Le Péril (conférence de Martin Heidegger)
Le Péril (traduction de l'allemand die Gefahr) correspond au texte de la troisième des quatre conférences de Martin Heidegger prononcées au Club de Brême, sous le titre général Einblick in das was ist (Regard dans ce qui est), le premier [N 1], éditée pour la première fois en allemand en 1994 et ici traduite par Hadrien France-Lanord et publiée dans la revue L'Infini en 2006. Seule une version ultérieure, et intégralement remaniée, intitulée Die Frage nach der Technik, correspondant à une conférence tenue le à Munich, était jusqu’ici accessible, traduite par André Préau, sous le titre « La question de la technique », dans Essais et conférences, Paris, Gallimard,
Prise de contact
Le texte de la conférence est précédé d'une courte présentation que l'on doit au traducteur. Par ailleurs, la conférence proprement dite est suivie d'une série de notes dans lesquelles traducteur tente de justifier, autant que faire se peut, ses choix et les partis pris de la traduction[N 2].
Le premier mot de la conférence est « Gestell » ou « Dispositif » . Ce mot « nous introduit d'emblée dans l'« aître » de la technique »[N 3], remarque Hadrien France-Lanord[1],[N 4].De son côté Heidegger dira plus tard dans La question de la technique[2], « arraisonnement, Getell : ainsi appelons-nous le mode dévoilement qui régit l'essence de la technique moderne et n'est lui-même rien de technique »[3],[N 5]. L'appellation Getell (arraisonnement) ne désigne pas seulement la provocation il doit aussi conserver le sens de tous les modes de rassemblement et celui plus général où il est question de « mettre sous les yeux ». La nature « traquée » et mise en demeure est, comme le remarque Heidegger dans La question de la technique, un mode de dévoilement complètement différent de celui qui conduit à « ériger une statue dans l'enceinte du temple tout en restant apparentés dans leur être »[4].
« Dans son déploiement le Dispositif ne prend pas la chose en garde comme chose »[N 6].« Le dispositif se déploie d'une manière telle que cela empêche toute « proximité » » proclame d'entrée de jeu Heidegger (p. 21)[N 7]. Cette perte de « proximité » constitue le « péril ». « Ainsi le péril est le nom de l'épreuve que nous faisons aujourd'hui de l'Être meme » écrit Hadrien France-Lanord[5],[N 8]. C'est à l'examen de cette perte de proximité dans les choses, la langue, le monde et les êtres humains au niveau qui est le sien (en référence à la question de l'Être), que va procéder Heidegger dans cette conférence.
Les formes du péril
La chose
En ne laissant se déployer ce qui vient en présence que comme pièce du « fonds disponible », der Bestand, il n'y a plus de place ni pour la « chose » ni même pour l'objet. Selon l'expression de Heidegger, le dispositif vient à « aître », « en ce qu'il ne prend pas en garde la chose en tant qu'« elle « est en cause » »[N 9].
Avec la destruction de la proximité, l'être du dispositif peut se déployer (p. 21). Or « sans choses, il n'est pas d'habitation humaine »[6],[N 10].
La langue
« Décisif est le rôle d'une langue réduite à un instrument d'information, disponible et formalisable, partout imposée comme la seule possible. Décisif parce que une langue abîmée met en péril la manière d'être de l'homme et se traduit par une perte d'être »[7]. « L'intentionnalité de la langue scientifique est la preuve la plus solide de son déracinement » (p. 39)
Le monde
« Le monde : il a-monde » tente de traduire en français, la concision de l'expression allemande Welt weltet (p. 22). « Amonder, cherche à dire le mouvement de dé-closion du monde dans « son allégie », le libre déploiement du monde comme monde » écrit Hadrien France-Lanord[8]. Le monde définit le Dictionnaire est ce à partir de quoi seulement l'étant peut prendre sens[9], ce qui dans le style de la conférence est repris dans les deux phrases suivantes : « Le monde fait advenir la « mise en cause » de la chose en la prenant en garde »(p. 23). « Le refus de monde advient à l'avenance en tant qu'il laisse la chose à l'abandon sans garde »(p. 26). Ce refus advient avec l'abandonnement de la chose et l'installation de tout ce qui vient en présence comme pièce d'un « fonds disponible. « Le Dispositif est tel que tout par lui, n'apparaît que comme « fonds disponible » ». Heidegger parlera ailleurs d'« assombrissement » du monde et plus radicalement de « dévastation »[9], de l'étant.
