Lucienne Peiry

Lucienne Peiry, née à Lausanne le , est une spécialiste de l'Art brut, commissaire d'expositions, conférencière et essayiste.

Lucienne Peiry
Lucienne Peiry
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

Originaire du canton de Fribourg, Lucienne Peiry grandit à Lausanne. Elle a un frère, devenu architecte, et une sœur, assistante de production[1]. Leur père est employé aux Transports publics de la région lausannoise et leur mère travaille dans la restauration[1],[2].

Après une licence en lettres à l'Université de Lausanne en 1986[3], elle est la première femme[1] à obtenir, en 1996, un doctorat en histoire de l'art à Lausanne, où sa thèse est la première consacrée à l’art brut et à l'histoire de la collection conçue par Jean Dubuffet. Cette étude est publiée l'année suivante sous le titre L'Art Brut, rééditée à plusieurs reprises et traduite en plusieurs langues[4].

Lucienne Peiry exerce d'abord la profession de journaliste culturelle à la Radio suisse romande[5] pendant quinze ans[3], jusqu'au début des années 2000[2], et de commissaire d'expositions indépendante de 1987 à 2001, année où elle succède à Michel Thévoz à la direction de la Collection de l'art brut à Lausanne[6].

Elle est mère de deux enfants[1],[3].

Collection de l'art brut

Lucienne Peiry dirige la Collection de l’art brut pendant dix ans (2001-2011). Les 27 expositions qu’elle conçoit pour le musée sont consacrées à des thématiques ou à des auteurs d’Art Brut, notamment à ses découvertes faites dans toute l’Europe, au Japon, en Chine[7], en Inde et à Bali[8] ainsi qu’en Afrique et aux États-Unis notamment, apportant une ouverture internationale à l’Art brut. Elle présente aussi ses découvertes suisses (canton de Fribourg). Le musée s’enrichit de 10’000 œuvres de par ses découvertes.

Elle publie plusieurs ouvrages et articles sur des créateurs d'Art brut et dirige des publications et des catalogues d'expositions pour le musée[9],[10],[11],[12].

À son initiative, plusieurs films documentaires consacrés à des auteurs d'Art brut sont produits par le musée lausannois, ou coproduits et réalisés avec Philippe Lespinasse[13] et Erika Manoni. Par ailleurs, elle lance et développe un programme pédagogique en 2001 (visites animées pour le jeune public, albums-jeux, ateliers, publications[14]).

Elle organise en 2003 une exposition consacrée à Louis Soutter sous le titre Louis Soutter et la musique en collaboration avec le Kunstmuseum de Bâle et le musée cantonal des beaux-arts de Lausanne[15]. Christian Zacharias, directeur de l’orchestre de chambre de Lausanne (OCL) participe à ce projet. Elle met sur pied plusieurs partenariats avec d'autres institutions culturelles suisses, notamment le Théâtre de Vidy à Lausanne et le Musée d'Art et d'Histoire de Fribourg.

En 2012, elle est nommée directrice de la recherche et des relations internationales de la Collection de l'art brut et quitte la direction du musée[14]. Elle exerce cette fonction jusqu'en 2014[14].

Commissaire d'exposition

Elle est commissaire d'une exposition sur l'œuvre d'art total d'Armand Schulthess, présentée à Neuchâtel au Centre Dürrenmatt en 2014 sous le titre "Le labyrinthe poétique d'Armand Schulthess"[16], puis à Lugano, au Museo cantonale d'Arte, en 2016[17]. Deux catalogues trilingues ont été publiés à ces deux occasions[18],[19].

En 2017, elle est commissaire à la maison rouge, à Paris, de l'exposition "Inextricabilia. Enchevêtrements magiques"[20],[21], accompagnée d'un catalogue[22], qui suscite des articles et reportages dans la presse[23],[24],[25],[26],[27] ainsi qu'une importante analyse de la part de l'historienne de l'art Valérie Arconati dans Libération[28],[29].

