Luthier
Un luthier est un artisan qui fabrique, répare et restaure les instruments de musique cordes pincées ou frottées tels que les violons, altos, violoncelles, guitares, guitares électriques, etc. Le terme dérive du nom « luth ».
Introduction
Le métier de luthier débute par une formation professionnelle assidue de plusieurs années.
L'art de ces professionnels commence avec le choix des bois employés, déterminant pour l'esthétique de l'instrument et surtout pour la qualité sonore, et se poursuit avec la fabrication de l'instrument proprement dit, phase en grande partie artisanale. Toute une gamme d'outils spécifiques au métier, identiques à ceux employés depuis le XVIIe siècle, est utilisée pour travailler les pièces qui composent l'instrument, les assembler et les coller. À titre d'exemple, pour le violon, il y en a environ 80. Le luthier a également un rôle d'entretien des instruments et archets, de réparation, voire de restauration du patrimoine instrumental.
Certains luthiers sont aussi archetiers (facteurs d'archets), mais ceci reste un métier à part entière.
Le nombre de luthiers du quatuor en France s'élève à 180 professionnels, enregistrés dans des associations, et d'environ 100 à 150 artisans supplémentaires non regroupés.
Le luthier numérique[1] a aussi fait son apparition depuis les années 1970. Par cette appellation, le luthier (fabricant de son) revient vers la définition originelle de la lutherie : la fabrication des sons jamais entendus, inouïs. Dès lors, il s'agit d'utiliser en composition contemporaine (ou de mélanger avec des instruments classiques) des instruments apparus avec l'ère électronique : boîte à rythmes, scratch, vocoder et autre échantillonneur. Certains appellent également « luthier », par abus de langage, un facteur de cornemuses, et par extension, du facteur d'instruments de musique traditionnelle.
Les instruments à cordes frottées
Histoire
En France, les grands centres historiques de lutherie classique sont Mirecourt, Paris et Lyon. Mirecourt (dans les Vosges) est la capitale de la lutherie française où se situe le musée de la lutherie.
L'école de Crémone
Il est d'usage de personnifier l'invention du violon, de l'alto et du violoncelle par Andrea Amati (v. 1505/1510-1577). Cet usage, s'il est probable qu'il réduise l'image que l'on peut avoir de l'histoire de la lutherie, n'est pas sans justification : il faut savoir qu'Andrea, au travers de la formation de ses fils Antonio (1540-1638) et Girolamo (1561-1630), et jusqu'à Niccolò Amati, son petit-fils, donne naissance à une quasi dynastie, celle des luthiers de Crémone. En effet, l'atelier de Niccolò Amati verra se succéder des élèves aussi célèbres qu'Antonio Stradivarius (1644-1737), Jakobus Stainer (1617-1683) ou Andrea Guarneri (1626-1698).
Quelques luthiers importants
- En France :
- Hugues Emile Blondelet (1875-1928)
- Charles François Gand (1787-1845) et ses deux fils Charles Adolphe et Nicolas Eugène « Gand frères »
- Auguste Sebastien Bernardel (1798-1870) et ses deux fils Gustave Adolphe et Ernest Auguste
- Gand et Bernardel frères (1866-1886)
- Joseph Hel (1842-1902)
- Jean Joseph Honoré Derazey (1794-1883)
- Jean Bauer (1914-2005)
- Louis Guersan (1713-1781)
- Jean Henri Naderman
- Jean Baptiste Vuillaume
- Étienne Vatelot
- Gaspar Tieffenbrucker (Füssen 1514 - Lyon 1571) en tête d'une importante dynastie de luthiers
- les familles Médard, Lupot, Jacquot, Pajot (Pageot)
- En Angleterre :
- Benjamin Banks à Salisbury
- Barak Norman
- la famille Hill, Dodd,
- Hugues Manson
- En Allemagne, Autriche, Suisse :
- Jakobus Stainer
- Joachim Tielke
- Matthias Klotz (1653-1743) et ses fils dont surtout Sebastian Klotz (1696-1775)
- Leopold Widhalm (de) (1722-1776)
- les familles Hornsteiner, Hopf, Meinel, Neuner, Dörffel, Fichtel, Pfretschner, etc.
