Lemme d'Artin-Tate
En algèbre, le lemme d'Artin-Tate énonce[1] :
Soit A un anneau commutatif noethérien et des A-algèbres commutatives. Si C est de type fini sur A et si C est fini sur B, alors B est de type fini sur A.
(Ici, « de type fini » signifie « algèbre de type fini » et « fini » signifie « module de type fini ».)
Ce lemme a été introduit par Emil Artin et John Tate en 1951[2] pour donner une preuve du théorème des zéros de Hilbert.
Le lemme est similaire au théorème d'Eakin-Nagata, qui dit que : si C est fini sur B et C est un anneau noethérien, alors B est un anneau noethérien.
Preuve
La preuve suivante peut être trouvée dans Atiyah-MacDonald[3]. Soient engendrant en tant que -algèbre et soient engendrant comme -module. On peut alors écrire
avec . Alors est fini (engendré par ) sur la -algèbre engendrée par les . En utilisant le fait que et donc sont noethériens, le sous-module est lui aussi fini sur . Puisque est de type fini en tant que -algèbre, est aussi une -algèbre de type fini.
Nécessité de la noethérianité
Sans l'hypothèse que A est noethérien, l'énoncé du lemme d'Artin-Tate n'est plus vrai. En effet, pour tout anneau A non noethérien, on peut définir une structure de A-algèbre sur en posant . Alors pour tout idéal qui n'est pas de type fini, n'est pas de type fini sur A, bien que toutes les autres hypothèses du lemme soient satisfaites.
Références
- (en) David Eisenbud, Commutative Algebra with a View Toward Algebraic Geometry, Graduate Texts in Mathematics, 150, Springer-Verlag, 1995 (ISBN 0-387-94268-8), Exercise 4.32.
- E. Artin et J. T Tate, « A note on finite ring extensions », J. Math. Soc. Japan, vol. 3, 1951, p. 74-77.
- (en) M. F. Atiyah et I. G. MacDonald, Introduction to Commutative Algebra (lire en ligne), Proposition 7.8.