L'année suivante, elle organise une exposition sur Curzio di Giovanni (HEP, Lausanne) réunissant près de 80 dessins révélés pour la première fois au public et une exposition, "Rhinocéros féroce?"[30],[31],[32],[33],[34],[35] où elle fait dialoguer art et science avec des rhinocéros peints et dessinés par Gaston Dufour et en regard, des rhinocéros réels et naturalisés (Musée cantonal de zoologie, Lausanne, 2019-2020).

Lucienne Peiry est commissaire de l'exposition "Écrits d'Art Brut, langages et pensées sauvages", présentée d'octobre 2021 à janvier 2022 au museum Tinguely, de Bâle[36],[37].

En 2022, le musée des beaux arts du Locle accueille son exposition "Parures d'art brut"[38].

Autres activités

Lucienne Peiry a tenu à partir de 2012 une chronique artistique mensuelle sur la radio Espace 2, dans l'émission "A vous de jouer"[13].

Elle tient également un site internet intitulé Notes d'Art Brut depuis 2013[39].

Lucienne Peiry donne des conférences en Suisse et en Europe, ainsi qu'un enseignement sur l'Art brut depuis 2010 à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, au Collège des Humanités[40]. Elle donne également un cours sur l'Art brut à l'Université de Lausanne à la Faculté des sciences sociales et politiques en 2016-2017[41].

En 2021, elle prend place au sein du comité de recherches sur l'Art brut, au Centre Pompidou, à Paris, à la suite de la donation de la collection Bruno Decharme[42].

Publications

  • Le Jardin de la mémoire, Paris, Allia, 2021. (ISBN 979-10-304-1543-8)
  • Écrits d’Art Brut. Graphomanes extravagants, Paris, Le Seuil, 2020. (ISBN 978-2-02-144768-2), catalogue de l’exposition qu’elle présente au Musée Tinguely à Bâle, en 2021-2022[43]
  • Le Livre de pierre. Fernando Nannetti, Paris, Allia, 2020. (ISBN 9791030412147)
  • Rhinocéros féroce?, sous la direction de Lucienne Peiry et Michel Sartori, Lausanne, Musée cantonal de zoologie, 2019. (ISBN 978-2-940187-18-8)
  • Curzio di Giovanni. Face-à-face, Lausanne, HEPL, 2018.
  • Inextricabilia. Enchevêtrements magiques, sous la direction de Lucienne Peiry, Flammarion et La maison rouge, Paris, 2017. (ISBN 9782081411821)
  • L'Art Brut, Flammarion, Paris, 1997, 2006, 2010, édition revue et augmentée en 2016. (ISBN 978-2-08137-538-3)
  • (zh) L'art brut, Shandagpress, (ISBN 978-7-5671-1750-1, OCLC 995473661, lire en ligne)
  • L'Art Brut dans le monde, Infolio et Collection de l'Art Brut, Gollion et Lausanne, 2014. (ISBN 978-2-88474-730-1)
  • Lucienne Peiry et Sarah Lombardi, Collection de l'Art Brut Lausanne, Paris/Lausanne (Suisse), Skira Flammarion, impr. 2012, 175 p. (ISBN 978-2-08-125323-0, OCLC 819138191, lire en ligne)
  • Guo Fengyi, Collection de l'Art Brut, Lausanne, 2011.
  • Nannetti, sous la direction de Lucienne Peiry, Infolio et Collection de l'Art Brut, Golion et Lausanne, 2011. (ISBN 978-2-88474-237-5)
  • Art Brut du Japon, avec des textes de Lucienne Peiry, Infolio et Collection de l'Art Brut, Gollion et Lausanne, 2008. (ISBN 978-2-88474-075-3)
  • Le Royaume de Nek Chand, sous la direction de Lucienne Peiry, Flammarion, Paris, 2005, 2006. (ISBN 978-2-08011-477-8)
  • Dubuffet & l’Art Brut, 5 Continents, Milan, 2005. (ISBN 978-8-87439-226-1)
  • Art Brut : Jean Dubuffet und die Kunst der Aussenseiter, Flammarion, (ISBN 2-08-021029-7, OCLC 76630421, lire en ligne)
  • Écriture en délire, sous la direction de Lucienne Peiry, 5 Continents et Collection de l'Art Brut, Milan et Lausanne, 2004. (ISBN 978-8-87439-109-7)
  • (en) Art Brut. The Origins of Outsider Art, Flammarion, Paris, 2001 (ISBN 978-2-08010-584-4) (Broché (ISBN 978-2-08010-584-4)), 2006 (ISBN 978-2-08030-543-5) (Broché (ISBN 978-2-08030-543-5))

