Lotfi Bel Hadj
Lotfi Bel Hadj, né le à Saint-Denis, est un essayiste, économiste de formation et homme d'affaires franco-tunisien.
Pour les articles homonymes, voir Bel Hadj.
Ne doit pas être confondu avec Lotfi Belhaj.

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Institut d'études islamiques de Paris |
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Biographie
Son père, Algérien, est ouvrier dans une usine de pièces automobiles, Sa mère est tunisienne, de la région d'El Hamma à Gabès. Il est le neveu de Moncef Marzouki[1],[2]. Il est lui même père de quatre enfants[3].
Ancien auditeur de l'Institut des hautes études pour la science et la technologie, Lotfi Bel Hadj est diplômé de l'Institut d'études islamiques de Paris et a présidé l'Observatoire économique des banlieues[4].
Activités en Tunisie
En 2005, il essaye de travailler en Tunisie, mais des proches du président Zine el-Abidine Ben Ali s'y opposent. Ses sociétés sont confisquées et il est interdit d'entrée sur le territoire tunisien[5]. Après le départ de Ben Ali, il se rapproche du parti islamiste Ennahdha[6],[2]. Pour Lotfi Bel Hadj : « Le développement économique de la Tunisie ne se fera que sur de nouvelles bases : pas sur des principes FMistes, pseudo-démocratiques et ultralibéraux »[5].
Le , sa fondation organise à Tunis un colloque sur la communication politique avec la participation d'experts comme Thierry Saussez (ancien conseiller de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy) et Marc Bousquet (spécialiste en communication institutionnelle et en politique auprès de dirigeants africains et français)[7],[8], entre autres.
Les et , la Fondation LBH met en place l'initiative Tunis Process en partenariat avec l'Institut de recherche Dialogue des civilisations (DOC) et l'Al Jazeera Center for Studies (AJCS)[9]. Tenue sous le haut patronage de la présidence de la République tunisienne, cette initiative vise à explorer le thème « Islam et Europe : surmonter les différences, partager les chemins », à travers une série de débats réunissant des experts internationaux dont Jean-Christophe Bas, le PDG de DOC[10].
Si, d'après Jeune Afrique, Lotfi Bel Hadj est en 2019 en pourparlers avec Tahya Tounes, le nouveau parti politique du chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed, pour une collaboration éventuelle en vue des échéances électorales à venir[8], le même média revient en février 2022 avec de nouvelles informations selon lesquelles l'homme d'affaires était en réalité sollicité par la majorité des candidats potentiels. Toujours, selon Jeune Afrique, c'est finalement avec le candidat Nabil Karoui, président du parti Au cœur de la Tunisie, qu'il officialise une prestation de conseil dans le contexte de l'élection présidentielle de 2019[11].
Affaire Tariq Ramadan
Dans le cadre de l'affaire Tariq Ramadan, il soutient activement l'islamologue : « Tariq Ramadan est l'exemple type de quelqu'un qui a redonné de l'honneur aux musulmans, que cela plaise ou non ». Selon le journaliste du quotidien suisse Le Temps, avec Le Muslim Post, dont le rédacteur en chef est Yunes Bel Hadj, le fils de Lotfi Bel Hadj, ce dernier « dispose d'un précieux canal d'influence »[6]. En 2018, Lotfi Bel Hadj a recommandé le remplacement de Me Yassine Bouzrou par Me Emmanuel Marsigny pour assurer la défense de Tariq Ramadan[6],[12]. En mai 2020, Emmanuel Marsigny est évincé de la défense de Tariq Ramadan[13]. Par ailleurs, la multiplication des mises en examen de Tariq Ramadan peut expliquer ce choix : en effet, lorsqu'il était défendu par Me Yassine Bouzrou, Tariq Ramadan était mis en examen dans le cadre de deux procédures. Depuis son changement d'avocat, il est confronté à plusieurs autres accusations de diverses plaignantes et mis en examen dans cinq affaires. Deux avocats sont donc désormais chargés du dossier : il s'agit de Nabila Asmane et Ouadie Elhamamouchi. Conformément au souhait de Ramadan, ils adoptent une stratégie radicalement opposée à celle préconisée par Bel Hadj[14]. Ce dernier finit par ne plus le soutenir[15].
Dans une interview accordée à la Tribune de Genève le , Lotfi Bel Hadj déclare : « Ce n'est pas Tariq Ramadan que je défends. C'est la présomption d'innocence et les musulmans »[16].
Le , Tariq Ramadan prend officiellement la décision de retirer de sa défense l'ancien bâtonnier, Marc Bonnant. Ce dernier soupçonne plutôt Lotfi Bel Hadj d'être à la manœuvre et de « représenter d'autres intérêts » : « Depuis quelque temps, un Franco-Tunisien appelle des journalistes pour leur dire qu'il faut changer les équipes qui défendent Tariq Ramadan. Je ne connais pas ce monsieur. Je ne sais pas ce qu'il représente »[17].
Entrepreneur
En 2010, il s'associe avec Emmanuel Drujon pour fonder Greenrock Funds, un fonds d'investissement basé à Luxembourg et destiné aux énergies renouvelables, aux matières premières et aux métaux[5].
