Lycée La Bruyère

Le lycée La Bruyère est un lycée général et technologique situé sur l'avenue de Paris, à Versailles. Il comprend un lycée et des classes préparatoires littéraires A/L (5 classes : 2 hypokhâgnes, 3 khâgnes) et économiques ECG (2 classes).

Lycée La Bruyère
Vue du lycée La Bruyère.
Histoire et statut
Type Établissement d'enseignement public français
Administration
Académie Versailles
Proviseur Mathilde Courtois
Études
Localisation
Ville Versailles
Pays France
Site web www.lyc-labruyere-versailles.ac-versailles.fr
Coordonnées 48° 48′ 03″ nord, 2° 08′ 14″ est

Historique

Du cours municipal au lycée de jeunes filles

À l'origine, l'actuel lycée La Bruyère était un « cours d'enseignement secondaire municipal » féminin, fondé en 1867 par Mademoiselle Arnaud, fille d’un chef de gare de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Le maire de Versailles Edme-Pierre Ploix apporte son soutien au projet. Subventionné par l'État, le cours donne des leçons de français et d'anglais. Chose rare alors que l'établissement naît sous le Second Empire, la neutralité religieuse y est la règle. Il connaît rapidement le succès, de nombreuses familles de notables de Versailles y inscrivant leurs filles. En 1880, ce cours devient « école secondaire municipale », sous l'impulsion du maire Hippolyte Deroisin ; il comprend des classes enfantines, un enseignement primaire et un autre, secondaire. L'école est alors située 30-32 avenue de Paris. Outre des enseignantes féminines, des professeurs du lycée Hoche voisin (lycée de garçons) viennent y dispenser de nouvelles matières (sciences, allemand, histoire, géographie et dessin). Afin de saluer son investissement, Mademoiselle Arnaud reçoit en 1883 l'ordre des Palmes académiques de la part du ministre de l'Instruction publique Jules Ferry[1].

En 1889, pour continuer à percevoir les subventions municipales, l'école devient un lycée de jeunes filles. Le décret est signé le et l'école ouvre officiellement ses portes le 1er octobre de la même année. Il y a alors cent élèves. Cette évolution donne lieu à une polémique, certaines familles conservatrices de la ville s'opposant à ce que leurs filles scolarisées reçoivent une instruction plus développée ; la bonne réputation de l'école aurait cependant facilité l'adoption de cette transformation. Le déménagement du lycée dans un cadre plus adapté fait aussi débat, notamment au conseil municipal et dans les journaux locaux, provoquant par ailleurs une pétition de la part des adversaires du projet. Le , la municipalité choisit finalement de transférer l'établissement au 31 avenue de Paris (no 9 à l'époque), dont Madame Bréchignac était la propriétaire, ce qu'elle refusa initialement, une décision de justice de 1892 tranchant toutefois son expropriation. Il s'agit du prolongement d'une propriété où Madame du Barry avait fait construire un hôtel, racheté après la mort de Louis XV par Louis XVI pour son frère. On rajoute à ce périmètre une parcelle de la butte Montbauron, où étaient situées les écuries du prince. Médecin de Louis XV et passionné d'arboriculture, Monsieur Lemonnier y avait planté un cèdre, qui subsiste jusqu'à la tempête de 1999. Bien national, le site est vendu sous la Révolution et échoit à plusieurs propriétaires, dont l'un acquit le pavillon – dit pavillon Montesquieu – qui accueille actuellement les bureaux du proviseur. En 1854, des agrandissements ont lieu, donnant au site sa superficie contemporaine[1].

Le lycée de jeunes filles de Versailles

Plaque commémorative à la mémoire de Charles Mc Kinstry, capitaine de la Royal Artillery. Ce dernier était attaché au « Squadron 662 » et fut mortellement blessé puis abattu à bord de son avion d’observation sur l’avenue de Paris de Versailles, devant le lycée La Bruyère. Son décès survient le 24 août 1944, la veille de la libération de la ville et de Paris. Chaque année, le 24 août, la plaque est fleurie d'un bouquet de fleurs. Cette plaque a été nettoyée en 2021, par la mairie de Versailles et l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), à la demande d'un élu du CVL et du CA de cette même année.

