Le Studio franco-russe

Le Studio franco-russe est la dénomination sous laquelle sont organisés, durant deux saisons, de novembre 1929 à mai 1930, et de novembre 1930 à avril 1931, dans la grande salle du Musée social (300 places) à Paris, des conférences et des séances de débats publics destinées à donner une impulsion au rapprochement des écrivains et intellectuels de l'émigration russe en France de la communauté intellectuelle française et du public français. Parmi les émigrés russes participaient notamment à ces réunions Nicolas Berdiaev, Gueorgui Adamovitch, Vladimir Weidlé, Nina Berberova, Marina Tsvetaïeva , parmi les intellectules et écrivains français André Malraux, Paul Valery, Georges Bernanos, René Lalou, Stanislas Fumet, Louis Martin-Chauffier, Benjamin Crémieux, Jacques Maritain. Les écrivains russes chassés de leur pays par la révolution ont ainsi pu se faire entendre par leur collègues français et établir des relations avec eux.

Historique des réunions

Le Studio franco-russe, n'a compté que quatorze réunions sur une année et demie mais constitue un grand moment des relations franco-russes. Les textes des conférences étaient publiés dans les Cahiers de la Quinzaine[1],[2],[3].

Les soirées se déroulaient uniquement en français. Deux conférenciers, l'un français, l'autre russe présentaient leur point de vue sur le sujet de la réunion. Les débats qui s'ensuivaient étaient ouverts au public qui participait.

Conclusions des travaux

Lors de la dernière réunion, le , dans ses conclusions, Wsevolod de Vogt[9] tient des propos qui pourraient reprendre leur place dans l'actualité depuis la guerre russo-ukrainienne de 2022 :

« Au lendemain de la catastrophe que d’aucuns considèrent comme la faillite de la culture, il semblait indispensable que l’on tentât tout au moins de s’entretenir librement et paisiblement de l’art, de l’homme et du monde afin de faire ressortir, par ce moyen, les traits synthétiques de deux peuples engagés désormais dans des voies différentes ou qui, le plus souvent, comme telles apparaissent[10]. »

Dans les années qui suivent la Première Guerre mondiale, l'idée de la crise de la culture occidentale et de sa décadence possible est très répandue. Des penseurs soutiennent les émigrés russes qui ont connu la révolution de 1905 et la révolution de 1917 et ont des relations tendues avec les bolchévisants. Les conférences furent un succès, les émigrés purent faire traduire leurs œuvres en français plus facilement et trouver leur place dans la vie culturelle française. Le dialogue créé entraîna une nouvelle compréhension d'autrui qui permit une collaboration des deux cultures[11].

Références

  1. « Le Studio franco-russe », articles en ligne sur la Bibliothèque russe et slave
  2. Ralph Schor, Ecrire en exil : Les écrivains étrangers en France 1919-1939, CNRS éditions, Paris, 2013 (en ligne).
  3. Michel Aucouturier,, «Leonid Livak, Gervaise Tassis, éds., Le Studio franco-russe», 46/4, Cahiers du monde russe, 30 juin 2009, (consulté le )
  4. Wsevolod de Vogt, http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Vogt_-_Introduction_1ere_reunion_Studio.pdf
  5. Nikolaï Koulmann, « Le drame intime de Léon Tolstoï »
  6. Wsevolod de Vogt, « Quelques aspects du roman russe depuis 1918 »
  7. Nikolaï Berdiaev, « L'Orient et l'Occident »
  8. Wsevolod de Vogt, « Quatorzième réunion du Studio franco-russe »
  9. Wsevolod de Vogt, 1895-1941, écrivain et journaliste russe émigré, ancien combattant de l'armée blanche, fondateur initiateur du Studio franco-russe.
  10. http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Vogt_-_Avant-propos_14e_reunion_studio_franco-russe.pdf
  11. « Le Studio franco-russe », первошо сентября,

Liens externes

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