Luise Straus-Ernst
Luise Straus-Ernst, née Luise Straus le à Cologne et morte le à Auschwitz, est une historienne de l'art et journaliste allemande[1].
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Naissance | |
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Décès |
(à 50 ans) Auschwitz |
Sépulture |
Cimetière juif de Cologne-Bocklemünd (en) |
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Activités | |
Conjoint |
Max Ernst (de à ) |
A travaillé pour | |
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Dir. de thèse | |
Lieux de détention |
Camp de Gurs (), Auschwitz (), camp de Drancy () |
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Biographie
Son père, Jakob Straus est le directeur de Löwenstern, une usine de chapeau et grossiste des biens de mode[2]. Après son diplôme du secondaire, elle entre à l'université pour étudier l'histoire de l'art, l'archéologie et l'histoire[3]. En 1915, elle part étudier un an à Berlin[3].
En 1917, elle devient la première doctorante en histoire de l'art de l'Université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn[1]. Sa thèse de doctorat s'intitule Zur Entwicklung des zeichnerischen Stils in der Cölner Goldschmiedekunst des XII. Jahrhunderts (De l'évolution du style graphique dans l'Orfèvrerie de Cologne au XIIe siècle) et écrite sous l'égide de l'historien de l'art Paul Clemen[3]. Deux ans plus tard, elle prend provisoirement la direction du musée Wallraf-Richartz à Cologne[1]. Là, elle organise une exposition sur la représentation picturale de la guerre entre le XVe et le XVIIIe siècle[4].
Journaliste pour des revues d'art, elle publie son premier article sur Albrecht Dürer et aide à la formation du mouvement Dada[2]. Après sa séparation en 1921[4], elle tente plusieurs petits jobs tel que secrétaire, critique d'art pour des magazines ou conférencière dans des musées[2]. Grâce à sa place privilégiées, elle noue des relations amicales avec les compositeurs Kurt Weill et Hanns Eisler ainsi qu'avec le dramaturge Bertolt Brecht mais aussi le futur président allemand, Konrad Adenauer (alors maire de Cologne)[4].
Après avoir subi une descente des Schutzstaffel chez elle au milieu de la nuit, elle décide de s’exiler en et part pour Paris[4]. Là, elle donne des cours de langue et publie des articles dans la presse d'exil de langue allemande[2]. Entre le et le , Luise Straus publie sous forme de roman-feuilleton « Zauberkreis Paris » dans le magazine Pariser Tageblatt[3].
En 1940, après la déclaration de guerre, Luise Straus est internée dans le camp de Gurs en tant que ressortissante allemande[2]. Après sa libération, elle tente d'émigrer aux États-Unis avec l'aide de son fils mais sans succès et finit par s'installer à Manosque chez son ami, Jean Giono[2]. Le , elle est arrêtée à l'hôtel du Nord[5] de Manosque[3], internée au camp de Drancy puis déportée dans le convoi 76 du vers Auschwitz où elle est assassinée dès son arrivée[2].
Pendant son exil, elle pose par écrit ses mémoires[6].
Vie privée
Elle rencontre Max Ernst en 1913 à l'université et sous la pression de sa famille à elle, ils se marient en 1918. Leur fils Hans-Ulrich, surnommé Jimmy, né le . Le couple divorce finalement en 1926[2].
En 1938, elle réussit à envoyer son fils aux États-Unis pour le protéger de la menace nazie[4].
Hommage
- En 2016, une compilation de ses articles est éditée par la maison Greven Verlag en Allemagne[4].
- Un Stolpersteine est apposée devant le numéro 27 de la Emmastrasse à Cologne qui fut sa résidence[3].
- Une rue porte son nom à Manosque (04100), en hommage à son séjour.
Voir aussi
Bibliographie
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
- (de) Eva Weissweiler, Notre Dame de Dada : Luise Straus - das dramatische Leben der ersten Frau von Max Ernst, Berlin, Kiepenheuer&Witsch, , 456 p. (ISBN 978-3-462-04894-0)[7]
Liens externes
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- (de + en) Artists of the World Online
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Références
- (de) « Luise Straus-Ernst Die Spur endet in Auschwitz », Kölner Stadt-Unzeiger, (lire en ligne)
- Mechthild Gilzmer, « Le trésor d’une nomade. Luise Straus-Ernst : le récit de vie d’une Allemande réfugiée en France », Diasporas, no 22, , p. 117-126 (lire en ligne)
- (de) « Luise Straus », sur www.rheinische-geschichte.lvr.de (consulté le )
- (es) Silvia Cruz Lapeña, « Luise Straus, una vida a la sombra de Max Ernst y sepultada por los nazis », El Pais, (lire en ligne)
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- « Exils en France au XXe siècle », sur Fabula (consulté le )
- (de) « Notre Dame de Dada », sur Kiepenheuer & Witsch (consulté le )
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