Le Devin

Le Devin est le dix-neuvième album de la bande dessinée Astérix, publié en 1972, scénarisé par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo.

Le Devin
19e album de la série Astérix

Logo de l'album.

Scénario René Goscinny
Dessin Albert Uderzo

Personnages principaux Astérix, Obélix

Éditeur Dargaud
ISBN 2-01-210151-8
Nb. de pages 48

Prépublication 1972
Albums de la série

Il a été pré-publié dans le journal Pilote du no 652 () au no 673 ().

Résumé

Terrorisés par un violent orage, les habitants du village gaulois se sont réunis dans la hutte de leur chef Abraracourcix, en l'absence de Panoramix, parti à la réunion annuelle des druides dans la forêt des Carnutes. Durant cet orage, arrive de nulle part un ermite gaulois nommé Prolix, vêtu d'une peau de loup, ce qui provoque tout abord la panique générale. Prolix, qui en réalité n'est qu'un charlatan, se déclare devin et, profitant de la crédulité de ses hôtes et de l'absence de leur druide, prend rapidement un ascendant considérable sur les villageois — à l'exception d'Astérix qui reste sceptique, et d'Obélix qui ne sait pas trop dans quel camp se ranger. Après l'orage, Prolix s'installe dans la forêt, où il se fait entretenir en secret par Bonemine, puis par tous les Gaulois du village.

Entre-temps, le devin est trouvé et arrêté par les Romains du camp de Petibonum, dirigé par l'ambitieux centurion Caius Faipalgugus. Celui-ci met alors au point un plan pour chasser les Gaulois du village, en utilisant les fausses prophéties du devin.

Après que les villageois ont accusé, à tort, Astérix d'avoir chassé Prolix de la forêt, le devin revient annoncer aux Gaulois que leur village est maudit et que des vapeurs infernales et nauséabondes l'envahiront bientôt. Effrayés par ces prédictions, les villageois se réfugient sur l'île voisine pour échapper à la prétendue malédiction — sauf Astérix, Obélix et Idéfix qui restent, et se cachent en forêt. Une fois le village déserté, Les Romains en prennent possession, et Faipalgugus fait envoyer un message à Jules César lui annonçant que, désormais, « toute » la Gaule est occupée.

Pendant ce temps, Panoramix, de retour de sa réunion, retrouve par hasard Astérix, Obélix et Idéfix en forêt. Une fois le druide mis au courant de la situation, ils décident ensemble de créer artificiellement les conditions annoncées par Prolix. Panoramix fabrique donc une potion produisant une odeur pestilentielle qui, transportée par le vent jusqu'au village, oblige les Romains à rentrer à Petibonum. Faipalgugus, désormais convaincu des pouvoirs de devin de Prolix, l'oblige à le servir, espérant utiliser ses prédictions pour monter en grade et même, devenir le « nouveau » César. Terrifié et perplexe à l'idée que ses prédictions se sont finalement réalisées, Prolix accepte d'aider le centurion et lui fait miroiter un avenir prometteur.

Pendant ce temps, les trois Gaulois s'empressent de rejoindre l'île où les villageois se sont réfugiés et leur démontrent que Prolix a profité de leur crédulité pour les gruger. Honteux, les Gaulois retournent donc au village et organisent une attaque-surprise — à laquelle les femmes participent pour la première fois — au camp de Petibonum, afin de prouver l'imposture du prétendu devin. Après la bataille, les Gaulois rentrent au village et en chassent l'envoyé spécial de César, Claudius Blocus, venu inspecter l'endroit prétendument conquis. Ce dernier, amoché et furieux, se rend ensuite à Petibonum pour punir Faipalgugus en le dégradant, tandis que Prolix est chassé du camp et se jure de ne plus jamais exercer le métier de devin. Réconciliés, les Gaulois organisent leur traditionnel banquet final.

Personnages principaux

Analyse

Scénario

L'histoire tourne autour des croyances et des superstitions des gens de l'époque (gaulois et romains) comme ceux d'aujourd'hui, pour parodier la crédulité de l'humanité.

Éléments humoristiques

C'est la première fois que les femmes du village boivent de la potion magique et participent à l'attaque d'un camp romain.

Sur la couverture de l'édition originale de 1972, les robes de Mme Agecanonix et de Bonemine sont curieusement marron, alors qu'elles sont habituellement verte et rose, comme dans l'album : l'erreur sera corrigée dans les éditions ultérieures.

Ordralphabétix, bien que représenté pieds nus dans l'album, peut être vu sur la couverture portant des chaussures brunes semblables à celles des autres villageois masculins. Ses chaussures sont également visibles à la page 5, au début de la scène de la tempête, mais le personnage est pieds nus dans le reste de l'album.

