Louvagny
Louvagny est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 61 habitants[Note 1].
Louvagny | |
Le château en 1978. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Caen |
Intercommunalité | Communauté de communes du pays de Falaise |
Maire Mandat |
Christian Porchon 2020-2026 |
Code postal | 14170 |
Code commune | 14381 |
Démographie | |
Population municipale |
61 hab. (2019 ) |
Densité | 11 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 56′ 47″ nord, 0° 02′ 42″ ouest |
Altitude | Min. 48 m Max. 88 m |
Superficie | 5,50 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Falaise |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Damblainville », sur la commune de Damblainville, mise en service en 1997[9] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[10],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 734,2 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, mise en service en 1945 et à 39 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,9 °C pour la période 1971-2000[13] à 11,2 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Louvagny est une commune rurale[Note 7],[16]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (85,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (83,3 %), forêts (10 %), zones urbanisées (5 %), prairies (1,7 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Luvigneium en 1230[23]; Louvignye et Saint Germain de Louvignye en 1302[23].
Le toponyme serait issu de l'anthroponyme Lupanius[réf. nécessaire], du latin lupus qui est à l’origine de nombreux noms ou surnoms de personnes, qui à leur tour ont été à l’origine de nombreux toponymes.
Histoire
Au Moyen Âge, Louvagny faisait partie pour huitième du fief de Barou qui dépendait sans doute des barons de Courcy, une famille des plus importantes de Normandie. Courcy n'est éloignée que de 2,5 km de Louvagny.
L'histoire du château est intimement liée à celle de la famille de Beaurepaire de Louvagny, famille qui servit la France avec distinction sous tous les rois, de Philippe V à Louis XVIII, les empereurs Napoléon Ier et Napoléon III, ainsi que la République durant les guerres de 1870, 1914, 1939, en Indochine et en Algérie, famille dont le patronyme originel est Gaultier et dont la filiation remonte à 1200 par Jean-Michel Gaultier, seigneur de Courteilles, des Bois, de Longchamps, etc.
La filiation se poursuit par Jean Gaultier, écuyer, seigneur du Rou, de Jort, de Pierrefitte, etc. Il servit le roi Louis XI contre le duc de Bourgogne et accompagna Charles VIII en Italie. Le , il fut maintenu en sa qualité de noble et déchargé de la taxe des francs-fiefs.
Il épousa en secondes noces Jacqueline de Beaurepaire. Le nom de Beaurepaire étant sur le point de s’éteindre, le mariage ne fut accordé qu’à la condition que le premier enfant qui naitrait et ses descendants prendraient le nom et les armes de Beaurepaire. De cette seconde union naquit Gratien Gaultier, dit de Beaurepaire, écuyer, seigneur de Jort, de Pierrefitte, de La Malardière, etc. Il commandait une compagnie de cavalerie dans les guerres contre Charles Quint, sous François Ier et Henri II.
Le , il obtient du roi Charles IX des lettres patentes, enregistrées le , donnant l’autorisation pour lui et ses descendants en légitime mariage de prendre, en mémoire de ses loyaux services, les nom et armes de Beaurepaire.
Au début du XVe, la seigneurie de Louvagny était la propriété de Girot Le Normand et les Gaultier, seigneur de Jort, se lièrent d’amitié avec la famille Le Normand, amitié qui perdura.
Ainsi, le , Nicolas Le Normand vendit sa seigneurie de Louvagny à Louis de Beaurepaire.
Son fils, François de Beaurepaire, écuyer, commandant une compagnie de gens à pied, obtint en , l’érection en plein fief de haubert, les fiefs et terres nobles de Louvagny, le titre de comte et l’autorisation d’y construire un château, par lettres patentes de Louis XIV, enregistrées le .
La famille porte depuis le nom de Beaurepaire de Louvagny. Tous les descendants portent le titre de vicomte, le titre de comte continuant à être porté par le chef de famille, descendant de la branche ainé. Le titre de marquis, accordé par Louis XV à Marc Antoine de Beaurepaire (rameau de Damblainville et Saint-Germain) ne fut pas relevé.
Rien n'existe au chartrier de Louvagny qui permette de situer avec précision la date de construction du château. La tradition familiale rapporte que son constructeur en fut François de Beaurepaire (décédé le ). Ce fut lui qui, par achats successifs, aurait constitué le parc qu’il fit clore. Ce serait aussi lui qui fit construire la chapelle. Les monuments historiques évaluent la construction pour ¾ au XVIIe et pour ¼ au XVIIIe.