Situé sur une pente descendante vers l'avenue de Paris et orné d'arbres, le terrain jouit d'une qualité esthétique particulière. Un bâtiment de trois étages est alors construit par l'architecte Albert Petit afin d'accueillir 300 élèves ; il est inauguré en , en présence du ministre de l'Instruction publique Eugène Spuller, qui décore par ailleurs la directrice de la rosette d'officier de l'Instruction publique. Si dans les faits, le lycée de jeunes filles de Versailles existe, il n'obtient un caractère définitivement officiel que par le décret du , signé par le président de la République Félix Faure. Le régime des élèves est divers, partagé entre externes libres, externes surveillées et demi-pensionnées. Ne disposant pas des titres universitaires nécessaires, Mademoiselle Arnaud doit prendre une retraite prématurée la même année. Mademoiselle Allégret lui succède, en poste de 1895 à 1912[1].

Jusqu'en 1924, les élèves féminines ne peuvent pas, en grande majorité, prétendre au baccalauréat. Seul un diplôme de fin d'études leur est généralement proposé. En 1912, la directrice du lycée fonde cependant une classe préparatoire à l'École normale supérieure de jeunes filles, qui obtient vite de brillants résultats. Après la Première Guerre mondiale est aussi créée une préparation pour l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses en sciences et en lettres puis, en 1950, à l'École normale supérieure de l'enseignement technique[1].

L'augmentation du nombre d'élèves et les exigences particulières liées à l'enseignement des matières scientifiques entraînent des travaux d'agrandissement : le bâtiment de 1894 est prolongé vers l'ouest et le troisième étage est aménagé pour les cours de sciences, comprenant notamment laboratoire et salle des collections. La nouvelle directrice, Madeleine Rudler-Tschudnowski, obtient par ailleurs qu'un nouveau bâtiment soit construit à la fin des années 1930, formant une équerre sur le côté ouest. Dans les années 1950, des classes préfabriquées sont installées dans le parc. Le lycée acquiert aussi le 43 de l'avenue de Paris comme annexe, dite « de Montbauron », afin d'accueillir les élèves du premier cycle ; ce site est depuis devenu une institution scolaire indépendante, le collège Jean-Philippe-Rameau. En 1962, le lycée de jeunes filles prend le nom de lycée La Bruyère, en hommage à l'écrivain versaillais Jean de La Bruyère[1]. La mixité, peu à peu, s'installe.

Internat et lycée La Bruyère

Au début du lycée de jeunes filles, les élèves pensionnaires étaient logées dans une pension privée située rue Henri-de-Régnier. L'État, qui ne souhaite pas construire un internat mais constatant l'accroissement du nombre d'élèves, avait ensuite demandé à sa directrice, Mademoiselle Allégret, ainsi qu'à des notables versaillais, de réfléchir à la création d'une société anonyme par actions afin d'édifier une maison éducation liée au lycée. Un terrain situé 43 avenue de Paris (83 de nos jours), qui avait appartenu à Madame Élisabeth, est ainsi acquis en 1906, où un internat voit le jour, dans le pavillon originel (dit « pavillon rouge »), ainsi que dans d'autres bâtiments nouvellement érigés dans le parc. Leur attrait est alors grand pour les élèves mais l'internat connaît des difficultés financières, conduisant l'administrateur de sociétés et financier Monsieur Krimer à racheter l'ensemble en 1961, afin de déclarer officiellement le site internat du lycée[1].

À partir de 1992, de nouvelles extensions sont construites dans le parc, le long de l'allée Pierre-de-Coubertin, afin d'accueillir les cours de sciences. Le bâtiment de 1894 est par ailleurs restructuré[1].

Classement du lycée

En 2017, le lycée se classe 32e au niveau national d'après L'Express[2] Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[3].

