (de 3 à 3,5 sur l'échelle de Mohs). Elle possède un clivage distinct sur {010}. Sa cassure est irrégulière.
Elle est légèrement soluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau tiède et soluble dans l'acide nitrique.
Cristallochimie
- La laurionite est un dimorphe de la paralaurionite.
- Elle fait partie du groupe de la matlockite.
Cristallographie
La laurionite cristallise dans le système cristallin orthorhombique, de groupe d'espace Pcmn (Z = 4 unités formulaires par maille conventionnelle)[5].
- Paramètres de maille : = 9,699 Å, = 4,020 Å, = 7,111 Å (volume de la maille V = 277,3 Å3)
- Masse volumique calculée = 6,22 g/cm3
Les cations Pb2+ sont en coordination antiprismatique tétragonale déformée (5+3) de chlore et de groupes hydroxyles : groupes PbCl5(OH)3.
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
La laurionite est un minéral secondaire provenant de l’activité d’anciennes fonderies, dans ce cas précis il s’agit de l’action de l’eau de mer sur des scories de plomb.
Elle peut être trouvée associée à plusieurs autres minéraux :
- anglésite ;
- cérusite ;
- fiedlérite ;
- héliophyllite ;
- ludlockite ;
- paralaurionite ;
- penfieldite ;
- phosgénite.
Gisements producteurs de spécimens remarquables
Il existe de nombreuses occurrences de ce minéral dans le monde.
- Canada
- France
- Haldes de Menez-Plom, Carnoët, Callac, Côtes-d'Armor. Ancienne mine de plomb et d'argent
- La Fonderie, Poullaouen, Finistère[7]
- Mine Le Crozet, La Pacaudière, Loire, Rhône-Alpes[8]
- Grèce
- Le district minier antique du Laurion (topotype) compte près de dix occurrences : Agios Nikolaos, le port, Oxygon, Panormos, Passa Limani, Sounion, la baie de Thorikos, Tourkolimanon et Vrissaki[9].
- Royaume-Uni
- Eaglebrook Mine, Nant-y-Moch Reservoir area, Talybont, Ceulanymaesmawr, Ceredigion, Pays de Galles
Utilisation
Les textes de médecins grecs (comme Dioscoride) et romains (Pline l’Ancien[10]) mentionnent que les premiers « chimistes » de l'Égypte antique savaient déjà synthétiser en brassant dans de l'eau tiède de la litharge et du chlorure de sodium). En soutirant l'eau et donc la soude, ils pratiquaient un déplacement d'équilibre favorisant la laurionite qui précipitait au fond du bassin de brassage.
- Synthèse de la laurionite : PbO + NaCl + H2O → Pb(OH)Cl + NaOH
- litharge sel eau laurionite soude
- Synthèse de la laurionite : PbO + NaCl + H2O → Pb(OH)Cl + NaOH
La laurionite était utilisée comme fard à paupière, servant notamment de collyre.
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (de) Koechlin, dans Annalen des kaiserlich-königlichen naturhistorischen Hofmuseums Wien, vol. 2, 1887, p. 188
- MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
- ICSD No. 28 035 ; (en) C.C. Venetopoulos et P.J. Rentzeperis, « The crystal structure of laurionite, Pb(OH)Cl », Zeitschrift für Kristallographie, Kristallgeometrie, Kristallphysik, Kristallchemie, vol. 141, , p. 246-259
- F. Spertini, « La mine Jeffrey, Asbestos, Québec, Canada », dans Le Règne Minéral, vol. 37, 2001, p. 10-34
- C. Germain, J-C. Leydet et Ph. Saget, « Les minéraux de néoformation de Huelgoat (Finistère) », dans Le Cahier des Micromonteurs, no 3, 1990, p. 3-16
- R. Vernay, « Le Crozet (Rhône, France) », dans Le Cahier des Micromonteurs, no 1, 1997, p. 9-22
- (en) Piet Gelaude, Piet van Kalmthout et Christian Rewitzer, Laurion: The Minerals in the Ancient Slags
- Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXXIII, 35
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