Il est également le fondateur du groupe Alternative Carbon, un groupe spécialisé dans la compensation carbone en Afrique[18] et le président du fonds Digital Big Brother[19].
Lotfi Bel Hadj est le fondateur de l'agence de réputation UReputation, spécialisée dans le lobbying en ligne. Certaines des opérations mises en œuvre ont fait l'objet de polémiques, dont l'« opération Carthage »[20],[21].
À la suite d'une enquête du laboratoire de recherche américain Digital Forensic Research lab (DFRLab)[22], le , Facebook ferme 446 pages et 96 groupes administrés sur le réseau social par UReputation, sa société de marketing numérique, arguant du fait qu'ils visaient à peser, au prix d'infox, sur des élections en Afrique francophone[23].
En février 2022, Jean-Baptiste Soufron, avocat spécialisé dans les libertés publiques et numériques et premier directeur juridique de la Wikimedia Foundation, fait savoir par voie de presse, en tant que défense de UReputation, qu'il attaque Facebook sur la base, notamment, de violation des données personnelles. Le réseau social aurait en effet communiqué des données personnelles à l'Atlantic Council, mais aussi à des États, ce qui est considéré comme illégal du point de vue de la vie privée[11]. La justice tunisienne, entre autres pays, se saisie aussi de l'affaire, soupçonnant Facebook d'avoir utilisé illégalement les données personnelles des employés de l'entreprise tunisienne. Selon Business News, d'après un rapport émanant d'un expert mandaté par la justice tunisienne, Ureputation a subi un préjudice s'élevant à quatorze millions de dinars (soit plus de quatre millions d'euros)[24],[25].
Ouvrages
- L'Économie nomade, Boulogne-Billancourt, Talleyrand.
- Trop Français ou Français de trop ?, Paris, Pharos/Jacques-Marie Laffont, , 303 p. (ISBN 978-2-7569-0086-5).
- L'Afrique et son capital carbone : la forêt au secours de la planète, Paris, Res publica, , 152 p. (ISBN 978-2-35810-091-5).
- La Bible du halal, Paris, Éditions du Moment, , 207 p. (ISBN 978-2-35417-333-3).
Références
- « Bel Hadj souffle à l'oreille de Djotodia »
, sur africaintelligence.fr, (consulté le ).
- « Lotfi Bel Hadj, au cœur du dispositif de soutien à Tariq Ramadan », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
- Imed Bahri, « Tunisie-Économie : que cherche Lotfi Bel Hadj à s'acoquiner avec Ennahdha », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- « Lotfi Bel », sur huffingtonpost.fr (consulté le ).
- Hélène Sallon, « Les investisseurs reprennent position dans la nouvelle Tunisie », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- Antoine Menusier, « Lotfi Bel Hadj, au cœur du dispositif de soutien à Tariq Ramadan », sur letemps.ch, (consulté le ).
- « Une société tunisienne accusée d'avoir influencé des élections africaines via internet », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Tunisie : le lobbyiste Lotfi Bel Hadj en pourparlers avec Tahya Tounes », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Tunis Process : lancement de la série de débats Islam-Europe », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « Tunis Process launches to advance public discussion on Islam and Europe », sur doc-research.org, (consulté le ).
- Vincent Duhem, « Enquête sur le mystère Lotfi Bel Hadj : Tunisie, Côte d'Ivoire, Sénégal… Portrait d'un cyberinfluenceur incontournable », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- Marie Zafimehy, « Face aux accusations de viols, qui sont les soutiens de Tariq Ramadan ? », sur rtl.fr, (consulté le ).
- « Deux avocats spécialisés défendent désormais Tariq Ramadan », sur bladi.net, (consulté le ).
- Matthieu Aron, « Tariq Ramadan change d'avocat et politise sa défense », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- « Tariq Ramadan : un dernier slam avant l'oubli », Marianne, (ISSN 1275-7500, lire en ligne, consulté le ).
- Alain Jourdan, « Je défends la présomption d'innocence, pas Ramadan », Tribune de Genève, (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le ).
- Ian Hamel, « Marc Bonnant, ténor du barreau genevois, ne défend plus Tariq Ramadan », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- Anne-Cécile Bras, « Le regard sur l'actualité environnementale de Lotfi Bel Adj », sur rfi.fr, (consulté le ).
- « Lotfi Bel Hadj devient le communicant du Togo malgré ses récents déboires avec Facebook », sur africaintelligence.fr, (consulté le ).
- (en) « May 2020 Coordinated Inauthentic Behavior Report » [PDF], sur about.fb.com, (consulté le ).
- « Tunisie : UReputation a dépensé plus de 330.000 dollars en sponsoring Facebook », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- « Facebook : des centaines de pages fermées sur des soupçons d'infox en Afrique », Ouest-France, (ISSN 0999-2138, lire en ligne, consulté le ).
- « « Fake news » : Facebook ferme des centaines de pages visant à peser sur des élections en Afrique », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- « L'offensive judiciaire tous azimuts de Lotfi Bel Hadj contre Facebook », sur africaintelligence.fr, (consulté le ).
- « Opération Carthage : la revanche de Ureputation sur Facebook », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
Liens externes
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