L'homme
« La menace qui pèse sur l'homme ne provient pas en premier lieu des machines et appareils de la technique [...] La menace véritable a déjà atteint l'homme dans son être »[2]. « C’est avec la psychologie et la domination de l’explication psychologique que s’amorce le nivellement de ce qui est propre à l’âme et à l’esprit dans ce qui, accessible à chacun à tout moment, marque au fond déjà l’absence de toute distanciation » énonce Heidegger dans la conférence sur le Dispositif[10],[N 11].
La dissimulation du péril
« Le plus périlleux dans le péril consiste dans le fait que le péril, en s'abritant en retrait, n'apparaît pas comme le péril qu'il est, le péril dissimule son déploiement comme péril » (p. 29). « Heidegger montre que le trait fondamental du péril est justement de « traquer » la vérité en la rendant méconnaissable par de multiples contrefaçons afin de consolider les évidences acquises et de s'assurer que tout est placé en sûreté [...] Heidegger parle d'une époque indigente qui dissimule le péril en réduisant la détresse à des besoins quantifiables, la pauvreté à des formes de paupérisation, la douleur à des souffrances médicalement traitables, l'amour à des réactions psychologiques, la mort à des décès innombrables »[7].
Heidegger expose:
« Le péril s'abrite en retrait en se dissimulant dans le « dispositif », qui lui-même se voile à son tour, dans l'aître qu'il fait se déployer, à savoir la technique »[N 12].
Dès lors, « l'aître de la technique n'apparaît, ni comme dispositif ni comme péril » de ce fait comme tout est de plus en plus régi par des phénomènes techniques, nous nous méprenons partout sur la technique (p. 31). C'est pourquoi et à bon droit on peut défendre la neutralité de la technique[N 13].
Cette manière de décrire la technique comme neutre consiste à la présenter comme un simple instrument au moyen duquel quelque chose d'autre est effectué et exécuté sur commande.(p. 33).
« Or, ce n'est pas dans ce qu'a de technique que consiste l'aître de la technique. L'être de la technique n'a lui-même rien de technique (p.33) »(p. 33)[N 14],[N 15]
Les jugements en bien ou en mal quant à la technique n'ont que peu d'importance car « ils ne considèrent pas la technique sous l'angle de son aître et de sa provenance » (p. 32).
« Il faut risquer le pas de la pensée qui expose notre aître humain à l'aître de la technique (pas seulement à son application et à son utilisation) » (p. 33)
Si nous voulons maîtriser la technique nous ne pouvons le faire aussi longtemps que nous ne nous posons pas la question sur l'aître de la technique et de son rapport essentiel à l'aître humain. (p. 33).
« Dans toutes ses représentations, on s'accorde toujours d'avance sur le fait que la technique est un moyen en vue d'une fin » (p. 34). « Cette opinion est rappelée dans le seul but de faire clairement apparaître comment la domination qu'étend l'aître de la technique commande la représentation humaine à son... »
Là où la technique n'est plus considérée comme simple moyen, la dissimulation du dispositif par lui-même cache que c'est la technique elle-même qui traîne l'home derrière elle comme son instrument quand bien même s'efforcerait-t-il à partir de l'efficience de la technique à la retourner en quelque chose d'utile et de salutaire (p. 35).L'aître de la technique reste énigmatiquement en retrait (p. 35). Ceci n'est pas nouveau : « la technique n'a jamais été un moyen entre les mains de l'homme [...] Son aître déploie son essence en dehors du domaine des moyens et des fins » (p. 35).
D'ailleurs, « La technique n'est en son aître rien d'effectivement réel »(p. 35). « L'aître de la technique est l'Être même dans la configuration d'aître du dis-positif » (p. 35)[N 16],[N 17].
À suivre Hadrien France-Lanord[11], on peut ainsi résumer la signification du Ges-tell en ce qu'il n'est pas la propriété commune des choses techniques c'est-à-dire, son essence au sens métaphysique traditionnel, mais le déploiement, das Wesen de la « Dispensation »[N 18].
« Ce n'est pas en tant que technique que le dis-positif est le péril, mais en tant qu'Être [...] Le déploiement de l'aître du péril est l'Être même dans la mesure où il traque d'oubli la vérité de son aître »(p. 35). « L'aître de la technique est l'Être même dans la configuration d'aître du Dispositif. Or l'aître du Dispositif est le péril [...] Ce n'est pas en tant que technique que le Dispositif est le péril mais en tant qu'Être » (p. 35).
