Les Mamelles de Tirésias (opéra bouffe)
Les Mamelles de Tirésias est un opéra bouffe en deux actes et un prologue de Francis Poulenc, adapté de la pièce homonyme de Guillaume Apollinaire et créé le [1] à l'Opéra-Comique sous la direction d'Albert Wolff.
Cet article concerne l'opéra bouffe. Pour la pièce de théâtre, voir Les Mamelles de Tirésias.
Argument
Lors d'un prologue devant le rideau de scène, le directeur de théâtre expose le sujet de la pièce et rappelle au public l'entière liberté de l'auteur.
- Acte I
Thérèse lassée de sa vie de femme soumise devient un homme du nom de Tirésias quand ses seins s’envolent comme des ballons. Son mari en est fâché, surtout quand elle l’attache et l’habille en femme. Pendant ce temps, deux ivrognes, Presto et Lacouf s’entretuent affectueusement et sont pleurés par la foule assemblée. Thérèse part à la conquête du monde, laissant son mari captif aux bons soins du gendarme, trompé par ses oripeaux féminins.
Tirésias lance une campagne contre la procréation ; il est acclamé par le peuple. Mais le mari, craignant de voir la France devenir stérile, fait le vœu de trouver le moyen de mettre au monde des enfants sans recours aux femmes. Lacouf et Presto revenus à la vie expriment intérêt et scepticisme.
- Acte II
Le projet du mari est un succès phénoménal : il a lui-même donné naissance à 40 049 enfants en un jour. Au journaliste parisien qui lui demande comment il peut nourrir toute cette portée, il explique que tous les enfants ont réussi dans leur carrière artistique respective et ont fait de lui un homme riche. Après avoir chassé le journaliste, il décide de créer son propre journal mais n’est pas satisfait du résultat.
Le gendarme annonce alors que les citoyens de Zanzibar meurent de faim à cause de la surpopulation. Le mari suggère de faire imprimer des cartes de rationnement par une diseuse de bonne aventure. Elle apparaît aussitôt, masquée, et prédit que le mari fertile deviendra multimillionnaire et que le gendarme stérile mourra dans une pauvreté extrême. Celui-ci essaie de l’arrêter mais elle l’étrangle et dévoile qu’elle n’est autre que Thérèse. Le couple se réconcilie, et toute la troupe, reprenant l'avertissement initial du directeur, harangue le public :
« Écoutez, ô Français, les leçons de la guerre
Et faites des enfants, vous qui n'en faisiez guère
Cher public: faites des enfants! »
Personnages
- Le directeur de théâtre (baryton)
- Thérèse-Tirésias / la cartomancienne (soprano)
- Le mari (ténor ou baryton)
- Le gendarme (baryton)
- Le journaliste parisien (ténor)
- Le fils (baryton)
- Une dame élégante (mezzo-soprano)
- La Marchande de journaux (mezzo-soprano)
- Lacouf (ténor)
- Presto (baryton)
- Une grosse dame (mezzo-soprano)
- Un monsieur barbu (basse)
- Le peuple de Zanzibar (chœur)
Créateurs
- Robert Jeantet : le directeur de théâtre
- Denise Duval : Thérèse-Tirésias / la cartomancienne
- Paul Payen : le mari
- Émile Rousseau : le gendarme
- Serge Rallier : le journaliste
- Jacques Hivert : le fils
- Alban Derroja : Lacouf
- Marcel Enot : Presto
- Irène Gromova : une dame élégante
- Jane Atty : la Marchande de journaux
- Yvonne Girard-Ducy : une grosse dame
- Gabriel Jullia : un monsieur barbu
- Chœur et orchestre de l'Opéra-Comique
- Mise en scène : Max de Rieux
- Décors et costumes : Romain Erté
- Direction musicale d'Albert Wolff
Discographie
- Les Mamelles de Tirésias avec Denise Duval, Jean Giraudeau, Émile Rousseau, Robert Jeantet, chœur et orchestre de l'Opéra-Comique, André Cluytens (dir.) - EMI Classics. Enregistré en 1953.
- Les Mamelles de Tirésias avec Barbara Bonney, Wolfgang Holzmair, Jean-Paul Fouchécourt, Orchestre international Saito Kinen, Seiji Ozawa (dir.) - Philips. Enregistré en 1996 au Japon.
Notes et références
- François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 494
Liens externes
- Livret et analyse de l’œuvre sur le site de l'Opéra de Lyon
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