Louis-Auguste d'Affry
Louis-Auguste Augustin d'Affry, né le à Versailles, mort le à Saint-Barthélemy (Suisse), est un général de l'ancien régime qui s'est illustré dans l'armée et la diplomatie et a survécu à la Révolution en restant fidèle au roi Louis XVI.
Louis-Auguste Augustin Comte d'Affry | ||
Le comte d'Affry commandant de la Garde Suisse | ||
Naissance | Versailles |
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Décès | (à 79 ans) Saint-Barthélemy (Suisse) |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Lieutenant-général | |
Années de service | 1725 – 1793 | |
Distinctions | Chevalier de Saint-Louis | |
Autres fonctions | Ambassadeur de France aux Pays-Bas | |
Biographie
Louis-Auguste Augustin, comte d'Affry, seigneur de Saint-Barthélémy et de Brétigny, est né en 1713, au château de Versailles. Fils du lieutenant général François d'Affry, colonel des gardes suisses des rois Louis XIV et Louis XV, et de Marie de Diesbach-Steinbrugg, fille du comte de Diesbach- Steinbrugg, colonel d'un régiment suisse au service de la France.
Il épouse Marie-Élisabeth-Françoise d'Alt, baronne de Prévondavaux.
Il entre en service le , comme cadet dans la compagnie de son père au régiment des gardes suisses, il devient enseigne le , et capitaine commandant la compagnie colonelle le .
Le , il commande la demi-compagnie de son père, et il se trouve au combat à la Bataille de Colorno (1734), ainsi qu’aux batailles de Parme et de Guastalla le , où son père est tué. Le , il est fait chevalier de Saint-Louis.
Le , il participe à la Bataille de Dettingen, et le , il obtient le grade de brigadier. Employé à l’armée des Flandres le , il se couvre de gloire sur les champs de batailles, notamment à Fontenoy le , ainsi qu’au siège de Tournai la même année. Le , il devient lieutenant-colonel au régiment des gardes suisses, et il commande son unité le , à la bataille de Rocourt, ainsi que le , à la Bataille de Lauffeld.
Il est promu maréchal de camp le , et le il est envoyé à l’armée des Pays-Bas. Il sert lors du siège de Maastricht, et le , il obtient le commandement d’une autre demi-compagnie de garde suisse, ce qui lui en fait une entière.
En 1756, il est nommé ambassadeur de Louis XV en Hollande. Il est élevé au grade de lieutenant général le , et le , il quitte la Hollande pour servir dans le Bas-Rhin. Il est nommé colonel général de tous les régiments suisses au service de la France en 1767 en alternance avec le comte d'Artois, frère du roi, pendant la minorité de ce dernier, puis de 1789 à 1792. Il est créé chevalier des ordres du Roi le .
Proche des idées nouvelles, franc-maçon, membre de la Loge « La société olympique » en 1786, il est ami de Voltaire, de Madame de Pompadour, de Madame Adélaïde, de l'Américain Morris. Amoureux des arts, il se fait mécène de Houdon, Vernet et Fragonard. Il donne des fêtes dans ses hôtels particuliers parisiens, rue des Saints-Pères et place Louis-le-Grand (actuelle place Vendôme), réunissant le Paris des arts, de la pensée et de la politique.
En 1791, il est gouverneur militaire de Paris et de la région parisienne, jusqu'à ce que l'assemblée nationale lui demande de choisir entre cette fonction et celle de colonel de la garde suisse du roi Louis XVI. Le , il proteste de son dévouement à l'assemblée nationale, et il demande, vu son grand âge, à se faire remplacer à son poste, mais il refuse d’abandonner le Roi tout comme il refuse de participer à un coup d’état fomenté par les armées royalistes. Sa priorité est de maintenir l'alliance avec le nouvel État français et de préserver les intérêts de la Confédération suisse. Sans en avoir le titre, il est, à cette époque, l'ambassadeur des intérêts suisses en France.