Une page de Beda Allemann[12] semble s'appliquer à ce difficile passage. « L'expérience pensante de l'oubli de l'être fait partie du même destin que l'expérience poétique de la clôture de la dimension du sacré [...] Ce n'est pas seulement le sacré comme trace vers la « déité » qui reste caché, mais la trace vers le sacré elle-même, semble effacée. Puissent seulement quelques mortels voir l'absence d'« heur » nous menacer en tant qu'absence d'heur. Ceux-ci devraient reconnaître le véritable péril qui est celui de l'oubli de l'être. Un tel péril ne peut être conjuré par le retrait vers des régions moins menacées. Le salut doit surgir de l'abîme même qu'est le péril [...] Les poètes qui prennent sur eux le risque d'expérimenter l'absence de Dieu [...] sont en chemin vers la trace du sacré »[12].
Le danger en l'Être
On doit à Gérard Guest le recours à l'expression de « danger en l'Être », en lieu et place du terme de péril[13] Notre époque est l'époque du Ges-tell ou Dis-positif dans laquelle l'Être même se déploie comme « aître de la technique ». Heidegger consacre la dernière partie de sa conférence à une exégèse complexe de la signification présente du Gestell ou « Dispositif » en rattachant son origine à la thésis, θέσις grecque qui faisait système avec la notion de phusis, (φύσις)[N 19]
Heidegger cherche à comprendre selon quelle manière l'allégie de l'Être des anciens grecs s'est adressée à leur « être-le-là ». (p. 36). La signification profonde de ces termes est à rechercher à ce niveau là pour comprendre notre propre rapport à l'Être dans sa configuration technique. Ainsi penser à la manière grecque θέσις signifie : placer debout, poser.(p. 36).
Les verbes grecs φύσει et θέσει énoncent deux manière d'être, deux manière d'entrée en présence différentes (p. 36). La φύσις cache en retrait dès l'origine un caractère de θέσις (p. 37)[N 20].
« L'aître de la technique porte le nom de dis-positif parce que le « poser » qui est nommé dans le dis-positif est l'Être même, l'Être qui au début de son adresse destinale, s'est déclôt comme phusis, comme ce poser qui, produisant à partir de soi-même en son éclosion, accorde ce qui est en l'installant dans la présence »(p. 38).
« Dispositif, lorsque ce nom pensé vient à la parole pour nommer l'aître de la technique [...] le dispositif dit : la technique n'est pas un pur produit de la culture, pas plus qu'elle n'est un simple phénomène de civilisation. D’après son aître, la technique est le règne déployé par le rassemblement que recueille le poser au sens de la mise à disposition sur commande dans le fonds disponible de tout ce qui entre en présence » (p. 39)
Références
- Notes du traducteur été2006, p. 40-41
- Martin Heidegger 1993, p. 37
- Martin Heidegger 1993, p. 27-28
- Martin Heidegger 1993, p. 28
- Présentation du traducteur été2006, p. 19
- article Espace Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 413
- article Péril Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 989
- Notes du traducteur été2006, p. 49
- article Monde Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 854
- Le Dispositif, p. 10
- article GestellLe Dictionnaire Martin Heidegger, p. 540.
- Beda Allemann 1987, p. 159.
