Joseph de Caffarelli

Louis Marie Joseph, comte de Caffarelli et de l'Empire, dit de Merville[2] (Le Falga, Lavelanet-de-Comminges (Haute-Garonne), ), est un officier de marine, administrateur et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.

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Joseph Caffarelli
Louis Marie Joseph Caffarelli

Naissance
Falga
Décès
Lavelanet-de-Comminges
Origine Royaume de France (Languedoc)
Allégeance Royaume de France
 République française
Empire français
Arme Marine
Grade Vice-amiral[1]
Années de service 1814
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres révolutionnaires
Distinctions Légion d'honneur
(Grand officier)
Ordre de la Réunion
(Grand-croix)
Autres fonctions Pair des Cent-Jours
Conseiller d'État
Famille Famille Caffarelli

Il fut conseiller d'État et préfet maritime de Brest.

Biographie

Louis Marie Joseph de Caffarelli naquit au château de Falga, le , d'une famille noble d'origine italienne établie depuis deux siècles dans le Haut-Languedoc[3]. Il est le fils de Maximilien Pierre de Caffarelli du Falga (1725-1766), seigneur du Falga, et de Marguerite Louise d'Anceau de Lavelanet (1732-1786), elle-même fille de Jean-Louis d'Anceau, seigneur de Lavelanet (1701-1772).

Carrière militaire

Élève (comme ses frères Maximilien, Charles-Ambroise, Auguste et Jean-Baptiste), de l'abbaye-école de Sorèze[2] (1764-1774), il entra d'abord en qualité de cadet dans le régiment de Bretagne-infanterie[4], et peu de temps après dans la marine.

Il fit ses premières armes en Amérique, pendant la guerre de l'indépendance et prit part aux combats de Tobago, de la Chesapeake, de Saint Christophe et des Saintes (1780-1782). Il était, en 1783, dans l'escadre du comte d'Estaing[5].

Parvenu au grade de lieutenant de vaisseau, à la veille de la Révolution française (), il fut obligé de quitter le service pour rétablir sa santé altérée par les fatigues de la campagne précédente[4].

Lorsque la Révolution arrive, il est nommé procureur de sa commune du Falga (1790), puis maire en 1792. Il reprend du service dès l'année suivante.

Il servit alors comme auxiliaire dans le corps du génie de l'armée des Pyrénées-Orientales, et fit avec cette armée les trois campagnes qui furent suivies de la prise de Figuières et de Roses. Il rentra dans ses foyers à la paix de Bâle[6] (1795).

Conseil d'État et préfecture maritime de Brest

La fontaine Caffarelli à Brest en 1906 constituée du triomphe d'Amphitrite de d'Antoine Coysevox. La statue fut transférée au musée du Louvre à la Libération[7], laissant le piédestal orphelin (actuellement installé dans le Château de Brest, en face de la nouvelle Préfecture maritime).

Joseph était le frère du général Maximilien Caffarelli, mort en 1799 à Saint-Jean-d’Acre, très apprécié du général Bonaparte, il bénéficie au retour de celui-ci en France de toute la bienveillance du premier Consul[8].

À l'époque de la création[9] du conseil d'État (4 nivôse an VIII[10] : ), M. Caffarelli y fut appelé comme conseiller d'État en service ordinaire[10] et immédiatement affecté à la section de la marine. En 1810, M. Caffarelli fut un de ceux qui appuyèrent le plus vivement la proposition relative à une levée de marins dans les départements maritimes depuis douze ans jusqu'à quarante-cinq[11].

Le 1er thermidor an VIII, Caffarelli se rendit à Brest avec le titre de préfet maritime, et y demeura pendant neuf ans, après lesquels il fut nommé membre du conseil de la marine[12]. Il y réorganise complètement l'arsenal et les services jusqu'en 1810[10], dont notamment le service de l'inscription maritime et celui des approvisionnements de la flotte. Il mit par ailleurs sur pied les écoles navales embarquées à Brest et à Toulon en 1811[10].

Il inaugure en 1802 une fontaine placée sur le quai de l'Arsenal de Brest. Surmontée d'une sculpture de Antoine Coysevox Amphytrite, don de la Nation à la municipalité de Brest, elle restera un des symboles du port militaire jusqu'à son déménagement dans les jardins de la préfecture maritime en 1912[13].

« L'intelligence, le zèle et l'activité avec lesquels il exerça ses fonctions préfectorales[4] », lui valurent, le 9 vendémiaire an XII, la décoration de la Légion d'honneur, puis le titre de grand-officier de cette légion le 25 prairial suivant. Le collège électoral de la Haute-Garonne l'avait élu candidat au Sénat conservateur[11] en 1804 et 1805 : il n'entra pas dans cette assemblée[12].

