Mécleuves
Mécleuves est une commune française située dans le département de la Moselle en région Grand Est.
Mécleuves Frontigny, Lanceumont | |
Église Notre-Dame-de-la-Nativité | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Metz |
Intercommunalité | Metz Métropole |
Maire Mandat |
Philippe Manzano 2020-2026 |
Code postal | 57245 |
Code commune | 57454 |
Démographie | |
Gentilé | Melantigniens |
Population municipale |
1 139 hab. (2019 ) |
Densité | 88 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 02′ 36″ nord, 6° 16′ 15″ est |
Altitude | Min. 192 m Max. 292 m |
Superficie | 12,88 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Metz (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Pays messin |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://mecleuves.valstpierre.fr |
Géographie
La commune se trouve au sud-est de Metz. Elle est composée du bourg de Mécleuves ainsi que des hameaux de Frontigny et Lanceumont.
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau de Champ le Boeuf, le ruisseau de Champel et le ruisseau de Corbon[Carte 1].
Urbanisme
Typologie
Mécleuves est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (78,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (70,5 %), forêts (13,6 %), prairies (7,9 %), zones urbanisées (4,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,2 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Selon certains, le nom originel du village serait MARCLUVIUS VILLA (propriété de Marcus). Pour d'autres, l'origine viendrait du vieux français MAAR signifiant étang et du latin CLIVUS, lieu de pente.
- Marcluvia (XIIe siècle) ; Macleve (1128) ; Maicleve (1137) ; Moesclive (1307) ; Mascluve (XVe siècle) ; Mesclive (1404) ; Mesclives (1493) ; Mescluves (1470) ; Mescleiuve (XVIe siècle) ; Mescluve (1529) ; Mesclaives, Mesclevia, Mescluives (1544) ; Mesleuve (XVIIe siècle) ; Moscleuve (XVIIe siècle) ; Mescleuve-en-Saunoy (1756)[8].
- Mekleven (1915–1918), Klöwern (1940–1944).
- En lorrain : Mékieuf[8].
Histoire
Mécleuves fut un fief de justice haute, moyenne et base mouvant du roi de France et appartenant au chapitre de la cathédrale de Metz. Elle faisait partie autrefois des Trois-évêchés, bailliage et coutume de Metz. Mécleuves a fait partie du canton de Goin en 1720 puis à celui de Solgne sous l'organisation de l'an III, enfin depuis 1802, dans celui de Verny.
Avant la fusion, Frontigny était un fief mouvant du roi de France, appartenant au chapitre de la cathédrale de Metz. La proximité de la voie romaine Metz-Strasbourg via Delme rendit le site de Mécleuves accessible depuis fort longtemps et de nombreux vestiges gallo-romains disséminés sur l'ensemble du ban communal fut découverts. Le plus important fut mis au jour en 1957 au lieu-dit la Chassenotte. Mesurant 170 sur 100 mètres, c'était une résidence de maître partiellement calcinée. Souvenir d'un passé mouvementé et violent. Le Moyen Âge ne fut pas une période de tout repos. La situation privilégiée de Mécleuves (12 km de Metz) avait aussi ses inconvénients. Principales dates :
- 1430 : le duc de Lorraine passe dans la région et détruit toutes les récoltes ;
- 1482 : le duc de Créhange met Mécleuves à feu et à sang ;
- 1490 : le duc de Lorraine détruit la place forte du lieu-dit aujourd'hui disparu de CAMA ;
- 1492 : La Horgne est réduite en cendres par un dénommé Blaise. Le , "Blaise boutit le feu à Mescluve et fut tout brulée" (Jacomin Husson) ;
- XVIe et XVIIe siècles : sorcellerie, famine, peste, ravages de la guerre… avec la guerre de Trente Ans qui a été la plus cruelle et meurtrière de toutes. Proche de l'actuel lotissement du Lanceumont, une fosse commune avait été creusée pour y ensevelir les personnes décédées de mort suspecte (épidémie) ;
- jusqu'en 1789 : hégémonie de l'église : Mécleuves dépendait de l'autorité temporelle de l'évêque qui ne manquait par de prélever diverses impositions en nature et en espèces : la dîme, le droit de banvin, la part sur les gros fruits, le cens, les redevances partériennes. Une table de pierre érigée à l'entrée de la rue du Mont servait de lieu de perception ;
- 1811, le , par décret impérial, la commune de Frontigny est rattachée à celle de Mécleuves pour cause de mauvaise gestion ;
- 1814 : village envahi par un régiment de cosaques ;
- 1826 : deux sœurs de la maternité de Metz fondent un établissement de charité à Frontigny ;
- 1828 : le roi Charles X venant de Metz, s'arrête au cheval rouge alors relais de la poste pour y changer son attelage. L'abbé Renault le salua et le roi lui remit 5 pièces de 20 francs pour ses pauvres ;
- 1852 : le : inauguration du chemin de fer et de la ligne Metz-Sarrebruck, très fréquentée. C'est aussi la fin des diligences et des « postes-relais » (Cheval brun à la ferme d'Alger, cheval rouge à la Horgne, cheval blanc près de solgne.). L'ère nouvelle de la mécanisation et de l'industrie débute ;
- : bénédiction de la nouvelle église, 15 prêtres officient autour de l'autel ;
- 1928 : début de l'électrification du village. Délibérément, Mécleuves prend le chemin de la modernité ;
- 1970 : mise en place des installations d'assainissement liées à la construction de la plupart des lotissements et du groupe scolaire au Lanceumont. La population passe de 243 à 1073 habitants faisant d'elle la 3e commune du canton ;
- 1990 : elle se dote d'une nouvelle mairie et d'un foyer socio-éducatif ;
- 2000 : création d'une bibliothèque à Frontigny ;
- 2018 : création de Mecleuves, terre de blues festival international de blues ;
- 2019 ; création du clos du lavoir, lotissement de 27 habitations.
