Force aérienne royale norvégienne

La Luftforsvaret (Anglais : Royal Norwegian Air Force, RNoAF) désigne la force aérienne royale de Norvège. Elle fut créée, comme branche séparée des forces armées norvégiennes, le 10 novembre 1944. La force de paix RNoAF est constituée[Quand ?] d'environ 1 430 employés (cadres, personnels engagés et civils). 600 membres servent également comme réservistes. En cas de mobilisation, la RNoAF a la capacité de réunir 5 500 personnes supplémentaires.

Luftforsvaret

Insigne de la RNoAF

Création
Pays Norvège
Allégeance Forces armées norvégiennes
Type Force aérienne
Effectif 1 430 à ~ 8 000
Surnom RNoAF
Couleurs
Devise "Konge Folk Og Fedreland"
(norvégien : Pour le roi, le peuple et la patrie)
Équipement 132 aéronefs
Guerres Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Afghanistan
Intervention militaire en Libye
Commandant Major général Per Egil Rygg

Histoire

Les débuts de l'aviation norvégienne

Les vols militaires en Norvège ont débuté le 31 mai 1912. Le premier avion, le HNoMS Start (en), fut acheté avec l'argent public et fut piloté par Hans Dons, commandant en second du sous-marin HNoMS Kobben (A-1)[1]. Jusqu'en 1940 la plupart des aéronefs appartenant à la Marine et à la composante aérienne de l'armée étaient tous conceptions nationales ou construits sous licence, comme le principal bombardier de l'armée, le néerlandais Fokker C.V.

Création d'une force en pleine guerre mondiale

Avant 1944, la force aérienne norvégienne était divisé en 2 : la Norwegian Army Air Service (Hærens Flyvevaaben) et la Royal Norwegian Navy Air Service (Marinens Flyvevaaben). À la fin des années 1930, alors que la guerre semblait imminente, des avions plus moderne furent achetés à l'étranger, dont douze chasseurs britanniques Gloster Gladiator, et six Heinkel He 115 allemands. Des commandes considérables pour des aéronefs furent déposées auprès des entreprises américaines au cours des mois avant l'invasion de la Norvège, le 9 avril 1940.

La plus importante commande d'aéronefs auprès des États-Unis fut celle de deux commandes relativant l'achat du chasseur monoplan moderne, le Curtiss P-36 Hawk. La première, de 24 Hawk 75A-6 (avec des moteurs 1 200 ch Pratt & Whitney R-1830-SC3-G Twain Wasp), dont 19 furent livrés avant l'invasion, cependant, aucun n'était opérationnel lors de l'invasion allemande. Un certain nombre étaient encore dans leurs caisses de transport dans le port d'Oslo, tandis que d'autres se tenait à l'usine d'aviation de Kjeller, aptes au vol, mais aucun prêt au combat. En effet, certains de ces avions n'avait pas été équipé de mitrailleuses, et ceux qui avaient été équipés ne possédait pas de viseurs.

Le navire qui transportait les cinq derniers 75A-6 pour la Norvège dut être détourné vers le Royaume-Uni, où les avions furent pris en charge par la Royal Air Force. Les 19 P-36 norvégiens, seront capturés par les envahisseurs allemands et vendus à la Suomen ilmavoimat, qui les utilisa à bon escient au cours de la guerre de Continuation.

L'autre commande était celle de 36 Hawk P-36 75A-8 (avec des moteurs 1 200 ch Wright R-1820-95 Cyclone 9), dont aucun ne put être livré à temps avant l'invasion. Ces appareils serviront par la suite comme appareils d'entraînement avancé à la base norvégienne installée près de Toronto au Canada (Little Norway), établie par le gouvernement norvégien en exil à Londres, avant cédés les Hawk quelque temps plus tard aux États-Unis, re-désignés P-36G.

