Lisan al-Gharbi
Lisan al-Gharbi (en arabe : اللّسان الغربي, al-lisān al-ġarbī) est le nom donné à un dialecte berbère masmoudien parlé au Maroc pendant le Moyen Âge lié au chleuh[1],[2].
Cet article concerne parler berbère médiéval du Maroc. Pour l'ensemble des parlers masmoudiens, voir langues de l'Atlas.
Lisān al-Gharbī | |
Pays | Maroc |
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Classification par famille | |
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Type | langue morte |
Etymologie
L'expression arabe « Lisan al-Gharbi » signifie « parler occidental », « langue occidentale » ou encore « langue de l'ouest ». Le terme est généralement donné à la langue berbère masmoudienne parlée pendant le Moyen Âge au Maroc.
Histoire
Aire de locution originelle
Pendant l'ère almohade, le terme Lisān al-Gharbī désigne plutôt « la langue des habitants du Maghreb al-Aqsa »[3],[4], selon les auteurs médiévaux tel Al-Baydaq (en), Ibn Sahib as-Salat ou encore Ibn al-Qattan (en)[4].
L'aire de locution du Lisān al-Gharbī comprenait la majeure partie des plaines atlantiques du Maroc[5],[6],[7]. Au-delà de la Tamesna, la région située entre le Bouregreg et le Tensift, ce dialecte devait également être usité plus au nord, jusqu'à la péninsule tingitane (en)[8], à une date toutefois plus ancienne, la région ayant été largement arabisée dès l'époque idrisside.
Réduction de l'aire de locution
Plusieurs raisons expliquent la disparition du Lisān al-Gharbī des plaines atlantiques, au premier rang desquels figurent la défaite des Berghouata face aux Almoravides au XIe siècle, l'infiltration de plusieurs tribus arabes et zénètes dans la région sous les Almohades et les Mérinides, la colonisation portugaise au XVe siècle, plusieurs famines et le déplacement de populations qui en résulta, ainsi que l'urbanisation qui favorisa l'arabe dialectal[9].
Legs
De nos jours, tandis que le chleuh est le parler berbère ayant le plus fort nombre de locuteurs au Maghreb, plusieurs tribus et fractions tribales d'origine masmouda, néanmoins arabisées à des dates plus ou moins récentes, se retrouvent encore parmi les ensembles tribaux arabophones des plaines atlantiques, soit chez les Doukkala, les Chaouia, les Zaër et les Chiadma.
Le ghomari, parlé au nord du Maroc, pourrait également être un reliquat du Lisān al-Gharbī originel[5]
Annexes
Références
- Mehdi Ghouirgate, « Chapitre V. Le choix de la langue », dans L’Ordre almohade (1120-1269) : Une nouvelle lecture anthropologique, Presses universitaires du Midi, coll. « Tempus », (ISBN 978-2-8107-0867-3, lire en ligne), p. 215–251
- Awal, Maison des sciences de l'homme, (lire en ligne), pp.154-157
- Martijn Theodoor Houtsma, E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Volume 6, p. 599 (BRILL, 1993 (réimpression), ISBN 9004097961, 9789004097964)
- Mehdi Ghouirgate, L'Ordre almohade (1120-1269) Une nouvelle lecture anthropologique., (ISBN 978-2-8107-0867-3 et 2-8107-0867-3, OCLC 1286378195, lire en ligne)
- Van Den Boogert N., « Medieval Berber Orthography », dans Chaker S., Zaborski A., Études berbères
- B. Frankel, History in Dispute: The Middle East since 1945. First series (St. James Press, 2003), p.206
- Awal, Numéros 19 à 21 (Maison des sciences de l'homme, 1999), p.157
- Grigori Lazarev, Quelques hypothèses sur les dynamiques de peuplement du Rif occidental, Communication présentée au colloque de Chaouen, Maroc, 4-7 mai 2011
- J. Aguadé, Peuplement et arabisation au Maghreb occidental: dialectologie et histoire (Casa de Velázquez, 1998), p.14 et suivantes
Articles connexes
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