Lucie Prod'homme

Lucie Prod’homme naît à Paris le 30 septembre 1964[1]^,[2].

Elle commence l'apprentissage de la musique par le piano, au conservatoire du 15^e arrondissement de la capitale, puis aborde la composition en autodidacte à la Cité de la musique de Marseille, école associative où elle étudie à partir de l'âge de dix-huit ans[2].

En 1992, elle s'inscrit au Conservatoire de la ville phocéenne en cursus de composition et travaille avec Pascal Gobin, découvrant notamment le solfège schaefférien[2]. Elle obtient son prix en 1997 et intègre le laboratoire de recherche Musique et Informatique de Marseille (MIM), où elle s'investit entre 1996 et 2008, en tant que responsable du département pédagogie[3].

Lucie Prod’homme mène de front une activité de compositrice avec celle d'enseignante et chercheuse, considérant « la composition comme une recherche et l'enseignement comme un prolongement de [son] travail de composition »[3].

Elle crée en 2002 une classe d'électroacoustique à la Cité de la musique de Marseille et prend part au chantier des Unités sémiotiques temporelles (UST), travail prolongeant le Traité des objets musicaux de Pierre Schaeffer[3]^,[4]. Elle collabore avec des peintres, danseurs et vidéastes, fait des recherches sur la synesthésie et produit des spectacles tels que Dans tous les sens, qui « finissait sur une dégustation du décor par le public »[3].

En 2013, elle accède au grade de professeur d'enseignement artistique (PEA) de la fonction publique territoriale. Depuis 2014, elle est en poste au Conservatoire de Perpignan, où elle est responsable de la classe de composition électroacoustique et instrumentale de l'établissement[3].

Lucie Prod’homme est engagée dans la défense de la musique acousmatique et mixte, étant notamment présidente depuis 2012 de l'Association des enseignants de la composition en musique électroacoustique (AECME)[5].

Leçon du silence, cycle électroacoustique en cinq mouvements de la compositrice (2012-2015), « courtes propositions bruitées, crissements, impacts brefs et épars, souffle de bruit blanc, émissions gutturales, qui articulent le silence, lui donnent des bords et créent la tension de l’écoute »[6], a fait l'objet d'un CD sous le label Motus[7]^,[6].

Esthétiquement, elle considère que « la composition est un acte politique [...], j'espère ouvrir des oreilles au monde et les inciter à entendre autrement »[7].

Lucie Prod’homme se dit aussi « cant'actrice », travaillant sur le geste et l'énergie et se produisant sur scène en tant que chanteuse et performeuse, en compagnie notamment de son partenaire Richard Arapian, batteur et percussionniste, avec lequel elle forme le duo Lulu Berlue[8].

Le catalogue de Lucie Prod’homme comprend une soixantaine d'opus et compte autant de pièces acousmatiques que de pièces mixtes, plus quelques œuvres purement acoustiques[5].

Parmi ses compositions[9], figurent notamment :

• Aléa, commande de l'État et des Musiques inventives d'Annecy, créée au festival Musiques inventives d'Annecy, 2004[10] ;
• Tant d’espaces…, pour flûte piccolo, créé par Jean-Louis Beaumadier à la Cité de la musique de Marseille, 2005[10] ;
• Les Quissons, pièce radiophonique, 2009[10] ;
• Tout plein du vide, pour sons fixés, 2011[5] ;
• Étire-toi de là, pour sons fixés, 2015[5] ;
• À l’attaque !, pour clavecin et support audio, 2016[10] ;
• Dans le vent avec mon sax'au do, pour saxophone alto et sons fixés, 2017[11] ;
• Chaperon express, pour deux comédiens et support audio, créé par Donatienne Michel-Dansac et Paul-Alexandre Dubois lors du festival Présences 2017[10] ;
• Ça m'agite le bocal, pour saxophone alto et sons fixés, 2018[5].

• Michèle Tosi, « Lucie Prod’homme », dans Compositrices : l'égalité en actes, Paris, Éditions MF/CDMC, octobre 2019, nouvelle éd., 472 p. (ISBN 978-2-37804-016-1, présentation en ligne), p. 489-493.

• Anne Montaron, « « Effet d’annonce » de Lucie Prod’homme (diffusion intégrale et portrait de la compositrice) » [audio], sur France Musique, 31 octobre 2021.

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