Dans les archives de Falaise, on peut y lire le texte suivant, émanant sans doute du châtelain de l’époque, Alexandre de Beaurepaire : « Le château de Louvagny fut bâti à la fin du XVIIe, et bien qu’il ne remonte pas au temps de la féodalité, sa forme représente ce que les Anglais, dans leur nomenclature architecturale appellent castellated house, c’est-à-dire un manoir arrangé en château ou en fort. La construction des remparts, ou fosses, des bastions, des meurtrières de la tour, de la porte élevée au nord et percée pour un pont-levis, atteste de la pensée du fondateur, qui déploya du reste une véritable grandeur dans les dehors du château, dans le parc et dans les avenues de la terre. Du haut de la tour on a une large vue sur tout le pays. L’église est moderne et insignifiante. Une chapelle seigneuriale y est adossé au-dessous de laquelle est le caveau sépulcral des Beaurepaire… »
La reproduction de la gravure faite par M. de Vauquelin en 1829, donne une bonne vision du château de l'époque.
Le château cessa d'être la propriété de la famille de Beaurepaire par succession et filiation :
Joseph, Alexandre, Reine de Beaurepaire, né à Louvagny le , épousa en 1833 N. de Robillard. De cette union, naquirent quatre filles. Aucune des trois premières ne se marièrent. La quatrième, Marie, Élisabeth ( – ) épousa M. de Postel, qui hérita du château.
Enfin, Éliane (1931 – 1995), la petite-fille de M. de Postel, devenue seule héritière du château, épousa le , le capitaine Jean Chavane de Dalmassy, dont un des descendants est actuellement en 2011 le propriétaire.
Entre-temps, le château a subi d’importantes modifications, surtout extérieures : l’avenue qui y mène passe entre les deux corps de bâtiment qui forment les communs.
À quelques mètres de l’entrée se trouvent les restes du pont-levis, car une grande partie des douves qui encerclaient le château a été comblée en 1830 – 1840 ; ne reste que la partie ouest des douves.
L'intérieur a été dans l’ensemble bien entretenu. À noter des plafonds qui ont été endommagés lors des bombardements de 1944.
Le château de Louvagny est pour partie classé et/ou protégé par les monuments historiques, dont :
- les façades et toitures du château et du bâtiment du XVIIe situé dans le parc ;
- la porte de l'ancien pont-levis ;
- l'escalier intérieur avec sa rampe en fer forgé ;
- le grand salon et la salle à manger avec leurs décors, peintures et fresques ;
- la porte romane, remontée dans le parc ;
- l'assiette des sols avec le réseau hydraulique ;
- la cour d’honneur ainsi que les façades et les toits des communs la bordant.
Toujours protégés par les monuments historiques, on trouve l'église paroissiale qui jouxte le château avec la chapelle seigneuriale de la famille de Beaurepaire et son décor y compris la claire-voie la reliant à l'église.
Dans l'église, la chapelle seigneuriale et le cimetière entourant l'église se trouvent des caveaux et tombes où sont inhumés les corps des familles Beaurepaire, Postel et Chavane de Dalmassy.
Quelques vues du château en 1978 :
Les Templiers et les Hospitaliers
Une commanderie de Templiers y fut implantée au XIIIe siècle. Elle ne pouvait nourrir qu’un seul chevalier, Guy Pasnaye, tant elle était pauvre.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].
En 2019, la commune comptait 61 habitants[Note 8], en diminution de 6,15 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,72 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
- Église Saint-Germain (anciennement Saint-Protais) du XVIIe siècle.
- Château des seigneurs puis comtes de Beaurepaire, des XVIIe et XVIIIe siècles, classé aux monuments historiques[31].
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Damblainville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Louvagny et Damblainville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Damblainville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Louvagny et Carpiquet », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Charte de Saint-Pierre-sur-Dive.
- « Geneviève Bossuyt, le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- « Préfecture du Calvados - Recueil des actes administratifs n°32/2009 » [PDF] (consulté le ), page 1118.
- Réélection 2020 : « Louvagny. Un troisième mandat de maire pour Christian Porchon », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Château », notice no PA00111507, base Mérimée, ministère français de la Culture
Bibliographie
- André-François-Joseph Borel d'Hauterive et Albert Révérend, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Paris, Champion,
- B. de Beaurepaire de Louvagny, Notes généalogiques et annexes (1955)
Liens externes
- Résumé statistique de Louvagny sur le site de l'Insee
- Inventaire des archives communales sur le site des Archives départementales du Calvados
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