Il était, entre-temps, passé en service extraordinaire (dès l'an IX). Il exerce, à partir de , la fonction de préfet maritime de Brest où il réorganise l'arsenal. De 1800 à 1810, il est inscrit sur la liste des conseillers d'État honoraires. En service ordinaire rattaché à la section de la marine de 1811 à 1813[14]. Il était également membre du conseil de marine la même année[10]. Il participe régulièrement aux séances du conseil ne destinées à organiser le grand programme de redressement naval voulu par Napoléon et mis en œuvre depuis l’été 1810. Il fait ainsi partie du groupe restreint initié dans ce programme, composé de Ganteaume, Decrès, Malouet et Najac, assistant et conseillant l’empereur dans cette entreprise. En dehors des questions de recrutement, Caffarelli, s’occupe en particulier de la coupe extraordinaire ordonnée dans les forêts publiques pour approvisionner les ports[15]. Il est aussi consulté, en 1811, sur la question d’un réarmement soudain de l’escadre de Rochefort, destinée à rompre le blocus anglais du port[16].  Il est fait grand officier de la Légion d'honneur en 1805, comte d'Empire en 1810, Grand croix de l'Ordre de la Réunion en 1813.

Napoléon l'avait fait comte de l'Empire le [12].

Commissaire extraordinaire à Toulouse

Joseph de Caffarelli
Fonctions
Conseiller d'État
Préfet du 3e arrondissement maritime (Brest)
Successeur Alain Joseph Dordelin
Pair des Cent-Jours
Conseiller général de la Haute-Garonne
Biographie
Nom de naissance Louis Marie Joseph Caffarelli
Nationalité Française
Diplômé de Abbaye-école de Sorèze
Profession Officier de marine
Liste des préfets maritimes de Brest
Liste des conseillers généraux de la Haute-Garonne

Devenu grand'croix de l'ordre de la Réunion en 1813[11], Napoléon Ier le chargea, au mois de , de se rendre, avec le titre de commissaire extraordinaire, dans la 10e division militaire pour y organiser des moyens de résistance.

Aussitôt après son arrivée à Toulouse, il déclara, par un arrêté en date du 29 mars[12], le département de la Haute-Garonne en état de siège. « Il faut, disait-il dans sa proclamation[11], que tout citoyen devienne soldat et que tout fonctionnaire, sans exception, donne l'exemple du dévoûment et du patriotisme : Honneur, patrie, Napoléon, doivent être la devise de tous les Français. Ces mots sacrés, gages certains de la victoire, doivent les enflammer tous jusqu'au dernier moment. »

La population n'était pas disposée à seconder le patriotisme de M. Caffarelli, « troublée qu'elle était par les efforts coupables d'une association connue sous le nom de Confédération chrétienne[12], et à laquelle, disent les auteurs de la Biographie de Bruxelles, le nom de Confédération de rebelles, eût bien mieux convenu. Le moment était venu pour elle de recueillir le fruit de ses complots, et elle s'y préparait lorsque le général Caffarelli, après avoir découvert les odieuses intrigues de celte poignée de misérables dont les noms avaient été remis entre ses mains, résolut de ne les punir que par le mépris qui accompagne toujours la trahison. Au reste, les vœux qui appelaient l'étranger étaient sur le point d'être satisfaits, et le crime n'était déjà plus que dans la fidélité[11] ». À priori[11], M. Caffarelli était décidé, au contraire, à sévir contre les associés ; il se disposait même à adresser un rapport au ministre de la Police générale (Savary, duc de Rovigo), lorsque madame d'Argicourt se rendit chez lui pour l'engager, dans l'intérêt de sa propre sûreté, et vu la situation politique du pays, à s'abstenir de toute manifestation hostile.

1814-1815

La prise de possession de Toulouse par le duc de Wellington, et la capitulation de Paris, ramenèrent M. Caffarelli dans la capitale, où il se soumit à l'autorité de Louis XVIII, qui le nomma conseiller d'État honoraire[11].

Lors des Cent-Jours, Caffarelli se rallie à Napoléon qui le nomme conseiller d’État en service ordinaire, attaché à la section de la marine. L'Empereur lui conféra, le , la dignité de pair de France[11]. Il fit partie, le 9 du même mois, de la députation que la Chambre haute envoya à l'Empereur pour lui présenter une adresse.

Dernières années

Le retour de Gand, il dut renoncer à toutes ses fonctions[10] : il disparut alors de la vie publique nationale, et « vécut jusqu'à sa mort[12] dans une retraite absolue[11] ».

Admis en retraite le [1], il avait été élevé (assimilé) au grade de vice-amiral (en retraite) le [1].

Maire de Lavelanet-de-Comminges[17], il fut désigné, le 18 janvier de la même année 1831, lors de la nomination générale[18] conseiller général de la Haute-Garonne au siège no 17. Il fut élu, lors de la première élection générale[19] () conseiller général pour le canton de Cazères.

Il meurt le à Lavelanet-de-Comminges[20] (Haute-Garonne).

Les papiers personnels de Joseph et Auguste de Caffarelli sont conservés aux Archives nationales sous la cote 128AP[21].

