Ligne de Bort-les-Orgues à Neussargues

La ligne de Bort-les-Orgues à Neussargues est une ligne de chemin de fer de montagne établie sur les départements de la Corrèze et du Cantal en régions Limousin et Auvergne. Mise en service en 1908 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) afin de compléter une radiale entre Paris et la Méditerranée, elle est reprise en 1938 par la SNCF puis fermée à tout trafic en 1991. Aujourd'hui propriété de Réseau ferré de France (RFF), elle a le statut de ligne non exploitée (elle n'est pas déclassée).

Ligne de
Bort-les-Orgues à Neussargues

Matériel historique X 2725 passant gare de Condat - Saint-Amandin, gare typique de la ligne avec la halle marchandise accolée au bâtiment voyageurs.
Pays France
Historique
Mise en service 1908
Fermeture 1990 1991
Concessionnaires PO (1892 1938)
SNCF (1938 1997)
RFF (à partir de 1997)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 721 000
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 30 
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire RFF
Trafic touristique (sur un tronçon)

Elle constitue la ligne 721 000[1] du réseau ferré national.

Depuis 1997, l'association des Chemins de fer de Haute-Auvergne (CFHA) fait circuler des trains touristiques en saison entre les gares de Riom-ès-Montagnes et Lugarde - Marchastel sous le nom de Gentiane express[2].

Histoire

Construction et mise en service

Le conseil général du Cantal discute en 1872 de prolonger la ligne de Marvejols à Neussargues[3]. La loi du (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en n° 108, une ligne de « Bort à Neussargues (Cantal) »[4].

La Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) obtient par une convention signée avec le Ministre des travaux publics le 17 juin 1892 la concession à titre éventuel d'une ligne de Bort-les-Orgues à Neussargues. Cette convention a été entérinée par une loi le [3],[5]. La ligne a été déclarée d'utilité publique et concédée à titre définitif par une loi le [3],[6].

L'ingénieur en chef du PO, Paul Séjourné, fait plusieurs études de tracés avant d'établir le plan définitif de la voie ferrée qui traverse une région difficile sur les départements de la Corrèze et du Cantal. Les travaux, pour une voie unique à écartement normal de 1 435 mm, débutent en 1901. Les mises en service vont s'échelonner sur quelques mois avec une ouverture le , de deux sections situées aux extrémités : de Bort-les-Orgues à Riom-ès-Montagnes et de Allanche à Neussargues[7]. La construction s'achève le , avec la mise en service du tronçon central, entre Riom-ès-Montagnes et Allanche s'élevant parfois à plus de 1 000 m d'altitude[8], lequel permet l'ouverture de la totalité de la ligne de la gare de Bort-les-Orgues à la gare de Neussargues inaugurée le 11 mai 1908, en présence de Louis Barthou, ministre des travaux publics[9].

Fermeture

La mise en eau du barrage de Bort-les-Orgues en 1950 a noyé une partie de la section d'Eygurande - Merlines à Bort-les-Orgues de la ligne de Bourges à Miécaze. Bort-les-Orgues est ainsi devenu une gare en cul de sac ce qui a conduit à une lente agonie de la ligne privée d'un trafic en direction du nord. La ligne de substitution prévue entre Ussel et Bort a pourtant été entreprise (début du percement du tunnel de la Fourcherie) mais les travaux ont été rapidement abandonnés.

La ligne a été fermée au service des voyageurs le et au trafic des marchandises le .

Train touristique

Des passionnés décident de fonder l'Association des chemins de fer de la Haute-Auvergne (CFHA) et d'exploiter une partie de la ligne en chemin de fer touristique pour le Tour du Cantal en train. Pour cela, l'association fait circuler des autorails sous le nom de « Gentiane express ».

Ouvrages d'art

Ils sont nombreux sur cette ligne au parcours accidenté, notamment :

Notes et références

  1. Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011, (ISBN 978-2-918758-44-0), volume 2, page 87.
  2. Site Gentiane Express, Le gentiane Express - Train touristique de la Haute-Auvergne lire en ligne (consulté le 26 novembre 2011).
  3. Antoine Trin, Les Chemins de fer du Cantal, Aurillac, , 3e éd., 47 p. (OCLC 461681064, BNF 34757361), p. 39
  4. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456, , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  5. « N° 26346 - Loi qui concède diverses lignes de chemin de fer à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans : 20 mars 1893 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 46, no 1546, , p. 841-846 (lire en ligne).
  6. « N° 34677 - Loi ayant pour objet de déclarer d'utilité publique, à titre d'intérêt général, l'établissement du chemin de fer de Bort à Neussargues : 15 avril 1898 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 57, no 1978, , p. 880 - 881 (lire en ligne).
  7. Ceroni Brigitte, Renault-Jouseau Delphine et Durin-Tercelin Maryse, « Ligne (Bort-les-Orgues) - Antignac-Vebret - Neussargues », sur patrimoine.auvergnerhonealpes.fr, dernière mise à jour en 2014 (consulté le )
  8. « Section de ligne élémentaire : Riom-ès-Montagnes - Allanche », sur Massif Central Ferroviaire, (consulté le ).
  9. Yveline David, « Au début du XXe siècle, la ligne Bort-Neussargues a désenclavé le Nord-Ouest Cantal », La Montagne, (lire en ligne)

Bibliographie

  • GEO, « Gentiane Express : les Bougnats l'empruntaient jadis pour monter à Paris », dans Les plus beaux trains de France, n° Hors-Série GEO5, GEO, 2010, pp. 12-13
  • Le triangle du Cantal (1) - Bort-Les-Oorgues Neussargues (Garinot Patrick), (ISBN 9782905447166), P.E.F. (Presses et Editions Ferroviaires), 2001, 160 pages

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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