Léon Delbecque

Léon Delbecque est un homme politique français, né le à Tourcoing et mort dans la même ville le .

Léon Delbecque
Fonctions
Député

(4 ans et 1 jour)
Élection novembre 1958
Circonscription 3e du Nord
Législature Ire (Cinquième République)
Groupe politique UNR (1958-1959)
GUR/RNUR (1959-1962)
Prédécesseur Aucun (IVe République)
Successeur Liévin Danel
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tourcoing (France)
Date de décès (à 72 ans)
Lieu de décès Tourcoing (France)
Nationalité Française
Parti politique RPF, UNR puis sans étiquette
Profession Directeur commercial

Situation personnelle

Né le dans une famille ouvrière et radicale-socialiste, de Jeanne Delbecque et d'un père sous-officier britannique.

Après des études à l'Institut Saint-Louis de Tourcoing, devenu ourdisseur à quinze ans dans le textile, Léon Delbecque est un militant jociste et pratique le sport cycliste.

Mobilisé en 1939, il effectue un stage de sous-officier au DGI 213 au château de Beauregard puis sert au 24 R.I qui défend Paris, passe la Loire à Orléans et arrive à Bordeaux le puis est soigné à l'hôpital de Marmande. En , il est affecté au 32 R.I de Loches, un régiment de l'armée d'armistice dans lequel il s'engage pour trois ans. Il est arrêté, jugé pour complicité de résistance au tribunal de Clermont-Ferrand mais bénéficie d'un non-lieu. En , il est chargé de missions en zone interdite, puis est recruté en décembre 1942 dans le réseau Buckmaster (SOE), formé à Bradford par le War Office pour lequel il effectue des missions de renseignement et de sabotage. Il entre à l'école de police de Lille en , ce qui lui permet une circulation plus aisée.

Lors de libération de Tourcoing, il est blessé au cours d'un combat contre des chars. De septembre à , il effectue une formation d'officier à l'école des cadres de Bondues. Nommé alors sous-lieutenant, il est affecté dans les commandos franco-canadiens qui combattent, lors de l'offensive von Rundstedt, dans les Ardennes. Affecté au 51 R.I, il est de nouveau blessé devant la poche de Dunkerque. Il est ensuite envoyé à Berlin pour le compte du 2e bureau de à janvier 1946 puis affecté au 43 R.I dans la Sarre.

Son fils aîné, Guy, est mort pour la France en septembre 1960 dans les Aurès.

Parcours politique

Gaulliste pour l’Algérie française

Léon Delbecque devient un responsable gaulliste en prenant des responsabilités départementales (délégué de la puissante fédération du Nord) au sein du Rassemblement du peuple français (RPF) de 1947 à 1953. Il est ensuite secrétaire général du Centre national des Républicains sociaux du Nord, de 1954 à 1958.

Sur le plan électoral, il est conseiller municipal et adjoint au maire de Tourcoing, sa ville natale, de 1947 à 1959.

Chef de cabinet de Jacques Chaban-Delmas en 1957, il devient en 1958 chargé de mission de la Défense nationale à Alger. Lors du putsch d'Alger de , il participe à la création du Comité de salut public, dont il devient le vice-président. C'est aussi lui qui aurait convaincu le général en chef Raoul Salan de faire son appel au retour de Charles de Gaulle (« vive de Gaulle » du haut du Gouvernement général, devant la foule) qui est déterminant dans l'issue de la crise de mai 1958. Le , il se trouve à l'aéroport d'Alger avec ce dernier et Massu pour accueillir de Gaulle, nommé président du Conseil par le président de la République René Coty le 1er juin, sous la pression des pro-Algérie française. Il accompagne le Général sur place du Forum, d'où celui-ci lance son célèbre « Je vous ai compris ».

Aux élections législatives de 1958, Léon Delbecque est élu député de la troisième circonscription du Nord (Lille-Nord et Lille-Nord-Est), sous l’étiquette du parti gaulliste UNR[1].

Rupture avec de Gaulle

Proche de Jacques Soustelle, Léon Delbecque s'oppose à l'indépendance de l'Algérie et anime un certain nombre de mouvements pro-Algérie française, dont le comité de Vincennes avec Georges Bidault. Il rompt avec l'UNR en 1959, s'apparentant à l’Assemblée nationale au groupe Unité de la République, qui réunit les députés algériens et qui est renommé en 1960 « Regroupement national pour l'unité de la République ». Le , il témoigne au procès de Raoul Salan au sujet de l'affaire Si Salah et de l'existence de polices parallèles.

Battu aux élections législatives de 1962, il s'éloigne de la vie politique, mais demeure proche de Jacques Soustelle[1] et de Marie-Madeleine Fourcade. Il anime avec Jean-Dominique Taousson le Courrier austral parlementaire. Pendant la guerre froide, avec le rang de colonel, il soutient le combat de Jonas Savimbi, chef de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), contre le MPLA communiste et le corps expéditionnaire castriste.

Voir aussi

Références

  1. « Léon Delbecque », sur salan.asso.fr (consulté le ).

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Entretien de Léon Delbecque accordé dans l’ouvrage : Gilbert Guilleminault, Le Roman vrai de la IVe République : de Bardot à de Gaulle (1954-1958), Denoel, , 399 p. .
  • Léon Delbecque, L’Homme du 13 mai : sa vérité sur la genèse de la Cinquième République (autobiographie de Léon Delbecque), Luc Delbecque, , 149 p. (ISBN 978-2956429524).

Liens externes

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