- Avertissement été2006, p. 9
Notes
- Les titres en étaient : das Ding, Das Gestell, die Gefhar et Die Kehre'
- Cette troisième partie est à lire en toute priorité si l'on veut comprendre ce dont il est question dans ce texte difficile
- L'origine du terme de « technique » est à situer dans le mot grec techné(τέχνη ) : « la (τέχνη ) qui désigne l'une des cinq manières, selon Aristote dans l' Éthique à Nicomaque, d'avérer, c'est-à-dire de dévoiler la vérité ». Heidegger rappelle qu'à l'origine ce terme, ne désigne pas un moyen matériel (à usage de..) mais un savoir, un tour de main, dans le sens où l'artisan sait comment s'y prendre pour « faire apparaître » : c'est un mode, parmi beaucoup d'autres, de l'alètheuein, du déceler, ou capacité de dévoilement de l'« homo faber ». Toutefois, le point décisif dans la techné ne réside aucunement, selon Heidegger, dans l'action de faire et de manier et pas davantage dans l'utilisation de moyens de production, mais dans le dévoilement. Sauf que ce dévoilement n'est pas une production mais une provocationarticle Technique Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 1274
- À partir de son sens allemand, les français traduisent le Gestell qui vise le déploiement de l'aître de la technique par Dispositif comportant un sens d'assemblage, mais, aussi, avec André Préau l'idée d'« arraisonnement ». François Fédier écrit « Das Gestell : le dispositif unitaire de la consommation, l'ensemble des mesures préalables par lesquelles tout est d'avance rendu disponible dans le cadre d'une mise en ordre. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la sommation unitaire, globale et préalable, rend absolument indispensable la mise en place de dispositifs »-Notes du traducteur été2006, p. 41
- Dominique Saatdjan décrit ainsi, dans le Dictionnaire, le mouvement de pensée qui fait remonter jusqu'au Getell « Il s'agit d'un mouvement de remontée : Heidegger va de la technique à la vérité en tant qu'Alétheia. Nous sommes ainsi reconduits de la technique en tant que production et consommation à la technique comme instrument à savoir la technique comme moyen tourné vers des buts, quelque chose de mécanique, de technologique. À son tour une telle instrumentalité, nous reconduit à la question de la causalité dont l'horizon tracé par Aristote est celui de la poésis ; on laisse quelque chose sortir du retrait, s'avancer et se maintenir dans le sans-retrait, à savoir dans la vérité comme ouvert-sans retrait, aléthéia. À ce stade la conférence rencontre la techné à partir de laquelle est formé le mot technique. La techné est l'une es manières de dévoiler la vérité [...] en particulier elle dévoile ce qui ne se produit pas par soi-même [...] Le point décisif dans la techné c'est le dévoilement »-article Technique Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 1274
- « Dans le Gestell l'idée est bien celle d'une mise en demeure, dans laquelle ce qui est mis en demeure est du même coup forcé de prendre une certaine figure, de faire figure où désormais réduit il apparaît comme tel » écrit Hadrien France-LanordNotes du traducteur été2006, p. 41
- Ce que recouvre le concept de proximité est exposé dans la conférence le Dispositif du cycle des conférences de Brême
- « L'unique péril, d'autant plus périlleux qu'il n'apparaît pas comme tel , vient de ce foyer (wesen) de la technique et qui partout irradie (dans le travail industriel et l'industrie des loisirs, dans les sciences, la politique,l'art , la philosophie, la religion) se dissimule : inapparente est la manière dont s'y rassemble et s'y condense la métaphysique occidentale [...] imposant uniformément à tout de n'être qu'une pièce interchangeable et remplaçable, d'un fonds disponible sur commande »-article PérilLe Dictionnaire Martin Heidegger, p. 988
- « Mettre en cause traduit le verbe dingen que Heidegger n'emploie pas dans son sens habituel, mais pour dire la manière dont se déploie la chose en tant que chose [...] mettre en cause ne veut pas dire ici incriminer mais plutôt littéralement mettre en jeu au sens où la cause [...] nous rassemble et nous concerne [...] sans faire effet la chose recueille dans sa mise en cause ce qui est, et l'abrite dans la « proximité » »-Notes du traducteur été2006, p. 45
- « Dans la conférence « La Chose », Heidegger médite le sens véritable de la proximité : elle est maintenant l'espace de toute rencontre et laisse irradier le milieu où viennent se répondre le proche et le lointain, en ce jeu du monde qui porte secrètement l'être des choses » écrit Guillaume Badoual-article Proximité et Lointain Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 1093
- Sylvaine Gourdain écrit : « Si l'homme ne s'attache plus qu'à ce qui lui est disponible, ce dont il peut user en vue d'atteindre certaines fins, c'est parce que lui-même est empêtré et enlisé dans un contexte d'ensemble uniformisé où tout ne lui apparaît que sous cet aspect, de telle sote qu'il n'a plus conscience qu'il ne s'agit là que d'un mode de dévoilement qui pourrait pourtant prendre bien d'autres formes »-Sylvaine Gourdain 2017, p. 187
- « Le dispositif , das Gestell est le premier mot du texte qui nous introduit d'emblée dans l'aître de la technique, c'est aussi avec ce mot que s'achève la conférence. Le péril nous met ainsi à l'épreuve d'une traversée au cœur du dispositif » commente Hadrien France-Lanord Notes du traducteur été2006, p. 40
- Heidegger dit « Il y a des doctrines sur la technique qui soutiennent qu'elle n'est ni quelque chose de mauvais ni quelque chose de bon. On dit que la technique est neutre ; tout dépendrait de la façon dont l'homme s'y prend en se positionnant par rapport à elle et de ce qu'il fait à partir d'elle.; tout dépendrait de savoir si l'homme est en mesure de garder la technique en main et d'avoir ainsi l'intention de disposer de la technique en la subordonnant à des fins plus élevées; tout se déciderait selon que l'homme serait ou non à même de maîtriser moralement et religieusement la technique » traduction de Hadrien France-Lanord-Le Péril, p. 33
- Heidegger définit l'essence de la technique au regard d'un certain destin de l'être et du décèlement de l'étant. Elle n'est donc plus un assemblage de moyens destinés à la production<re -Alain Boutot 1989, p. 88.
