Le Pont (film)
Le Pont (en allemand : Die Brücke) est un film allemand de Bernhard Wicki, sorti en 1959, adapté du roman autobiographique Die Brücke de Manfred Gregor (pseudonyme de Gregor Dorfmeister, auteur et journaliste allemand) publié en 1958.
Pour les articles homonymes, voir Le Pont et Die Brücke (homonymie).

Titre original | Die Brücke |
---|---|
Réalisation | Bernhard Wicki |
Scénario |
Michael Mansfeld Karl Wilhelm Vivier |
Acteurs principaux |
Folker Bohnet |
Sociétés de production | Fono Film |
Pays de production |
![]() |
Genre |
Drame Guerre |
Durée | 104 minutes |
Sortie | 1959 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Résumé
L'histoire se passe en Allemagne, en avril 1945, dans les dernières semaines de la guerre en Europe.
Des garçons de 16 ans sont mobilisés dans le Volkssturm, la milice populaire allemande levée en 1944 pour épauler la Wehrmacht dans la défense du territoire du Reich. Après quelques jours d'instruction, le bataillon est envoyé au combat. À la supplique du commandant de compagnie, le chef de corps fixe aux enfants une mission sans aucun danger : sous le commandement d'un vieux sergent expérimenté, défendre un pont sans intérêt d'aucune sorte qui, de toute façon, va être détruit par une équipe de sapeurs aguerris. Par hasard, ce pont se trouve être celui menant à leur village natal. Le sous-officier en maraude est pris à tort pour un déserteur et tué par des Feldgendarmes. Livrés à eux-mêmes, les enfants voient passer l'armée allemande en déroute. Ils hésitent à abandonner le combat — conseil donné par les militaires en retraite — mais un avion américain mitraille le pont, tuant l'un d'entre eux. Les autres, autant par vengeance que pour sauver leur village, défendent le pont contre un peloton de soldats américains auxquels ils détruisent deux chars[1]. Un soldat américain s’aperçoit de l'âge de ses adversaires et les supplie de partir : « Go home ». Mais ceux-ci ne le comprennent pas et le tuent. L'un après l'autre, les jeunes sont tués, sauf deux. Les Américains finissent par reculer. Après le combat, les sapeurs allemands — lesquels avaient prévu de laisser passer les Américains avant d'intervenir — se présentent afin de faire sauter l'ouvrage. Les deux gavroches, choqués d'apprendre qu'ils ont sacrifié leurs camarades pour rien, tirent sur les sapeurs, tuant le chef du détachement, qui s'enfuient, non sans lâcher une rafale qui tue l'un des gamins. Le dernier survit pour raconter l'histoire.
Ce film est tiré d'une histoire vraie, dans laquelle il n'y a que trois adolescents de la commune pour défendre le pont. L'un d'entre eux, pensant ce combat inutile, déserte le soir même sous les moqueries de ses camarades. Le lendemain, , il constate que les Américains sont passés, le pont est intact et ses deux camarades sont morts. Trois jours plus tard, le cessez-le-feu intervenait pour toute l'Allemagne.
Le survivant, Manfred Gregor, décide de raconter ce combat absurde d'une jeunesse endoctrinée dans lequel il aurait pu être le troisième mort. L'histoire originale étant trop courte, le scénario est remanié pour en faire un roman. Ces modifications permettront à l'auteur de rester anonyme et d'éviter d'éventuelles représailles de jeunes Allemands encore sensibles aux thèses que le régime national-socialiste leur avait inculquées.
Remarques
Après la sortie du film, Bernhard Wicki a déclaré : « Depuis Die Brücke, j'ai reçu des centaines de lettres de jeunes hommes qui m'écrivaient que c'est après avoir vu mon film qu'ils se sont déclarés objecteurs de conscience. Cela et la distinction des Nations unies pour le travail sur la paix comptent parmi les choses peu nombreuses dont je suis fier dans ma vie[2]. ».
Le film a été tourné à Cham en Bavière.