Bibliographie

Liens externes

Références

  1. Marie-Pierre Genecand, « L'art brut en finesse », Le Temps, , p. 22 (lire en ligne)
  2. « Lucienne Peiry, docteure en histoire de l'art, spécialiste d'Art Brut », sur rts.ch, La Première, Drôle d'époque, 21:00, (consulté le )
  3. Françoise Jaunin, « Lucienne Peiry se livre en pasionaria de la création buissonnière », 24 heures, , p. 40 (lire en ligne)
  4. Laurence Chauvy, « Comment dit-on «art brut» en chinois? », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  5. Luc Debraine, « Lucienne Peiry, protectrice des exilés de l'art brut », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  6. « Collection de l'Art Brut - Chronologie », sur Art brut (consulté le )
  7. Florence Milloud Henriques, « "L'Art Brut" se lit en Chine et en chinois », 24 Heures,
  8. Françoise Monnin, « Ni Tanjung. L'éblouie de Bali », Artension,
  9. Maria A. Azzola, Collection de l'art brut, Halle Saint-Pierre et Musée international d'art naïf Anatole Jakovsky, Écriture en délire, 5 continents, (ISBN 88-7439-109-9 et 978-88-7439-109-7, OCLC 757405789, lire en ligne)
  10. Lucienne Peiry, Tadashi Hattori, Yoshiko Hata et Sarah Lombardi, Art brut du Japon : publication accompagnant l'exposition Japon, présentée à la Collection de l'art brut à Lausanne, 22 février-28 septembre 2008., Collection de l'art brut, (ISBN 978-2-88474-075-3 et 2-88474-075-9, OCLC 233580271, lire en ligne)
  11. Lucienne Peiry et Sarah Lombardi, Collection de l'art brut Lausanne, Skira Flammarion, impr. 2012 (ISBN 978-2-08-125323-0 et 2-08-125323-2, OCLC 819138191, lire en ligne)
  12. Lucienne Peiry et Collection de l'art brut, L'Art Brut dans le monde, (ISBN 978-2-88474-730-1 et 2-88474-730-3, OCLC 890576508, lire en ligne)
  13. « BCUL - Personnalités vaudoises », sur dbserv1-bcu.unil.ch (consulté le )
  14. « Collection de l'Art Brut - Lucienne Peiry », sur Art brut (consulté le )
  15. « Collection de l'Art Brut - Louis Soutter et la musique », sur Art brut (consulté le )
  16. « Centre Dürrenmatt Neuchâtel « Le labyrinthe poétique d'Armand Schulthess » », sur www.bundesmuseen.ch (consulté le )
  17. (it) « Archivio 2016 - Armand Schulthess - MASILugano », sur MASILugano (consulté le )
  18. (fr + de + it) Janine Perret Sgualdo Armand Schulthess, Beate Schlichenmaier Duc-Hanh Luong, Beat Geier, Jean-Paul Clerc, Denise Hofer et Candido Matasci, Le labyrinthe poétique de Armand Schulthess, Neuchâtel/Bellinzona, Centre Dürrenmatt/Sottoscala, Edizioni Sottoscala, (ISBN 978-88-95471-19-8, OCLC 882213806, lire en ligne)
  19. (it + fr + de) Armand Schulthess domaine 1, Bellinzona, Sottoscala,
  20. Alain Epelboin, Catherine Grenier, Nanette Jacomijn Snoep et Yvonne Lehnherr, Inextricabilia, enchevêtrement magiques : art brut, art sacré, art contemporain, art rituel africain : [exposition, Paris, la Maison rouge, 23 juin-17 septembre 2017] (ISBN 978-2-08-141182-1 et 2-08-141182-2, OCLC 992797175, lire en ligne)
  21. « Inextricabilia, enchevêtrements magiques », sur lamaisonrouge.org (consulté le )