Organisation

Le lycée est réparti sur deux bâtiments : le premier (bâtiment A), plus ancien, est situé le long de l'avenue de Paris. Il comprend des salles de classe, le restaurant scolaire, le bureau des élus au conseil des délégués pour la vie lycéenne (CVL), une salle de sport, un foyer lycéen, la salle des professeurs et un centre de documentation et d'information (CDI). Le bâtiment scientifique (S), construit en 1992 sur les hauteurs du parc, regroupe les classes préparatoires au second étage ainsi que les salles scientifiques où sont organisées les séances de travaux pratiques. En plus de ces deux bâtiments, un internat accueille les étudiants et les étudiantes en classe préparatoire, et un pavillon dans la cour permet de loger le proviseur.

Les élèves sont représentés directement par les dix élus au CVL – ceci depuis avril 1998 –, qui élisent ensuite quatre élus au conseil d'administration (CA) du lycée La Bruyère. Indépendamment des élus lycéens, un des délégués des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) est également élu au CA. Les représentants élus des élèves au sein de l'instance CVL ont aussi un bureau de travail au troisième étage du bâtiment A : la salle A305 bis. Le champ de compétences du CVL est assez large : l'organisation d'événements festifs, l'éducation à la santé et à la citoyenneté, la préservation des droits des lycéens, la préservation de l'environnement, la culture et l'histoire, la musique et le sport, la restauration scolaire, la lutte contre le harcèlement, ainsi que le tutorat. Depuis la création du concours de chant The Lab Voice en octobre 2018, un élu du CVL est nommé président et organisateur de ce concours annuel par un élu du CVL qui a lui-même été nommé pour cette fonction[4],[5].

Depuis septembre 2019 et face aux enjeux environnementaux, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a souhaité mettre en place des éco-délégués de classe et des éco-membres du CVL. Sous l'impulsions des élus du CVL et afin de travailler sur les projets environnementaux, l'instance de l'Éco-Assemblée a été créée. Grâce à ce travail, le lycée La Bruyère a obtenu directement le niveau 2 du label « Établissement en démarche de développement durable (É3D) », au mois de juin 2021[6].

Le bureau des élèves (BDE) des CPGE, qui se chargeait d'animer la vie des bacheliers, dont la réalisation des sweat-shirts annuels, a été dissout à partir de l'année 2012, faute d'un bureau motivé pour l'année scolaire suivante.

Le foyer des élèves de la Maison des lycéens (MDL), situé au rez-de-chaussée du bâtiment A, est une salle gérée par des lycéens, pour les lycéens du lycée La Bruyère. Des canapés, des fauteuils, ainsi que des tables de travail se trouvent dans ce foyer. Il y a également un baby-foot, élément central de cette salle, ainsi que de nombreux jeux de société.

Les professeurs de sport du lycée proposent différentes activités sportives comme le football, le tennis de table, le volleyball, l'escalade et d'autres, en association avec les autres lycée de la ville de Versailles. Toutes ces activités sont réunis au sein de l'Association sportive (AS) La Bruyère. L'équipe de football du lycée ayant terminé en deuxième position (derrière le lycée militaire de Saint-Cyr) au tournoi organisé dans le cadre de la fête de l'AS, en .

Classes préparatoires

Le lycée accueille des classes préparatoires dans trois filières : ECS, A/L et LSH.

Classements des CPGE

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles. En 2019, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2018 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
ECS[7] 3 / 41 élèves 7,3 % 8 % 35e sur 95
Khâgne A/L[8] 0 / 18 élèves 0 % 1,9 % 19e ex-æquo
sur 32
Khâgne LSH[9] 4 / 77 élèves 5,2 % 4,2 % 27e ex-æquo
sur 73
Source : Classement 2019 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2018).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. Par exemple, en filière ECE et ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP ; en khâgne, ce sont l'ENSAE, l'ENC, les 3 ENS, et 5 écoles de commerce.

Personnalités liées au lycée

Élèves

Professeurs

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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