- En Suisse après 1900 :
- Aux Pays-Bas :
- Hendrik Jacobs (1629-1704)
- Pieter Rombouts (1667-1740)
- Les membres de la famille Cuypers (Kuypers) au XVIIIe siècle et XIXe siècle
- En République tchèque :
- Johann Kulik
- Karel Vavra (?-1973)
- Premysl Otakar Ŝpidlen (1896-1958)
- En Italie avant 1800 :
- la famille Amati
- Gasparo da Salò (1540-1609)
- Giovanni Paolo Maggini (1580-1632)
- Andrea Guarneri (1623/26-1698) et sa descendance[2]
- Francesco Ruggieri (c.1630-1698)
- Antonio Stradivari (c.1644-1737)
- Giambattista Rogeri (1650-1730) et Pietro Giacomo Rogeri
- Carlo Bergonzi (it) (1683-1747)
- David Tecchler (en) (1666 Augsbourg - 1748 Rome)
- Domenico Montagnana (1686-1750)
- Giovanni Battista Guadagnini (1711-1786)
- Giulio Cesare Gigli (1724/1725-1794)
- Lorenzo Storioni (de) (1744-1816)
- Giovanni Francesco Pressenda (1777-1854)
- les familles Testore, Gagliano, etc.
- En Italie après 1800 :
- En Italie après 1900 :
- Lorenzo Bellafontana (1906-1979)
- Nicola De Bonis (1918-1978)
- Pietro Gallinotti (1885-1979)
- Giuseppe Lecchi (1895-1967)
- Luigi Mozzani (1869-1943)
- Mario Pabè (1910-1969)
- Luigi Vicentini (en) (à Naples)
- Ansaldo Poggi (1893–1984)
- Roberto Regazzi (1956-)
- Cesare Magrini (1958)
- Marco Ternovec, luthier et concepteur de violes de gambes à Monteaperta
- Sesto Rocchi (en) (1909–1991)
- Gaetano Sgarabotto (en) (1894-1982)
Les instruments à cordes pincées
- Voir Liste de luthiers
Formation et emploi
Au Québec
Devenir luthier au Québec nécessite son secondaire 5. Par la suite, il faut suivre une formation au cégep (d.e.c, diplôme d'étude collégiale) d'une durée de 3 ans. Parmi les cégep donnant cette formation, on retrouve le Cégep du vieux Montréal, le Cégep Édouard-Montpetit, l'École nationale de Lutherie, le Cégep Limoilou à Québec, etc.
En France
L'école nationale de lutherie[3] est à Mirecourt, elle y a été créée en 1970 par Étienne Vatelot, et elle délivre un D.M.A avec un bac professionnel lutherie ou fabrication d'instrument.
Notes et références
- « Lutherie électronique [Wiki] », sur reso-nance.org (consulté le )
- Voir dynastie Guarneri dont le plus réputé est Guarnerius del Gesù (1698-1744).
- Site de l'école nationale de lutherie.
Voir aussi
Bibliographie
- Études
- René Vannes, Dictionnaire Universel des Luthiers
- The Complete Luthier Library
- Manuel pratique de lutherie, Roger et Max Millant
- Comment la musique vient aux instruments. Ethnographie de la lutherie à Mirecourt, Lothaire Mabru, éditions Pierron
- Frédéric Chaudière, Tribulations d'un Stradivarius en Amérique, Frédéric Chaudière, éditions Actes Sud/Babel
- Le Violon dans l'âme… dans le secret d'un atelier de lutherie, éd. Les Amis de la Musique, Spa, Belgique
- Romans
- Jean Diwo, Les Violons du roi, 1992
- Jeanne Cressanges, Le Luthier de Mirecourt, 1999
- Jaume Cabré, Confiteor, Barcelone, 2011
Divers
- Le film Un cœur en hiver de Claude Sautet se déroule dans le milieu de la lutherie.
- Témoignages de luthiers nés à Mirecourt au début du XXe siècle
Articles connexes
- École française du violon
- Facteur (organologie)
- popote, produit utilisé pour entretenir et nettoyer les instruments à cordes
Liens externes
- EILA : Entente Internationale de Luthiers et Archetiers
- GLAAF : Groupement de Luthiers et Archetiers d'Art de France
- ALADFI : Association de Luthiers et d'Archetiers pour le Développement de la Facture Instrumentale
- Annuaire de luthiers
- Annuaire des luthiers français en guitare
- Annuaire des luthiers en basses
- Annuaire des luthiers en guitares électriques
- École nationale de lutherie
- Luthiers contemporains: les nouveaux artistes
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