Les Amazones de la Chouannerie

Les Amazones de la Chouannerie est un roman historique de Théophile Briant paru en 1938, dont le thème est la vie du chevalier de Tinténiac et de son amour avec l'héroïne légendaire Jacquemine, au travers des épisodes tragiques des combats de la chouannerie bretonne. Cet ouvrage a concouru sans succès pour le prix Goncourt de 1938, où reçut la voix de Léon Daudet.

Résumé du roman

L'auteur y met en scène, l'histoire de l'Association bretonne, avec son fondateur Armand Tuffin de La Rouërie, le diabolique et maléfique Docteur Valentin Chevetel, traitre et ami de Danton, ainsi que ses victimes, dont Thérèse de Moëlien. Ainsi que la macabre mise en scène de Lalligand-Morillon, faisant décapiter le cadavre de la Rouërie. Le chef des mendiants avec son chef : Jambe d'Argent, le prince de Talmont.

Du début en 1791, avec les personnages historiques : Vincent de Tinténiac dit « Loup-Blanc » qui n'est autre que le chevalier de Tinténiac, héros du roman à la recherche de son amour Jacquemine Delacroix, avec son cheval Prince Noir, Servan Guildo dit « Face de Fer »[1], Toussaint du Breil de Pontbriand, Louis de La Haye-Saint-Hilaire dit « Le Uhlan », Jean Chouan, Aimé Picquet du Boisguy. Le chevalier de Tinténiac parcoure les landes bretonnes du Clos-Poulet, les plages de Saint-Coulomb du château de la Motte-Jean au château de la Fosse Hingant, combattant aux côtés de Louis de Salgues de Lescure, de Georges Cadoudal, Amateur de Boishardy, la tête sanglante au bout d'une pique et sa maîtresse Joséphine de Kercadio.

Il assiste impuissant à l'exécution de Madame de Saillant et de ses deux filles, ainsi qu'à celles des demoiselles de la Maitairie. C'est dans ce climat de guérilla, avec l'énergie du désespoir et la violence extrême de cette guerre civile et supplices des colonnes infernales, et la courte paix consécutive au traité de la Mabilais signé au manoir de la Prévalaye, que se déroule cette quête d'un amour devenu impossible. Le roman narre également le Te Deum d'action de grâces célébré dans la cathédrale de Dol après que l'armée chouanne, rejetée de Granville, eût fait échec aux troupes républicaines de François-Joseph Westermann, Jean-Baptiste Kléber et François Séverin Marceau. Le chevalier de Tinténiac trouve la mort à la tête de ses hommes lors de l'échec de l'expédition de Quiberon à la bataille de 1795, pendant le débarquement des émigrés.

Éditions

  • 1938 : Éditions Sorlot.
  • 1996 : Éditions Sorlot-Lanore, illustrations de Xavier de Langlais.

Interprétations

L’œuvre historique et poétique Les Amazones de la Chouannerie de Théophile Briant et son étude approfondie par la femmes de lettres, Marie-Françoise Jeanneau ont offert une réflexion à des intellectuels et artistes africains sur le rôle que peut jouer la culture comme vecteur d’un imaginaire commun.

Dans une tribune intitulée : "Les Amazones de la Chouannerie Camerounaise"[2], Kevin Lognoné a souhaité souligner ce processus créatif entrepris avec le conteur camerounais, Elisé Omoko[2].

Quelques extraits du récit revisité avec l’Afrique comme partenaire de notre mémoire collective

"Amazones, tu es l’ancre de mon histoire, la mamelle intarissable de paix, une source d’inspiration incontesté pour l’humanité. 400 ans. Quatre cents années ont trainé ton histoire, l’histoire de ton peuple dans la boue, enchainée, muselée. Un morceau de fer scellé entre les dents, déshumanisé, réduit, vendu au milieu des poules et des chèvres. Aujourd’hui encore, d’ici je peux entendre le grincement des chaînes, les plaintes de ta peau d’ébène durement déchirée par le fouet [...] Force et courage à toi ! De la résilience de ton bourbier, de ton histoire jailliront des rois, des reines, des princesses, des princes, des ambassadeurs de la culture comme des joyaux, comme témoins de ta ténacité sur les quatre coins de la terre. Amazones ! Bras fort et mère protectrice du Dahomey, source d’inspiration intarissable du Bénin à la sphère terrestre. Tu inspires les grands hommes de culture de ce monde : le poète Théophile Briant de la Bretagne dans son écriture : Les Amazones de la Chouannerie."

Le Bénin, terre des Amazones[3]

Terre des Amazones[4],[5], le Bénin[6] est aujourd’hui la grande puissance inspiratrice de la Coupe d’Afrique de la Musique[7] qui rayonne au-delà des frontières sur les 54 États du continent africain. Ainsi, l’Afrique des industries créatives et culturelles[8] représente bel et bien un laboratoire de production et de diffusion de savoirs et d’idées. La poésie et la musique mais aussi d’autres éléments de notre patrimoine immatériel comme des contes et des légendes offrent une caisse de résonance pour les agents du changement qui bousculent les codes, expérimentent de nouvelles relations au monde et impactent les sociétés contemporaines.

Outre l’originalité d’aller plus loin et de proposer une approche transversale entre les continents, la construction d’un imaginaire commun avec des artistes et intellectuels peut s’enrichir de trois priorités transversales. En premier lieu : placer l’humain au centre. Deuxièmement : associer la créativité des femmes : créatrices, intellectuelles, scientifiques et entrepreneuses. Enfin, décloisonner les arts. Ces trois priorités ont forgé l’esprit et les valeurs d’humanisme de Marie-Françoise Jeanneau dont le parcours mérite d’être rappelé.

Marie-Françoise Jeanneau, ambassadrice de la démarche poétique de Théophile Briant

Marie-Françoise Jeanneau, née à Cholet en Anjou le 25 septembre 1927 et décédée le 22 octobre 2020 à Saint-Malo, fut une femme de lettres française[9].Enseignante en lettres à Saint-Malo et au campus de Ker Lann aux portes de Rennes, elle fut une fidèle adhérente ainsi qu'un membre actif des Amis de la Tour du Vent[10], association malouine créée en 1987 pour perpétuer la démarche poétique de Théophile Briant, pendant presque 30 ans. Elle a notamment fait partie du comité de rédaction de la revue Avel IX. Elle y proposa de nombreux articles et fut responsable pendant des années de la rubrique Passage en revues, comme En marge de l'île : Vendredi ou les Limbes du Pacifique (dans Avel IX, no 7, 1994, éd. Association des Amis de la Tour du Vent). Elle a animé de nombreuses conférences (Milosz, Saint-Pol-Roux, Marie Noël). Elle est également l'auteur d'un passionnant ouvrage sur la poétesse Marie Noël, intitulé : De l'angoisse à la sérénité : un chemin de poésie[11] et autres publications comme une étude Les Amazones de la Chouannerie et Le Testament de Merlin dans Théophile Briant (1891-1956) Veilleur d'un Phare Éternel.

Notes et références


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