Gloster Gladiator no 423 de la Norwegian Army Air Service

Une autre commande fut aussi déposé, le 12 mars 1940, auprès du constructeur américain Northrop, dans le but de recevoir 24 hydravion N-3PB Nomad (en) visant à remplacer le biplan de patrouille maritime de la Royal Norwegian Navy Air Service MF.11, déjà obsolète pour l'époque. Aucun ne fut livré en juin 1940, mais ils furent quand même utilisé par les Norvégiens de la No. 330 Squadron RNoAF de la Royal Air Force, à partir de mai 1941, à Reykjavik, en Islande, pour des missions de convoyage et de lutte anti sous-marine.

Fuite et exil

La situation d'infériorité numérique conduit rapidement à la défaite de la force aérienne norvégienne, même si sept Gladiator de la Jagevingen (escadre de chasse) avait défendu l'Aéroport d'Oslo-Fornebu contre les forces allemandes avec un certain succès. Deux chasseurs lourds Me 110, deux bombardiers He 111 et un avion de transport Junkers Ju 52 abattus du côté allemand pour deux Gladiator perdus du côté des norvégiens : l'un abattu au sol lors de son réarmement à Fornebu, et l'autre en l'air, par le futur « as » allemand, Helmut Lent. Après le retrait des forces alliées, le gouvernement norvégien a renonça à la lutte pour la Norvège et décida d'exiler à Londres, au Royaume-Uni, le 10 juin 1940.

Seuls les aéronefs de la Royal Norwegian Navy Air Service avait la capacité de voler tout le chemin, des dernières bases restantes en Norvège du Nord au Royaume-Uni. Parmi les aéronefs norvégiens qui ont atteint les îles britanniques, se trouvait quatre hydravion de fabrication allemande, le Heinkel He 115, dont six achetés avant la guerre, et deux autres capturés aux Allemands pendant la campagne norvégienne. Un He 115 échappa également à la Finlande avant la cession de la Norvège continentale, de même que trois MF 11 ; stationné sur le lac Salmijärvi dans le Petsamo. Un Ar 196A-1 catapulté par le croiseur Admiral Hipper aux premières heures de la campagne de Norvège fut aussi capturé à Lyngstad. Remorqué jusqu’à Kristiansund par un torpilleur, il fut utilisé par la Marine royale norvégienne jusqu’à son évacuation vers la Grande-Bretagne le 18 avril. Malheureusement pour la Royal Navy cet hydravion fut détruit dans un accident alors qu’il était convoyé vers le centre d’essais en vol d’Helensburgh par un pilote britannique. À la fin de la guerre un autre Ar 196, abandonné sur une base norvégienne par la Luftwaffe, fut utilisé comme avion de liaison pendant une année par la RNoAF.

Pour les aéronefs de la Norwegian Army Air Service, la seule option pour fuir était la Finlande, où les avions seraient internés, mais du moins ne tomberaient entre les mains des Allemands. En tout, ce sont deux Fokker CV et un de Havilland Tiger Moth qui ont traversé la frontière et ont atterri sur les aérodromes finlandais juste avant la capitulation de la Norvège continentale. Tous les avions de la Marine et de l'Armée qui ont fui vers la Finlande ont été ensuite mis en service au sein de la Force aérienne finnoise[2];

Pour les services aériens de l'armée et de la marine établis en Grande-Bretagne, ces derniers ont été sous le commandement du Joint Chiefs of Staff. Les équipages et équipes au sol norvégiens ont été utilisés dans le cadre de la Royal Air Force, dans des escadrons entièrement norvégiens ou d'autres unités telles que la RAF Ferry Command et la Royal Air Force Bomber Command. Ainsi, le personnel norvégien a surtout été utilisé dans deux escadrons de Supermarine Spitfire : les No. 331 Squadron et RAF No. 332 Squadron du RAF 132 Wing. Le financement de ces escadrons était géré par le gouvernement norvégien exilé.

À l'automne 1940, un centre de formation norvégien, connu sous le nom "Petite Norvège" a été créé à côté de l'aéroport Billy Bishop de Toronto, au Canada.