Après avoir été sauvé de justesse des débordements meurtriers à la Conciergerie par le comité exécutif, le comte d'Affry est acquitté par les tribunaux révolutionnaires. Il se retire en Suisse, dans son château de Saint-Barthélemy, dans le pays de Vaud (alors sous domination bernoise), jusqu'à sa mort le .
Son fils, Louis d'Affry (1743-1810), est le premier à assurer la présidence annuelle de la Confédération (Landaman) issue de l'Acte de Médiation. Son petit-fils Charles-Philippe sera colonel du 4e Régiment Suisse de Napoléon (1810-1813), s'illustrant notamment pendant la campagne de Russie, puis commandant du 2ème Régiment de la Garde Suisse de Louis XVIII pendant la Restauration, nommé maréchal de camp (général de brigade) en 1818. Il fut commandeur de l'Ordre de la Légion d'Honneur et chevalier de l'Ordre de Saint Louis. Son autre petit-fils, Guillaume, colonel de cavalerie, sera chef de cabinet du roi de Saxe (1816-1827), vivant près du roi au Dresdner Residenzschloss, puis à sa retraite, bailli d'Estavayer, dans le canton de Fribourg (1831-1833). La fille de ce dernier, Laure Ursule d'Affry, épousera le baron Félix de Boccard de Thonon, intendant général (gouverneur plénipotentiaire) pour la famille de Savoie, du comté de Nice (1844-1848), de la Sardaigne (vers 1855), de Turin (capitale de l'Italie de 1861 à 1865) et de sa région, en 1862. Le frère de Laure Ursule d'Affry, Philippe Auguste d'Affry, capitaine de cavalerie, sera le dernier comte d'Affry.
Le duc de Luynes dans ses mémoires, salue le choix de la personne d'un homme "plein d'esprit" en la personne du comte Louis Auguste d’Affry, en tant qu’ambassadeur de France à La Haye (de 1755 à 1762), centre stratégique des négociations de la fin de la guerre de sept ans, impliquant l’Angleterre et la Prusse, face à l’Autriche, la Russie et la France. Il sera le chef de la délégation française, lors de ces négociations.
Casanova l’évoque très aimablement dans ses mémoires, le comte d’Affry l’avait introduit dans la haute société de La Haye (à la demande du roi, qui avait confié dans cette ville, une mission privée à Casanova, auprès de banquiers).
L'Américain Morris, ambassadeur des États Unis d’Amérique en France (de 1792 à 1794), ancien gouverneur de l’État de New York, un des cofondateurs de la constitution américaine), mentionne très amicalement le comte d’Affry dans ses mémoires, à diverses reprises. Ils se rendaient fréquemment ensemble, entre autres, au théâtre et au salon de la duchesse de la Rochefoucauld.
Il était un proche de la marquise de Pompadour et manigançait en secret avec elle, comme l’atteste une lettre écrite de la main de la marquise, retrouvée dans les archives d’Affry à Fribourg.
Anecdote
En 1751, Dufort de Cheverny note dans ses mémoires : «À Versailles, j'allais chez Madame la duchesse de Luynes, dame d'honneur de la Reine et son amie chez qui les vieux courtisans allaient régulièrement. La Reine, quand elle vient, défendait toute étiquette, et elle causait en jouant. Le président Hénault, Moncrif l'auteur, M. le comte d'Affry, revenu d'ambassade, y étaient tous les jours, ainsi que le fameux joueur de piquet M. le marquis de Rasilly, capitaine des gardes ; enfin presque toutes les vieilles dames du palais. C'était fort triste, mais c'était le moyen de se faire connaître.»
Sources
- André Louis et Emile Bourgeois, Recueil des instructions données aux ambassadeurs et ministres de France : depuis les traités de Westphalie jusqu'à la Révolution française. Tome XXIII, Hollande (1730-1788), Paris, E. De Boccard, .
- « Louis-Auguste d'Affry » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
- Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1822, Tome 1, l’Auteur, , 490 p. (lire en ligne), p. 25.
Notes et références
Liens externes
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