Le Cadeau de César

Le Cadeau de César est le vingt-et-unième album de la bande dessinée Astérix, publié en 1974, scénarisé par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo.

Le Cadeau de César
21e album de la série Astérix

Logo de l'album

Scénario René Goscinny
Dessin Albert Uderzo

Personnages principaux Astérix, Obélix

Éditeur Dargaud
Première publication 1974
ISBN 2-01-210153-4
Nb. de pages 48

Prépublication 1974
Albums de la série

Il a été pré-publié à partir du dans le quotidien Le Monde.

Résumé

À Rome, dans une taverne, le légionnaire Roméomontaigus, un ivrogne, fête sa libération de l'armée après vingt ans de carrière, avec son ami Claudius Bouilleurdecrus. Comme il insulte Jules César en présence d'une patrouille, celui-ci le punit en lui offrant comme cadeau de départ le fameux village des irréductibles Gaulois. Irrécupérable, et incapable de comprendre que César s'est moqué de lui, il entraîne dans sa bêtise Orthopédix, un honnête aubergiste gaulois à Arausio, à qui il échange ce « cadeau » contre quelques coupes de vin. C'est ainsi qu'Orthopédix et sa famille (sa femme Angine et leur fille Coriza, dite « Zaza ») s'en vont en Armorique prendre possession de leur nouveau bien.

Les villageois refusent naturellement de céder leur village aux nouveaux venus et expliquent à ces derniers qu'ils se sont fait berner. Néanmoins, Abraracourcix permet à Orthopédix et sa famille de s'installer comme aubergiste.

Cependant, Angine est bien décidée à ce que son mari fasse valoir ses « droits de propriété ». Elle l'incite alors à présenter sa candidature pour devenir le chef du village à la place d'Abraracourcix, tandis que ce dernier n'entend pas se laisser ravir son titre sans réagir. C'est ainsi que, poussés par leurs femmes respectives Angine et Bonemine (lesquelles se détestent), les deux adversaires engagent une « course aux partisans » pour gagner l'élection à tout prix — flatteries, cadeaux électoraux ridicules (poissons, sangliers, enclumes...), débat public, etc. — qui, bientôt, divise le village. Angine envoie sa fille Coriza parler à Obélix, charmé par la jeune fille. Plus tard, et Astérix et Obélix se disputent. De son côté, Agecanonix, peu enclin à tolérer les étrangers au village, souhaite voir Orthopédix repartir ; or, déçu par l'inaction d'Abraracourcix dans ce domaine, il décide de se porter candidat à son tour. Dans ce conflit qui embrase tout le village, Abraracourcix envisage même (sur l'idée d'Agecanonix) d'utiliser la potion magique, mais le druide Panoramix refuse et décide de ne plus jamais en donner à qui que ce soit, tant que les villageois n'ont pas fait la paix.

Pour ne rien arranger, Roméomontaigus est de retour : voulant récupérer « son » village à tout prix, il se bat à l'épée contre Astérix dans l'auberge d'Orthopédix. Vaincu, mais très contrarié, le légionnaire fait ensuite appel aux services des soldats du camp romain de Laudanum (où il retrouve son ami Claudius Bouilleurdecrus, qui s'est rengagé dans la Légion) et du centurion Tohubohus. Or les Romains viennent de recevoir de l'artillerie lourde, notamment des catapultes. Astérix, qui espionnait Roméomontaigus et le camp romain, découvre la menace, et part prévenir les villageois.

Pendant ce temps, au village, un débat public est organisé entre Abraracourcix et Orthopédix. Astérix n'a pas le temps de prévenir ses concitoyens : les Romains prennent les Gaulois par surprise en lançant leur attaque. Abraracourcix réussit néanmoins à convaincre Panoramix de préparer de la potion magique. Les Gaulois repoussent alors aisément les Romains. Excédé par un tel gâchis, Orthopédix brise la plaque du titre de propriétaire du village sur la tête de Roméomontaigus.