La Royal Norwegian Air Force (RNoAF) fut créée par un arrêté royal, le , ce qui fusionna ainsi la Norwegian Army Air Service (Hærens Flyvevaaben) et la Royal Norwegian Navy Air Service (Marinens Flyvevaaben) en une seule force aérienne. Le No. 331 Squadron défendu Londres à partir de 1941 et a obtenu le score le plus élevé de tous les escadrons de chasse situés en Angleterre du Sud-Est pendant la guerre.

F-5A Freedom Fighter de la Royal Norwegian Air Force volant en formation serrée avec un F-4 Phantom II de la New Jersey Air National Guard lors d'un exercice en 1982.

Jusqu'au 8 mai 1945, 335 personnes ont perdu la vie tout en prenant part aux efforts de la RNoAF.

Force aérienne d'après-guerre

Après la guerre, le Spitfire est resté en service dans la RNoAF jusque dans les années cinquante.

En 1947, la Division de surveillance et de contrôle acquiert d'abord son premier système de radar, et dans le même temps, la RNoAF obtient son premier chasseur à réaction, le De Havilland Vampire.

En 1949, la Norvège cofonda l'OTAN, et quelque temps après, l'United States Air Force l'a reçu à travers la programme d'assistance militaire. L'expansion de la Luftforsvaret s'est produite à un rythme très rapide et a encore progressé durant la guerre froide.

Tout au long de la guerre froide, la Royal Norwegian Air Force fut l'une des deux seules forces aériennes de l'OTAN - la Turquie étant l'autre - à avoir une zone de responsabilité d'une frontière terrestre avec l'Union soviétique. Ainsi, chaque année, les avions de combat norvégiens interceptaient en moyenne 500-600 avions des Républiques Socialistes Soviétiques[3].

En 1959, l'artillerie anti-aérienne fut intégrée à la Royal Norwegian Air Force.

XXIe siècle

En octobre 2002, une force tri-national de 18 F-16 chasseurs-bombardiers norvégien, danois et néerlandais, accompagné d'un avion-ravitailleur KC-10 de la Koninklijke Luchtmacht, s'est envolés pour la base aérienne de Manas au Kirghizistan, pour appuyer les forces terrestres de l'OTAN en Afghanistan dans le cadre de l'opération Enduring Freedom.

En 2005, quatre F-16 Royal Norwegian Air Force participèrent à la sûreté aérienne de l’espace aérien des pays baltes dans le cadre de l'OTAN[4].

Un F-16A Fighting Falcon se prépare à décoller lors de l'exercice Alloy Express. La glace et la neige ont été poussées sur le côté de la piste.

Depuis février 2006, huit F-16 néerlandais, rejoints par quatre F-16 norvégien, participent aux appuis des troupes de la Force internationale d'assistance et de sécurité principalement dans les provinces sud de l'Afghanistan. Le détachement aérien est connu comme 1st Netherlands-Norwegian European Participating Forces Expeditionary Air Wing (1 NLD/NOR EEAW)[5].

En 2011, dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères norvégien, Jonas Gahr Støre a condamné les violences faites aux « manifestants pacifiques de Libye, Bahreïn et du Yémen », en disant que des manifestations « sont l'expression du peuple dont le désir est faveur de la démocratie plus participative. Les autorités doivent respecter les droits fondamentaux tels que, des droits politiques, économique et sociale. Il est maintenant essentiel que tout parties doit faire leur possible pour favoriser le dialogue pacifique sur les réformes »[6]. Le 19 mars 2011, le gouvernement norvégien autorisa la Royal Norwegian Air Force à participer aux missions en Libye. La Norvège a approuvé l'envoi de 6 chasseurs General Dynamics F-16 Fighting Falcon et le personnel nécessaire à la préparation de cette intervention. Ces chasseurs se sont ainsi rendus en Grèce le 21 mars, sur la base aérienne de Souda dans la baie de Souda[7]. En mars 2011, 24 F-16 de la Royal Norwegian Air Force ont été affectés à l'opération Odyssey Dawn sous commandement de l'US North African Command. Un certain nombre F-16 norvégiens ont décollé de leurs bases en Grèce pour leur première mission sur la Libye[8],[9]. Le 25 mars 2011, trois bombes à guidage laser ont été lancées par 2 F-16 de la Royal Norwegian Air Force contre des chars libyens. Au avril 2011, 15 F-16 norvégiens avaient fait plus de 80 sorties et ont largué plus de 100 bombes[10].

