Lufengpithèque

Lufengpithecus

Lufengpithecus est un genre éteint de singes de la famille des hominidés, ayant vécu au Miocène supérieur dans le Sud de la Chine.

Systématique

Le genre Lufengpithecus a été créé en 1987 par l'anatomiste et anthropologue chinois Rukang Wu (d) (1916-2006).

Historique

Le genre Lufengpithecus a été décrit en 1987 à partir de restes fossiles trouvés sur plusieurs sites du Yunnan, dans le Sud de la Chine[1]. Il a d'abord été rattaché à la sous-famille des Ponginae, en raison de sa localisation géographique.

Classification phylogénétique

Phylogénie des genres actuels d'hominidés, d'après Shoshani et al. (1996)[2] et Springer et al. (2012)[3] :

Hominidae 
 Ponginae 

 Pongo (Orang-outan)


 Homininae 
 Gorillini 

 Gorilla (Gorille)


 Hominini 
 Panina 

 Pan (Chimpanzé)


 Hominina 

 Homo (Homme)





Description

Les différentes espèces du genre Lufengpithecus, de grande taille et d'un poids estimé à 50 kg, sont connues grâce à de nombreux fossiles.

Les études du crâne adulte et infantile de l'espèce L. lufengensis ont mis en évidence des différences anatomiques qui la distinguent des ponginés fossiles et actuels (Pongo). L'étude des crânes de Shihuiba, dans le xian de Lufeng, et de Yuanmou, dans le Yunnan, laisse penser que Lufengpithecus appartient à une lignée de grands singes éteinte et distincte des espèces actuelles d'hominidés[4].

Liste des espèces

Trois espèces ont été attribuées à ce genre [5],[1] :

  • Lufengpithecus keiyuanensis, Woo, 1957 : 11 à 10 Ma, xian de Kaiyuan
  • Lufengpithecus lufengensis, Xu et al., 1978 : 6,9 à 6,2 Ma, xian de Lufeng[6]
  • Lufengpithecus hudienensis, Zhang et al., 1987 : 8,2 à 7,1 Ma, xian de Yuanmou

Lufengpithecus lufengensis

L'espèce Lufengpithecus lufengensis est la mieux représentée des trois dans le registre fossile, avec cinq crânes dont deux complets (écrasés), une dizaine de mandibules, une omoplate, une clavicule, un radius, une extrémité fémorale proximale, trois phalanges de la main et un métatarse. Le fémur atteste d'une posture souvent érigée. La cuisse était en position fléchie, ses muscles et le jarret permettaient des mouvements de petite amplitude. Le squelette appendiculaire supérieur atteste d'un mode locomoteur arboricole[7].

Références

  1. (en) R.-k. Wu, « A revision of the classification of the Lufeng great apes », Acta Anthropologica Sinica, vol. 6, , p. 265-271
  2. (en) J. Shoshani, C. P. Groves, E. L. Simons et G. F. Gunnell, « Primate phylogeny : morphological vs. molecular results », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 5, no 1, , p. 102-54 (PMID 8673281, lire en ligne)
  3. (en) Mark S. Springer, Robert W. Meredith et al., « Macroevolutionary Dynamics and Historical Biogeography of Primate Diversification Inferred from a Species Supermatrix », PLoS ONE, vol. 7, no 11, , e49521 (ISSN 1932-6203, PMID 23166696, PMCID 3500307, DOI 10.1371/journal.pone.0049521, lire en ligne)
  4. (en) Ji XuePing, Jablonski Nina et al., « Juvenile hominoid cranium from the terminal Miocene of Yunnan, China », Chinese Science Bulletin, vol. 58, no 31, , p. 3771-3779 (lire en ligne)
  5. (en) Xiaoming Wang, Lawrence J. Flynn et Mikael Fortelius, Fossil Mammals of Asia: Neogene Biostratigraphy and Chronology, Columbia University Press, , 752 p..
  6. (en) Lin Chang, « Pollen evidence of the palaeoenvironments of Lufengpithecus lufengensis in the Zhaotong Basin, southeastern margin of the Tibetan Plateau », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 435, , p. 95–104 (DOI 10.1016/j.palaeo.2015.06.007, lire en ligne)
  7. (en) Xu Q. et Lu Q., Lufengpithecus lufengensis – An early member of Hominidae, Beijing (Pékin), Science Press,

Bibliographie

Références taxonomiques

Articles connexes

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