  22. Lucienne Peiry, Alain Epelboin, Catherine Grenier et Yvonne Lehnherr Nanette Jacomijn Snoep, Inextricabilia, enchevêtrement magiques : art brut, art sacré, art contemporain, art rituel africain : [exposition, Paris, la Maison rouge, 23 juin-17 septembre 2017], Paris, Flammarion et la maison rouge, , 199 p. (ISBN 978-2-08-141182-1, OCLC 992797175, lire en ligne)
  23. Sara Genin, « Quand l’art, le sacré et le magique ne font plus qu’un », sur Les Inrocks, (consulté le )
  24. « Arts plastiques : avec « Inextricabilia », les fétiches s’exposent – JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le )
  25. Pierre Normann Granier, « 2190 - maison rouge - Inextricabilia », sur www.francefineart.com (consulté le )
  26. Jean-Jacques Birgé, « Enchevêtrements magiques à la maison rouge », Mediapart, (lire en ligne)
  27. Mathieu Perez, « Inextricabilia : Enchevêtrements magiques (Au nom du Père et du fil) », Le Canard Enchaîné,
  28. Philippe Godin, « la Diagonale de l’art - INEXTRICABILIA, épisode 1 - Libération.fr », sur diagonaledelart.blogs.liberation.fr (consulté le )
  29. Philippe Godin, « la Diagonale de l’art - INEXTRICABILIA, épisode 2 - Libération.fr », sur diagonaledelart.blogs.liberation.fr (consulté le )
  30. Virginie Nussbaum, « Dialogues de Rhinocéros », Le Temps, (consulté le )
  31. Aurélie Lebreau, « Gaston Dufour, l'homme rhinocéros », La Liberté, (consulté le )
  32. « Le dialogue des rhinocéros », Le matin dimanche, (consulté le )
  33. Florence Millioud-Henriques, « Conversation entre rhinocéros », sur www.24heures.ch, 24 Heures, (consulté le )
  34. Lucienne Peiry, « Exposition : Rhinocéros féroce ? », sur ww.rts.ch, Nectar, Espace 2, RTS, (consulté le )
  35. Lucienne Peiry, « Lucienne Peiry "Rhinocéros féroce ?" », sur www.rts.ch, Vertigo, RTS, (consulté le )
  36. « Écrits d’Art Brut – Langages et pensées sauvages », sur www.tinguely.ch (consulté le )
  37. Lucienne Peiry, Écrits d'art brut : graphomanes extravagants, (ISBN 978-2-02-144768-2 et 2-02-144768-5, OCLC 1199960989, lire en ligne)
  38. « PARURES D'ART BRUT », sur MBAL (consulté le )
  39. Konstantin Büchler, « Lucienne Peiry à l’honneur sur Alumnil », Alumnil
  40. « Lucienne Peiry : Contacts », sur people.epfl.ch (consulté le )
  41. « Unisciences - UNIL - Lucienne Peiry », sur applicationspub.unil.ch (consulté le )
  42. Clémentine Mercier, « Au Centre Pompidou, l’art brut trouve sa place dans les collections du musée », sur Libération, (consulté le )
  43. « Écrits d’Art Brut – Langages et pensées sauvages », sur Tinguely Museum (consulté le )
  44. La page contient un paragraphe biographique ainsi que deux émissions de Sonia Devillers, "Le Grand Bain" dans lesquelles Lucienne Peiry est intervenue : "De Bali au Bénin : tour du monde de l'Art Brut" 12/08/2014, et "L'art peut-il échapper aux artistes ?" 15/08/2012.
  • Portail du canton de Vaud
  • Portail des arts
  • Portail arts et culture de la Suisse
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.