Finalement, Orthopédix renonce à devenir chef du village, mais devient celui de sa famille et, après avoir sermonné bruyamment Angine, décide de partir avec sa famille pour Lutèce, ce qui ravit sa fille Coriza. Angine et Bonemine font la paix, Astérix et Obélix se réconcilient, et un banquet nocturne est organisé.

Personnages principaux

Analyse

Publication

Le Cadeau de César est le premier album à ne pas connaître de prépublication dans le journal Pilote.

Scénario

De toute évidence, la majeure partie de l'histoire consiste en une parodie caustique du contexte politique de l'élection présidentielle française de 1974[1], qui concordent avec la date de publication de l'ouvrage, notamment un débat public entre les deux candidats pour devenir chef du village, Abraracourcix et Orthopédix, mais aussi des manœuvres tactiques pour attirer les villageois dans les différents camps : flatteries, cadeaux inutiles en tous genres (menhirs, sangliers, poissons, enclumes, etc.). Agecanonix, qui n'aime pas les étrangers et ne se prive pas pour le dire, et qui se présente aussi aux élections, représente une parodie de l'extrême droite au sein du village. Il n'a pas beaucoup de partisans…

Personnages

Le nom du légionnaire Roméomontaigus est une référence à Roméo Montaigu, célèbre personnage de la pièce de William Shakespeare Roméo et Juliette.

C'est dans cet album que tous les personnages du village sont définitivement définis, y compris les deux porteurs d'Abraracourcix, qui resteront dès lors les mêmes, alors qu'ils changeaient régulièrement précédemment.

Les principales dames de l'histoire ont des surnoms : Bonemine est surnommée Mimine, Angine est surnommé Gigine, Coriza est surnommé Zaza. Pour dessiner ce dernier personnage, Albert Uderzo s'est inspiré de sa propre fille Sylvie[2].

Orthopédix a les traits de l'acteur André Alerme[3].

Le légionnaire Claudius Bouilleurdecrus a les traits de l'acteur et chanteur Yves Montand.

Un légionnaire a les traits du réalisateur Pierre Tchernia.

On retrouvera Roméomontaigus dans l'album Astérix et Latraviata.

Références culturelles

Page 27 de la case 5 à la case 8, une allusion est faite à Edmond Rostand et son célèbre personnage Cyrano de Bergerac, avec une adaptation de la tirade du nez : C'est un menhir ! Que dis-je, un menhir ? C'est un dolmain !, prononcée par Astérix à Roméomontaigus qui se moque de son nez. D'ailleurs, après qu'Astérix a cloué le bec à Roméomontaigus, Coriza déclare que ça c'est envoyé. Ce qui fait dire au guerrier gaulois Eh bien, à la fin de l'envoi, je touche !, célèbre réplique de Cyrano de Bergerac.

Dans cette même page, Roméomontaigus prévient Astérix juste avant de commencer son duel avec lui, qu'il a servi chez le Pontife, ce qu'une note de bas de page précise comme étant un Cardinal de l'époque. C'est une référence au roman d'Alexandre Dumas Les Trois Mousquetaires, dans lequel les héros affrontent les sbires du cardinal de Richelieu.

Toujours dans cette page, une allusion est faite à Zorro lorsque Astérix trace un Z avec son glaive sur la tunique de Roméomontaigus. Coriza, qui est témoin de la scène, interprète ce geste comme un hommage à son surnom (Zaza) et est séduite.

Chansons

Locutions latines

  • Vinum et musica laetificant cor (Le vin et la musique réjouissent le cœur) : phrase citée par la narration.
  • Qui habet aures audiendi audiat (Que celui qui a des oreilles pour entendre entende) : phrase prononcée par un légionnaire romain quittant la Légion.

Tirage

Tirage original : 1 400 000 exemplaires.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Louis Vidal, Astérix, tous les secrets des albums : Numéro hors-série de Paris-Match, Hachette Filipacchi associés, , 109 p. (ISBN 978-2-3571-0535-5).

Liens externes

Articles connexes

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