Concernant le nom des habitants : il n'y a pas si longtemps, les habitants de Mécleuves étaient appelés (ou plutôt qualifiés) de « Biancs bastons ». cela fait référence au bâton blanc, attribut de la sorcellerie le plus puissant. Il était d'une essence très dure, percé de bout en bout et contenait une tige d'acier magnétisée. Il n'était ni peint, ni sculpté mais blanc, sauf en ces deux extrémités teinté de rouge et de bleu. La raison en est que ce paisible village avait la réputation d'héberger des personnes s'adonnant à la magie noire. Le plus souvent, elles puisaient leur savoir occulte dans de vieux grimoires vendus sous le manteau par des colporteurs venus la plupart du temps de Belgique.
Les habitants de Mecleuves s'appellent les "Mélantigniens", nom choisi par les élèves de l'école primaire.
Frontigny qui faisait partie du canton de Pange est réuni à Mécleuves par décret du [9].
- De 1790 à 2015, Mécleuves était une commune de l'ex-canton de Verny.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[11].
En 2019, la commune comptait 1 139 habitants[Note 3], en diminution de 2,98 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,03 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Culture locale et patrimoine
MJC Frontigny-Mecleuves
L'association crée en 1974 compte environ 400 adhérents, elle propose de nombreuses activités sportives et culturelles, elle organise également de nombreuses manifestations telles que:
- "La ronde val St Pierre" en février, course sur route de 13 km (500 coureurs)
- "Mecleuves en scène" en mars, festival de théâtre sur 3 jours (une dizaine de compagnies, 100 à 200 spectateurs/jours
- "Mecleuves, terre de blues" en septembre, festival international de Blues sur 2 jours (une dizaine de formations -3 500 festivaliers)
Lieux et monuments
- Passage d'une voie romaine ; vestiges d'une villa (vases, céramiques).
Édifice religieux
Église classée Notre-Dame-de-la-Nativité agrandie 1856 : chœur XVe siècle, oculus, fonts baptismaux XVe siècle ; bas-relief roman XIIe siècle[14].
L'église de Mécleuves est dédiée à la vierge Marie, dans le mystère de la nativité. Cette fête est célébrée depuis le VIIe siècle le . En 1018, le comté de Metz fut donné au chapitre de la cathédrale de Metz par l'empereur Henri II alors que son beau-frère Thierry II de Luxembourg en était l'évêque.
En toute vraisemblance, ce n'est qu'à partir de cette date qu'il fut projeté d'ériger une église dans la paroisse et que le clergé séculier vint prendre le relais des moines évangélisateurs.
De cette primitive église, érigée au même endroit que l'édifice actuel, il ne subsiste rien sinon un diptyque de pierre sculpté de style roman enchâssé dans le mur gauche de l'église actuelle. Ce diptyque nous permet de dater sa construction vers la fin du XIe siècle.
De la seconde église de style gothique flamboyant, réalisée entre 1440 et 1470, ne subsiste que le chœur. Le restant de cet édifice fut démoli en 1856 pour raison de vétusté.
De nombreuses similitudes existent entre cette seconde église avec l'église de Fèves et la chapelle de Rabas (commune de Saint-Hubert), également dédiées à la Vierge Marie.
En 1857, la majeure partie de l'église est refaite, surtout la nef. La bénédiction a lieu le de la même année.
En , les autorités allemandes confisquent deux cloches : la grosse et la moyenne.
En 1940, lors de la débâcle, le toit du clocher est abattu puis reconstruit.
En 1944, lors de l'avance américaine, il est de nouveau abattu, les cloches détruites. Elles seront remplacées le .
En 1976, l'église fait peau neuve. Le chœur est rénové, des vitraux et des nouveaux bancs sont posés. Lors des travaux de soubassement, une quantité impressionnante d'ossements humains sont trouvés.
Héraldique
Blason | Parti: au 1er de gueules au dextrochère de carnation, vêtu d'azur, mouvant d'une nuée d'argent, tenant une épée du même garnie d'or et accostée de deux cailloux d'or, au 2e d'azur au lion d'or accompagné de trois étoiles du même rangées en chef et à trois fasces de gueules brochantes. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Cartes
- « Réseau hydrographique de Mécleuves » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Metz », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Bouteiller - Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868
- Louis Emmanuel de Chastellux, Le territoire du département de la Moselle : histoire et statistique, Maline, 1860, 232 p., p. 219.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- http://mecleuves.valstpierre.fr/index.php/decouverte/historique
- Portail de la Moselle
- Portail des communes de France