F-16C de la Luftforsvaret au-dessus des Balkans

Aéronefs

[Quand ?]

Aéronefs Origine Type En service Versions Notes
Avion de chasse
Lockheed-Martin F-35 Lightning II États-Unis Avion de chasse multirôle 34 F-35A 52 exemplaires commandés.

3 F-35 arrivés sur la base aérienne d'Ørland le 3 novembre 2017, 7 autres sont basés sur la base aérienne de Luke et servent à la formation des pilotes. 

Avion-école
Saab MFI-15 Safari Suède Avion d'entraînement 16
Avion de transport
Lockheed C-130 Hercules États-Unis Avion de transport 4 C-130J-30 Les C-130H ont été mis hors service, et la RNoAF a accepté quatre nouveaux C-130J-30 avions. Les vieux C-130H ont été nommés Odin, Thor, Frøy, Balder, Tyr et Brage. La premièr C-130J a été livré à la RNoAF le 25 novembre 2008 et a été nommé Frigg par ministre norvégien de la Défense Anne-Grete Strøm-Erichsen. Idunn, le deuxième avion, a atterri à Gardermoen Air Station, le 10 juin 2009.
Dassault Falcon 20 France Guerre électronique
Transport de VIP
3 20ECM
20C-5
Avion de patrouille maritime
Lockheed P-3 Orion États-Unis Avion de patrouille maritime 6 UIP P-3C
P-3N
Hélicoptère
Bell 412 États-Unis Hélicoptère utilitaire 18 412SP Sur un total de 19 avions livrés, 18 ont été assemblés par la société norvégienne Helikopter Service.
NHIndustries NH90  Union européenne Hélicoptère multirôle 0 NH-90 NFH Total de 14 appareils en attente d'être livrés.
Westland Lynx Royaume-Uni Hélicoptère de garde-côtes 6 Lynx Mk.86 Utilisé par la Garde côtière. Devraient être remplacés par le NH90.
Westland Sea King Royaume-Uni Hélicoptère de secours 12 Sea King Mk.43 Propriété de la Royal Norwegian Air Force et de la police norvégienne, son rôle principal est la recherche et le sauvetage, mais cet appareil participe aussi à certaines missions de militaires, telles que le transport, et des rôles de soutien à la population civile, y compris les opérations de police dans la lutte contre le terrorisme.
AgustaWestland EH101 Merlin Italie: Hélicoptère de secours 0 16 commandés en novembre 2013. Livrables entre 2017 et 2020 pour remplacer les Sea King[11].

Notes et références

  1. Official Norwegian Defence Force website: History of the Royal Norwegian Air Force
  2. Finnish Air Force Aircraft of WWII
  3. The Norwegian Air Force chief's address to Oslo Military Society in 2004
  4. Norwegian Ministry of Defence : Norwegian fighter aircraft on a temporary NATO mission in the baltic
  5. Dutch MoD on the 1 NLD/NOR EEAW
  6. (en) « Norway condemns violence in Libya, Bahrain and Yemen », Ministry of Foreign Affairs (consulté le )
  7. (no) Kristoffer Egeberg, « Vet ikke hvilke farer som møter dem », Dagbladet, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Rune Thomas Ege, Jon Magnus et Kari Tone Flågen, « Her flyr norske jagerfly mot Libya », VG, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (no) Kristoffer Egeberg, Torgeir P. Krokfjord, « To norske F16-fly har tatt av fra Souda Bay-basen », Dagbladet, (lire en ligne, consulté le ).
  10. (no) Jonas Sverrisson Rasch, « Norske fly har aldri bombet så mye », Dagbladet, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Eurocopter perd un très beau contrat en Norvège face à son rival italien AgustaWestland », sur La Tribune, (consulté le )
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