- Heidegger s'appuie sur la conception grecque de la techné comme poésis, ποίησις, c'est-à-dire tout d'abord un savoir et un savoir anticipateur de l'artisan. Le point décisif est que la techné, τέχνη , qui « désigne chez les Grecs aussi bien l'art de l'artiste que le métier de l'artisan [...] Ce n'est pas d'abord agencer, façonner, élaborer, voire émettre des effets, c'est d'abord mener à parution, conduire quelque chose à se manifester, à se mettre à découvert sous un visage déterminé » écrit Jacques Taminiaux- Jacques Taminiaux 1986, p. 278.
- « C'est du côté du dévoilement toujours présupposé, toujours en cours, toujours en attente, qu'il faut chercher l'essence non métaphysique de la technique »-Jacques Taminiaux 1986, p. 279
- Christian Dubois, s'interroge sur la signification de cette thèse comme quoi l'essence de la technique résiderait dans le GestellChristian Dubois 2000, p. 206.
- "Ainsi le Ges-tell en tant qu'il recueille l'adresse destinale du dévoilement est bien das Wesen de la technique, mais en aucun cas au sens du genre et de l'essence." La question de la technique, p. 40.
- « Le Gestell évoque par son préfixe Ge une fonction de rassemblement, en même temps que par son radical Stellen (poser), il évoque toutes les opérations que peuvent désigner en allemand les verbes comportantce radical : mettre en évidence, représenter, traquer, commettre, intimer, interpeller »-Jacques Taminiaux 1986, p. 281
- « Décisif reste le fait,que depuis le commencement grec de la pensée, l'être en en tant que (φύσις s'est déployé comme θέσις puis comme ποίησις »et Notes du traducteur été2006, p. 42
Liens externes
- Martin Heidegger (trad. Servanne Jollivet), « Le Dispositif », sur CAIRN, Poésis, , p. 7à24.
Bibliographie
- collectif, Heidegger : Le danger en l'Être, Gallimard, coll. « L'Infini », été2006, 255 p..
- Philippe Arjakovsky, François Fédier et Hadrien France-Lanord (dir.), Le Dictionnaire Martin Heidegger : Vocabulaire polyphonique de sa pensée, Paris, Éditions du Cerf, , 1450 p. (ISBN 978-2-204-10077-9).
- Martin Heidegger (trad. André Préau), « La question de la technique », dans Essais et conférences, Paris, Gallimard, coll. « Tel » (no 52), (ISBN 2-07-022220-9), p. 9-48.
- Martin Heidegger (trad. Jean Reboul-Jacques Taminiaux), Qu'est-ce qu'une chose ?, Paris, Gallimard, coll. « Tel », , 254 p. (ISBN 2-07-071465-9).
- Marlène Zarader (préf. Emmanuel Lévinas), Heidegger et les paroles de l'origine, Paris, J. Vrin, , 2e éd. (1re éd. 1986), 319 p. (ISBN 2-7116-0899-9).
- Alain Boutot, Heidegger, Paris, PUF, coll. « Que sais-je? » (no 2480), , 127 p. (ISBN 2-13-042605-0).
- Jacques Taminiaux, « L'essence vraie de la technique », dans Michel Haar (dir.), Martin Heidegger, L'Herne, coll. « Biblio essais.Livre de poche », (ISBN 2-253-03990-X), p. 263-284.
- collectif (dir.), Lire les Beiträge zur Philosophie de Martin Heidegger, Paris, Hermann, , 356 p. (ISBN 978-2-7056-9346-6).
- Beda Allemann (trad. de l'allemand par François Fédier), Hölderlin et Heidegger, Paris, PUF, coll. « Épiméthée », , 284 p. (ISBN 2-13-039871-5).
Articles connexes
- Conférences de Brême
- La Chose (conférence de Martin Heidegger)
- Die Kehre (conférence de Martin Heidegger)
- Le Dispositif (conférence de Martin Heidegger)
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