Lunettes à vision inversée
L’invertoscope, ou lunettes à vision inversée[1], est un instrument d'optique construit avec une série de prismes et qui inverse l'image formée sur la rétine. Il est surtout utilisé pour étudier la vue, principalement le processus psychologique menant à la perception d'une image par le cerveau.
Selon les modèles, le monde vu à travers ce dispositif apparaît inversé horizontalement et verticalement, ou seulement verticalement.
Utilisation
Les lunettes à vision inversée peuvent être utilisées pour mettre en évidence l'adaptation du système visuel humain à la vision inversée. Elles peuvent également être utilisées afin de prévenir le mal des transports[2]. Hubert Dolezal (d), professeur émérite de psychologie à l'université du nord-est de l'Illinois (en), recommande ces lunettes pour aider à lutter contre les nausées engendrées par les vols spatiaux[3].
Le dispositif peut également être utilisé pour entraîner l'habileté de construction visuo-spatiale ainsi que certaines dispositions cognitives[4].
Effets
L’œil humain produit sur la rétine une image inversée (haut ↔ bas) du monde extérieur, et c'est le cerveau qui l'interprète et nous fait voir le monde extérieur dans le bon sens (le haut en haut, le bas en bas)[5]. Les lunettes à vision inversée fournissent à l’œil une image inversée du monde : l'image sur la rétine est alors dans le bon sens, et le cerveau nous fait voir le monde à l'envers (le haut en bas, le bas en haut)[6].
Au bout d'un certain temps, de quelques heures à quelques jours, le système visuel cérébral s'adapte et l'observateur perçoit à nouveau le monde à l'endroit[7],[5].
Histoire
Les premières lunettes à vision inversée sont produites par George M. Stratton dans le cadre d'études de psychologie expérimentale[7]. Le dispositif utilise alors des lentilles optiques de courtes longueurs focales. Les lunettes de Stratton produisent également un effet miroir[8].
En 1931, Theodor Erismann (de) et Ivo Kohler (de) réalisent une série d'expériences utilisant des lunettes à vision inversée n'utilisant qu'un miroir[9].
À partir de 1984, le professeur Hubert Dolezal travaille sur des lunettes à vision inversée. Il brevette celles-ci aux États-Unis en 1991[10].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Upside down goggles » (voir la liste des auteurs).
- (en) A.D. Logvinenko, Perception under the conditions of inversion of the visual field. Dissertation, Russie, MSU, , 5–67 p..
- (en) D. A. Khotinskiy, « Vestibulo-ocular stage of human adaptation to inversion or reversion of the field of view as method of preventing motion sickness. p. 64 » [archive du ] [PDF], Alt URL[PDF].
- (en) Hubert Dolezal, Living in a World Transformed, Chicago (Illinois), Department of Psychology Northeastern Illinois University Chicago, , 314 p. (ISBN 978-1-932846-02-7).
- Brevet RU2008802 « Training of spatial abilities of human ».
- Bruno Dubuc, « La Vue » [PDF], sur https://thebrain.mcgill.ca (consulté le ).
- (en) A. D. Logvinenko, « Adaptation to inverting vision », Questions of Psychology, vol. 12, , p. 101 (lire en ligne).
- « Des lunettes pour (vraiment) voir le monde à l'envers », sur www.frequenceoptic.fr.
- (en) George Stratton, « Some preliminary experiments on vision without inversion of the retinal image », APA PsycNET, , p. 1 (lire en ligne).
- (en) P. Sachse, U. Beermann, M. Martini, T. Maran, M. Domeier et M. R. Furtner, « "The world is upside down" - The Innsbruck Goggle Experiments of Theodor Erismann (1883-1961) and Ivo Kohler (1915-1985) », Cortex; A Journal Devoted to the Study of the Nervous System and Behavior, vol. 92, , p. 222–232 (PMID 28521154, DOI 10.1016/j.cortex.2017.04.014, S2CID 4636264).
- Brevet américain 5,042,910 « Prismatic image transposing optical system ».
Voir aussi
Articles connexes
- Lunettes d'assurage, autre type de lunettes à prisme.
Liens externes
- (en) Ivo Kohler, « Experiments with Goggles », Scientific American, (lire en ligne)
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