Fiche technique
- Titre original : Die Brücke
- Titre français : Le Pont
- Réalisation : Bernhard Wicki assisté de Holger Lussmann
- Scénario : Bernhard Wicki[3], Michael Mansfeld et Karl Wilhelm Vivier, d'après le roman éponyme et autobiographique de Manfred Gregor
- Décors : Heinrich Graf Brühl et Peter Scharff
- Costumes : Josef Wanke
- Photographie : Gerd von Bonin
- Son : Willi Schwadorf
- Montage : Carl Otto Bartning
- Musique : Hans-Martin Majewski
- Production : Hermann Schwerin ; Jochen Schwerin (coproducteur) ; Hans Wolff (producteur exécutif)
- Société de production : Fono Film
- Sociétés de distribution :
Deutsche Film Hansa /
SNC (Société Nouvelle de Cinématographie), Impéria Distribution[4]
- Pays d'origine :
Allemagne de l'Ouest
- Langue : Allemand, Anglais
- Genre : Drame / Guerre
- Format : Noir et blanc - 35 mm - 1,37:1 - mono
- Durée : 104 minutes
- Dates de sortie :
Allemagne de l'Ouest : ;
France :
Distribution
- Folker Bohnet : Hans Scholten
- Fritz Wepper : Albert Mutz
- Michael Hinz : Walter Forst
- Frank Glaubrecht : Jürgen Borchert
- Karl Michael Balzer : Karl Horber
- Volker Lechtenbrink : Klaus Hager
- Günther Hoffmann (VF : Christian Fourcade) : Sigi Bernhard
- Cordula Trantow : Franziska
- Wolfgang Stumpf (VF : Gérard Férat) : Stern, le professeur
- Günter Pfitzmann (VF : André Valmy) : le sergent Heilmann
- Heinz Spitzner : le capitaine Fröhlich
- Siegfried Schürenberg (VF : Claude Péran) : le lieutenant-colonel
- Ruth Hausmeister : Mme Mutz
- Eva Vaitl (VF : Jacqueline Porel) : Mme Borchert
- Edith Schultze-Westrum : Mme Bernhard, une blanchisseuse
- Hans Elwenspoek (VF : Raymond Loyer) : M. Forst, chef local du parti nazi
- Trude Breitschopf : Mme Forst
- Klaus Hellmold : M. Horber, le coiffeur
- Inge Benz : Sigrun, le professeur de sport
- Til Kiwe : le chevalier de la croix de fer
- Edeltraut Elsner : Barbara, employée chez les Horber
- Vicco von Bülow : l'adjudant-major de la radio
- Georg Lehn : l'adjudant du génie
- Johannes Buzalski : le soldat blessé
- Hans Oettl : le policier
- Heini Göbel (VF : Henry Djanik) : un adjudant
- Kurt Habernoll : un sergent
- Emil Huneck (VF : Camille Guérini) : un civil
- Alexander Hunzinger : un caporal
- Herma Hochwarter : la femme de chambre des Forst
- Alfons Teuber
Distinctions
Récompenses
- Prix du film allemand 1960 :
- Meilleur film (Fono-Film)
- Meilleur réalisateur (Bernhard Wicki)
- Meilleure musique (Hans-Martin Majewski)
- Meilleure actrice de second rôle (Edith Schultze-Westrum)
- Meilleur espoir féminin (Cordula Trantow)
- Golden Globes 1960 : Meilleur film étranger (avec quatre autres lauréats).
- Cercle des écrivains cinématographiques (Espagne) 1960 :
- Meilleur film étranger (Bernhard Wicki)
- Meilleur réalisateur étranger (Bernhard Wicki)
- Festival international du film de Valladolid 1960 : Épi d'argent (Bernhard Wicki)
- Festival international du film de Mar del Plata (Argentine) 1960 :
- Grand prix du meilleur film (Bernhard Wicki)
- Prix FIPRESCI : Bernhard Wicki, ex-aequo avec Été violent.
- National Board of Review 1961 : meilleur film étranger
- Prix du film allemand 1989 : prix spécial du film « 40e anniversaire de la RFA » (Bernhard Wicki)
Nominations
Autour du film
Un remake est réalisé en 2008 par Wolfgang Panzer pour la télévision.
Notes et références
- Les chars sont des reconstitutions en bois, on voit des roues sous le char, entre les pseudo-chenilles.
- Bernhard Wicki|, Fonds du Souvenir Bernhard-Wicki, Munich 2004
- non crédité
- Affiche du film
- CNC, « Box-office 1960 », CNC, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) British Film Institute
- (de + en) Filmportal
- (en) Internet Movie Database
- (en) LUMIERE
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Portail du cinéma allemand
- Portail de la Seconde Guerre mondiale
- Portail des années 1950