Titres

Décorations

Rubans des décorations

Armoiries

Image Armoiries
Armes de la famille Caffarelli

Parti: au 1, d'azur, au lion d'or; au 2, coupé: a. taillé d'or sur gueules; b. tranché d'or sur gueules. Au chef de l'écu d'or, brochant sur le parti et ch. d'une aigle de sable, couronnée d'or.[24]

Armes des Caffarelli du Falga

Parti, au premier d'argent, au lion rampant de sable; au deuxième coupé, le premier taillé d'argent et de gueules, le second tranché d'argent et de gueules.[25],[24]

Armes du 1er comte Caffarelli et de l'Empire

Parti : au premier d'argent, au lion de sable lampassé de gueules ; au deuxième coupé, le premier taillé, le deuxième tranché d'argent et de gueules ; le tout surmonté d'un comble, franc-quartier de comte conseiller d'État (échiqueté d'azur et d'or), brochant au neuvième de l'écu.[22],[25]

Ascendance et postérité

Joseph Caffarelli était le cinquième fils de Maximilien Caffarelli (1725-1766), seigneur de Falga et de Marguerite Louise Félicité d'Anceau (1732-1786).

  • Il épousa, en au Pujolet (Vallesvilles, Haute-Garonne), Julie Lavaysse, fille de Jean-Moÿse Lavaysse (vers 1727-1802), seigneur du Pujolet et de Marie Guillemette de Bouffard de La Garrigue, dont, il eut :
    • Jenny Henriette (Falga (Haute-Garonne), 4 germinal an IV () - Lavelanet-de-Comminges, ), mariée, le à Lavelanet-de-Comminges, avec Auguste Joseph Marie Anne Jean Antoine Gleizes (1781- après 1845), colonel du génie, dont postérité ;
    • Charlotte Henriette Louise (Château d'En Gilède, (Mons (Haute-Garonne)), 23 pluviôse an VIII () - 1859), mariée, le à Lavelanet-de-Comminges, avec Alexandre Henri de Foix (né en 1793), lieutenant de dragons, dont postérité ;
    • Élisa Françoise (Brest, - Bouffard (Tarn), , inhumée à Castres), mariée en 1821 avec Édouard Alquier-Bouffard (1793-1863), dont postérité ;
    • Henriette Joséphine Jenny (Brest, - Brest, ).

Notes et références

  1. S.H.A.M. : CC7 ALPHA 378 S.H.A.T. : 26 Yd 21.
  2. Sorèze 2012.
  3. Robert et Cougny 1889, p. 545.
  4. Fastes 1844, p. 259.
  5. Roglo 2012.
  6. Archives nationales BORA, p. 128AP.
  7. Fiche de la Statue Amphitrite sur le site du musée du Louvre
  8. Maximilien, blessé au bras lors du siège, amputé pour cela, mourant, recommanda ses frères à la bienveillance de Napoléon venu à son chevet
  9. Le Conseil d’État fut institué par l’article 52 de la Constitution du 22 frimaire an VIII ().
  10. Napoleonica 2011.
  11. Fastes 1844, p. 260.
  12. Robert et Cougny 1889, p. 546.
  13. La fontaine actuelle, encore visible, bien que privée de sa statue qui est maintenant au Louvre, porte une plaque de bronze ainsi rédigée : transférée de l'Arsenal dans ce jardin par les soins de Mr Le Vice-Amiral Paul Chocheprat, Préfet maritime, juin 1912.
  14. Ses rapports à la section de la marine sont conservés dans la série AP 128 des Archives Nationales.
  15. Nicola Todorov, La Grande Armée à la conquête de l'Angleterre. Le plan secret de Napoléon, Paris, éditions Vendémiaire, , 300 p. (ISBN 978-2-36358-247-8), p. 55, p. 94-95
  16. Nicola Todorov, La Grande Armée à la conquête de l'Angleterre. Le plan secret de Napoléon, Paris, Vendémiaire, , 300 p. (ISBN 978-2-36358-247-8), p. 183-185
  17. « Conseillers généraux de la Haute-Garonne 1800-2006 », sur archives.cg31.fr, Direction des Archives départementales de la Haute-Garonne (consulté le )
  18. De 1800 à 1833, le conseil général est formé de 24 conseillers généraux nommés par le Gouvernement.
  19. De 1833 à 1848, les conseillers généraux sont au nombre de 30, élus au suffrage censitaire dans le cadre des cantons. La loi du prévoit que les conseillers sont élus pour 9 ans, le conseil étant renouvelé par tiers tous les 3 ans. Les conseils généraux sont limités à 30 membres : certains cantons sont donc réunis deux par deux.
  20. sa mère était Louise Félicité Marguerite d’Ameau de Lavelanet
  21. Archives nationales
  22. Archives nationales BB/29/967, p. 378.
  23. Léonore LH/403/41.
  24. Rietstap 1884.
  25. Brémond 1863, p. 157.

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

Liens externes

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