Le Mac Mahon
Le cinéma Mac Mahon est une salle de cinéma parisienne située au no 5 de l'avenue Mac-Mahon[1].
Pour les articles homonymes, voir MacMahon.
Type | Salle de cinéma |
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Lieu | Paris 17e |
Inauguration | 1938 |
Nb. de salles | 1 |
Réseau | Pathé |
Format de langue | VOST |
Format de projection | Cinémascope |
Format de son | Dolby |
Direction | Groupe Bolloré |
Site web | http://www.cinemamacmahon.com |
Histoire
Le Mac Mahon est ouvert en 1938[1]. À la Libération, le cinéma se spécialise dans la diffusion des films américains interdits pendant l'Occupation. Dès lors sa réputation est faite[2].
Dans les années 1950 se forme la bande cinéphile des « mac-mahoniens » avec notamment Michel Mourlet, Michel Fabre, Pierre Rissient, Jacques Serguine, Bertrand Tavernier, Bernard Martinand, Alfred Eibel, Patrick Brion[1] et Jacques Lourcelles. Le terme de « mac-mahonien » fut inventé par Philippe Bouvard[3].
Pour eux, la perfection du cinéma était symbolisée par quatre cinéastes « cultes » rassemblés dans un « carré d'as » : Raoul Walsh, Otto Preminger, Joseph Losey et Fritz Lang[4],[5]. Michel Mourlet signe le manifeste des mac-mahoniens dans les Cahiers du cinéma en août 1959 avec l'article intitulé « Sur un art ignoré »[6],[4]. Les mac-mahoniens affirment la primauté de la mise en scène sur le scénario[1]. « Tout est dans la mise en scène », écrit Mourlet dans « Sur un art ignoré ».
Un des films emblématiques de cette période, À bout de souffle, est tourné en partie au Mac Mahon par Jean-Luc Godard assisté de Pierre Rissient, le chef de file des mac-mahoniens[7].
En 1961, Michel Mourlet puis Jacques Lourcelles prennent la direction de la revue Présence du cinéma, qui devient alors le lieu d'expression des idées du mouvement des mac-mahoniens jusqu'en 1966[8].
En 1983, le cinéaste Pascal Kané fait scandale en représentant dans son film Liberty belle un mac-mahonien en auxiliaire de l'OAS[4],[8]. Bertrand Tavernier, notamment, a fait justice de cette fiction calomnieuse dans la préface de son livre Amis américains[9]
Durant les années 1960, le cinéma américain continue de faire les beaux jours du Mac Mahon et triomphe avec ses comédies musicales[2].
En 1987, le Mac Mahon est repris par Axel Brücker qui dirige la salle pendant vingt ans et en fait un lieu de festivals et de présentation de films en avant-premières. Brücker relance la société Mac-Mahon Distribution qui se spécialise dans la réédition en France des films du patrimoine, des plus célèbres comédies musicales, comme Gigi, Un Américain à Paris ou La Veuve joyeuse… ainsi que des grands films américains, comme Ben-Hur.
Le cinéma est repris en 2000 par le groupe Bolloré[10],[11], qui y fait d'importants travaux de rénovation. Une régie de télévision et une scène de théâtre sur vérins y sont notamment installées en 2005. Une trentaine de pièces de théâtre sont retransmises en direct sur la chaîne Direct 8 dans le cadre de l'émission Théâtre en direct. Depuis son rachat par Bolloré, le Mac-Mahon se partage entre la programmation des grands films du répertoire, notamment de classiques du cinéma américain, en maintenant la programmation « art et essai », et l'organisation, en semaine, d'avant-premières, de rencontres et de débats[2].
Références
- Alain Riou, « Le Mac-Mahon a 60 ans : Hollywood-sur-Seine », Le Nouvel Observateur, no 1769, (lire en ligne, consulté le ).
- Voir sur cinemamacmahon.com.
- Michel Mourlet, « Mes voyages en cinéphilie », dans Michel Mourlet, Sur un art ignoré : La mise en scène comme langage, Ramsay, coll. « Ramsay Poche Cinéma », , p. 126.
- Sophie Grassin, « La légende du Mac-Mahon », L'Express, no 2469, (lire en ligne, consulté le ).
- Geneviève Puertas, « Au fil des générations », dans Michel Mourlet, Sur un art ignoré : La mise en scène comme langage, Ramsay, coll. « Ramsay Poche Cinéma », , p. 17.
- Michel Mourlet, « Sur un art ignoré », Cahiers du cinéma, no 98, .
- Puertas 2008, p. 21.
- Puertas 2008, p. 24.
- Michel Mourlet, Une Vie en liberté, Paris, Ed. Séguier, , 460 p. (ISBN 978-2-84049-702-8), pp. 82-83.
- « Chuchotis », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- Irène Inchauspé, Jean-François Jacquier et Etienne Mary, « Le Français qui veut se payer l'Italie », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Daniel Fairfax, « Le Mac Mahon », dans Jean-Michel Frodon (dir.) et Dina Iordanova (dir.), Cinémas de Paris, Paris, CNRS Éditions, , 365 p. (ISBN 978-2-271-11480-8, présentation en ligne), p. 346–349.