Planche 2, case 2 : Les auteurs indiquent que les Gaulois ont tellement de dieux — plus de quatre cents — que certains les numérotent. Ils citent l'exemple de Sequana, nymphe des sources de la Seine, qui porte le numéro 75, mais c'est une allusion à l'ancien département de la Seine, supprimé en 1968, ou à Paris.

Planche 3, case 5 : Abraracourcix dit qu'Amora, déesse de la moutarde, est montée aux nez des autres dieux : les auteurs font ici référence à une marque de moutarde très connue en France.

Planche 5, case 6 : Jules César et Brutus écoutent un augure qui annonce : « Et tant que Brutus sera près de toi, ô César, tu n'auras rien à craindre ! » C'est une allusion au futur assassinat de Jules César auquel Brutus prendra part.

Planche 5, cases 7 et 8 : Ce sont évidemment les astrologues et autres devins modernes que René Goscinny cherche à égratigner dans cet album. Pour mieux enfoncer le clou, cette planche qui explique le besoin qu'ont les peuples de l'Antiquité de connaître l'avenir s'achève par deux représentations contemporaines : une maison de rêve calquée sur la maison réelle d'Albert Uderzo – avec le récitatif suivant : « Si certains visionnaires ont une idée raisonnable de ce que l'avenir peut apporter… »[1] et une photographie de la construction de la tour Esso à la Défense – avec le commentaire « ... en général ils disent n'importent quoi ! ».

La Leçon d'anatomie du docteur Tulp (1632). Dans une case de l'album, Uderzo s'amuse à reproduire la composition de ce tableau de Rembrandt.

Planche 6, case 10 : Dans une scène montrant le devin ausculter un poisson, Uderzo s'amuse à reproduire la composition de La Leçon d'anatomie du docteur Tulp, un tableau peint par Rembrandt en 1632.

Planche 7, case 7 : Lorsque le devin propose une nouvelle fois de lire dans les entrailles d'Idéfix, Obélix l'écarte de lui et hurle : « Personne ne nous a jamais lus, et personne ne nous lira !!! » C'est un clin d'œil au succès de la bande dessinée, les albums étant édités à au moins un million d'exemplaires depuis Astérix et les Normands, publié en 1966.

Planche 19, case 2 : Le centurion teste les talents du devin en lui demandant d'annoncer un nombre entre 1 et 12 avant de jeter deux dés, oubliant qu'il est impossible de réaliser un 1. Par ailleurs, le résultat prédit par le devin, le 7, est la combinaison qui a la plus forte probabilité d'apparition (1 chance sur 6, contrairement à un 2 ou un 12 qui ont une probabilité d'apparition d'1/36), et qui est également associé à la chance.

Planche 24, case 6 : Arrivé avec son armée et le devin dans le village gaulois abandonné, le centurion envoie un de ses légionnaires porter un message à César : « Tu lui diras : "Toute la Gaule est occupée", il te demandera : "Toute ?", tu lui répondras : "Toute !", il comprendra. ». C'est un clin d'œil à la présentation de la Gaule et du village d'Astérix qui figure au début de tous les albums d'Astérix. Il sera de nouveau question de ce message sur la dernière case de la planche 40, et sur la totalité de la planche suivante.

Planche 31, case 3 : Lorsque l'optione demande à son tour au devin de prédire un résultat aux dés, il lui demande lui aussi d'annoncer un nombre entre 1 et 12.

L'optione est par ailleurs une caricature de militaire un peu trop zélé qui a une façon de parler typique d'un militaire, enchaînant allégrement les fautes de grammaire en tous genres : « faisant la patrouille dont à laquelle vous nous aviez donné l'ordre de procéder, nous avons trouvé dans une clairière cet individu dont les explications qu'il nous a causées ne nous ont pas paru satisfaisantes », « c'est donc un imposteur, l'individu que vous avez discuté avec ? », « ça me rappelle un peu le quartier où est-ce que c'est que j'habite, à Rome », « excusez-moi de vous demander pardon, mais je ne comprends pas », « et cause correct à un supérieur ! ».

Chanson

Tirage

Tirage original : 1 300 000 exemplaires.

Adaptation cinématographique

Notes et références

  1. Vidal 2016, p. 56.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Louis Vidal, Astérix, tous les secrets des albums : Numéro hors-série de Paris-Match, Hachette Filipacchi associés, , 109 p. (ISBN 978-2-3571-0535-5).

Liens externes

Articles connexes

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