Le Journal du dimanche

Le Journal du dimanche[Note 1], aussi appelé le JDD[Note 2], est un journal hebdomadaire français d'actualité fondé en 1948 et paraissant le dimanche.

Le Journal du dimanche

Pays France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Généraliste
Diffusion 141 190[1] ex. (2019, ( −8,68%))
Date de fondation 1948
Ville d’édition Levallois-Perret

Propriétaire Lagardère Média News (834-289-373)
ISSN 0242-3065
ISSN (version électronique) 1961-9456
Site web www.lejdd.fr

Propriété de Lagardère News, filiale du groupe Lagardère SCA, il constitue le seul hebdomadaire national dominical d'informations générales en France. Diffusé à 141 190 exemplaires en 2019[1], il est réputé pour publier de nombreux scoops chaque dimanche et fait la part belle à l'actualité politique.

Historique

Un ancêtre éponyme

Un bi-hebdomadaire portant le même nom est paru pendant la seconde moitié du XIXe siècle et les premières années du XXe siècle. Le premier Journal du dimanche, créé en 1855, a été publié au moins jusqu'en 1902[2]. Il paraissait deux fois par semaine. Aux alentours de 1900, il était de tendance républicaine, laïque, voire socialisante ; Jules Gondry du Jardinet était alors son directeur de publication. De nombreux exemplaires de ce premier Journal du dimanche sont consultables sur le site Gallica[3], principalement les exemplaires des années 1883 à 1899, mais également quelques autres numéros par ailleurs.

Le nouveau Journal du dimanche

Créé en 1948 par Pierre Lazareff[4], alors directeur général du quotidien France-Soir. Paul Gordeaux, directeur littéraire, y publie une bande dessinée verticale "c'est arrivé un Dimanche" .

Une des journalistes du Journal du dimanche, Nathalie Odent (qui travaillait en parallèle avec VSD), a disparu dans un accident d'hélicoptère au rallye Paris-Dakar en 1986.

Depuis le , la version électronique sur Internet du JDD est journalière[réf. nécessaire].

En , une édition paraissant le samedi est lancée sous la direction de Christian de Villeneuve[5]. L'expérience dure deux ans pour s'achever début 2011 à la suite d'une décision de Denis Olivennes[6].

En , les journalistes protestent auprès d'Olivier Jay, directeur de la rédaction, au sujet de la position du groupe Lagardère vis-à-vis du pouvoir. Ils affirment ainsi que le JDD, « pas plus que n'importe quel autre média, n'a à se plier aux désirs d'un pouvoir, ni à céder aux pressions ou aux menaces, d'où qu'elles viennent »[7].

Version Femina est proposé en supplément optionnel payant.

Entre 2012 et début 2016, les ventes totales du journal ont baissé de près d'un quart (- 22 % environ) et le journal a connu plusieurs plans sociaux. En , quinze postes sur 54 au total sont menacés par un plan de départs volontaires et le journal se met en grève[8]. Le groupe propriétaire Lagardère Active enclenche la même année le rapprochement des rédactions du journal et d'Europe 1, dans le but de réaliser des économies de personnels. Chacune des deux rédactions garde son indépendance et sa ligne éditoriale même si des passerelles peuvent avoir lieu entre les deux (sur le papier comme sur le numérique). Les rédactions déménageront dans des locaux communs d'ici 2018[9].

Le , le Journal du dimanche fête 70 ans d'existence[10].

En octobre 2021, Hervé Gattegno est remercié après cinq années à la tête du journal. Il est remplacé par l'ancien directeur de la rédaction, Jérôme Bellay, qui dirigea le JDD entre 2011 et 2016[11]. Ce dernier est remplacé par Jérôme Béglé en janvier 2022[12].

Début mai 2022, un nouveau recrutement est opéré à la direction du JDD avec l'arrivée de Stéphane Albouy[13]. Cet ancien du Parisien est nommé directeur général de la rédaction à la place de Cyril Petit, démissionnaire en mars[14].

Organisation

Le journal appartient au groupe Lagardère via son pôle Lagardère News.

La publicité représente 50 % des recettes du JDD (en plus des ventes). En moyenne, un espace publicitaire se vend de 1 500  pour un module, 87 000  pour une page et 149 000  pour une double page[réf. nécessaire].

Le JDD est distribué la nuit dans 15 000 points de ventes à travers la France partagés en six zones de distribution ; 80 % des ventes ont lieu le dimanche entre 9 h et 13 h. Environ 30 % des exemplaires distribués ne sont pas vendus.[réf. nécessaire]

Directeurs

Daniel Filipacchi est le président d'honneur.

Liste des directeurs successifs :

Directeur de la rédaction : Stéphane Albouy

La directrice artistique est Anne Mattler.

Les responsables des rubriques sont Anne-Laure Barret (Société), Anna Cabana (Lire), Solen Cherrier (Sports), François Clemenceau (international), Rémy Dessarts (Economie), Stéphane Joby (Plaisirs), Pierre-Laurent Mazars (Enquête et opinions), Robert Melcher (Paris), David Revault D'Allonnes (Politique).

La directrice de la publication est Constance Benqué.

Diffusion

Les données de la diffusion du Journal du dimanche sont celles de l'acpm[16],[1].

Année 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Diffusion France payée 264 671257 280254 459243 408223 129212 516193 448177 854174 578154 602141 190
Diffusion totale 268 496261 972258 215246 837227 219216 393196 497180 441176 806156 691145 273
Évolution -- 2,4 %- 1,4 %- 4,4 %- 7,9 %- 4,8 %- 9,2 %( −8,06%)( −1,84%)-11,44 %( −8,68%)

Lectorat

Le JDD est le premier journal vendu chez les PDG/gérants (9 %) devant Les Échos puis le Monde (7 %). Les lecteurs du JDD sont principalement des hommes à revenu élevé et plutôt de droite.[réf. nécessaire]

Critiques

Le journal est critiqué pour ses liens avec le pouvoir alors que Nicolas Sarkozy est président de la République[17].

En , l'association Acrimed publie un courrier de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (Ugict-CGT), adressé à François Clemenceau, le rédacteur en chef du journal. Dans celui-ci l'Ugict-CGT accuse la rédaction d'avoir transformé une tribune contre le projet de loi Travail signée et rédigée par des entrepreneurs et des cadres dirigeants auxquels elle s'est associée, en tribune contre la Confédération générale du travail et la ligne de son secrétaire général, Philippe Martinez. Elle dénonce une « instrumentalisation de la tribune et de sa démarche qui ne fait en aucun cas écho avec d’hypothétiques débats internes de la CGT »[18].

Le JDD est soupçonné d'avoir censuré en une enquête de l'un de ses journalistes sur le député LREM Francis Chouat, très proche de Manuel Valls. D'après le journal Marianne, ce dernier est directement intervenu auprès du directeur de la rédaction, Hervé Gattegno, pour empêcher la publication de l’enquête[19].

Menaces de mort

Le , le directeur adjoint, Laurent Valdiguié, annonce avoir reçu des menaces de mort par courrier, similaires à celles adressées à des magistrats du pôle financier et aux rédactions du Canard enchaîné et de Mediapart. La lettre était accompagnée d'une balle et, sur le courrier, étaient dessinés une tête de mort et un cercueil[20]. Valdiguié a porté plainte auprès de la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

Notes et références

Notes

  1. L'hebdomadaire orthographie son titre Le Journal du Dimanche ; les règles typographiques de l'Imprimerie nationale, reprises sur Wikipédia en français, ne conservent pas la dernière majuscule.
  2. Ivan Levaï, qui y a tenu une chronique des années 1970 à sa retraite, disait « le J du D » dans sa revue de presse de France Inter

Références

  1. « Le Journal du dimanche - ACPM », sur www.acpm.fr (consulté le ).
  2. Voir par exemple le no  du 24 août 1902, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5678145s/f1.image.r=Ploudaniel.langFR.
  3. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328008785/date.
  4. « Le Journal du Dimanchefête son 3.000ème numéro », sur L'Obs (consulté le ).
  5. Frédérique Roussel, Le « JDD » touché par la fièvre du samedi, Libération, .
  6. Renaud Revel, Le JDD abandonne son édition du samedi, L'Express, .
  7. « Les journalistes du « Journal du dimanche » protestent »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Le Monde, (consulté le ).
  8. « Grève chez Lagardère : « Le Journal du dimanche » ne paraîtra pas », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Le JDD et Europe 1 actent le rapprochement de leurs rédactions », Les Échos/AFP, (consulté le ).
  10. « Le Journal du Dimanche : 70 ans d'histoires », sur francetvinfo.fr, .
  11. « Jérôme Bellay nommé à la tête du JDD, Patrick Mahé à celle de Paris Match », sur LEFIGARO, (consulté le )
  12. Adrien Franque, « Au «JDD», Jérôme Béglé remplace déjà Jérôme Bellay », sur Libération (consulté le )
  13. « Stéphane Albouy nommé à la direction du Journal du Dimanche », sur LEFIGARO, (consulté le )
  14. « Cyril Petit, directeur de la rédaction du « Journal du dimanche », quitte son poste », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) « Hervé Gattegno nouveau directeur de la rédaction du "JDD" », sur Les Échos, (consulté le ).
  16. « Diffusion du Journal du dimanche », sur (consulté le ).
  17. Frédéric Martel, « Le JDD de Sarkozy », sur lexpress.fr,
  18. « Le Journal du Dimanche transforme une tribune anti-Loi Travail en tribune anti-CGT », sur acrimed.org, .
  19. « Au "JDD", soupçons de censure d'une enquête sur un proche de Manuel Valls », sur Marianne, (consulté le ).
  20. Après Mediapart et « Le Canard enchaîné », « Le JDD » annonce avoir reçu des menaces de mort - Le Monde/AFP, 11 avril 2017.

Bibliographie

  • Patrice Trapier, Le Journal du dimanche, 70 ans d'histoire(s), éd. E/P/A, 2018, 300 p.

Voir aussi

  • Portail de la presse écrite
  • Portail de la France
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