Menez Bré

Le Menez Bré est une colline des Côtes-d'Armor, vestige de la chaîne des monts d'Arrée, culminant à 302 mètres et coiffé de la petite chapelle Saint-Hervé.

Menez Bré

Chapelle Saint-Hervé
Géographie
Altitude 302 m[1]
Massif Monts d'Arrée (Massif armoricain)
Coordonnées 48° 34′ 36″ nord, 3° 18′ 26″ ouest[1]
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor

Toponymie

Si l'on s'en tient aux sens modernes et usuels des deux mots en breton, le Menez Bré serait, littéralement, une « hauteur-mont » (rendu approximativement « mont des monts » par A. Le Braz[2]). Ph. Jouët[3] signale qu'il n'y pas ici redondance mais que le second terme peut représenter un sens ancien de bre- « élévation, puissance », voire bre- « magie », en rapport avec les quelques traditions qui subsistent (notamment la réunion des sept évêques, anachronique mais qui répond à un schéma légendaire).

Géographie

Carte topographique du Menez Bré

Le Menez Bré est entouré de trois communes : Louargat, Pédernec et Tréglamus. Sur son sommet s'élevant à 302 mètres d'altitude se trouve également une table d'orientation qui décrit l'immense panorama circulaire s'étendant des monts d'Arrée à la côte de granit rose.

Histoire

Le barde du Méné-Bré.

Selon la légende, un concile solennel, convoqué par les sept évêques de Bretagne, sur la suggestion de saint Hervé, se tint en plein air, aux portes même de la Domnonée, pour jeter un anathème contre Conomor, coupable de nombreux sévices et du meurtre de son épouse Triphine, que saint Hervé, à force de prières, parvint à ressusciter[4].

Anatole Le Braz raconte également qu'à deux reprises dans l'année, au printemps et à l'automne, ses pentes sont labourées par des files d'hommes et de bestiaux pour les foires de Bré, célèbres dans toute la Bretagne[5].

L'abbé Caris, qui fut curé de Plougras, mort en 1864, fut surnommé le « barde du Menez Bré ».

La chapelle Saint-Hervé

La chapelle Saint-Hervé domine la région offrant un point de vue sur la quasi-totalité du Trégor. Les soubassements de la chapelle sont très anciens ; ils dateraient du VIe siècle. Ce sont les seigneurs du Cleuziou qui furent à l’origine de la construction de la chapelle, qui fut reconstruite aux XVIe siècle et XVIIe siècle. La chapelle honore saint Hervé, né aveugle et doté de dons surnaturels. Selon la tradition, ce serait Hervé qui aurait fait jaillir l’eau de la fontaine voisine[6].

Vue intérieure de la chapelle.

Selon la tradition, l'abbé Placide Guillermic (1788-1873), recteur de Bégard, connu sous le surnom de Tadig Kozh (« le vieux petit père »), connu pour sa réputation d'exorciste, se rendait à la chapelle Saint-Hervé pour exercer son art, pratiquant un rituel compliqué composé notamment de 29 messes pour le repos des défunts, dont une à l'envers, à minuit, pieds nus, afin que les démons libèrent les âmes des morts pour qui le rituel était célébré.

La dernière restauration de la chapelle date de 1939. Depuis le mois de l'association des Amis du patrimoine de Pédernec, épaulée par la commune, a entamé une nouvelle restauration. Des vitraux modernes conçus par Julien Lannou de Pontrieux illuminent la chapelle depuis le dernier pardon du . Depuis le la chapelle est dotée de deux cloches venant de la fonderie Paccard d'Annecy. La première s'appelle Hervé, Iwan, Nicolas, Eflamm, Vincent, Jude. Elle pèse 57 kilogrammes et donne la note La 440. La deuxième s'appelle Anne, Goneri, Stéphane, Maodez, Nicodème. Elle pèse 45 kilogrammes et donne la note Do5. En même temps que les 2 cloches, les Amis du patrimoine ont fait fondre 700 clochettes souvenir qui portent les inscriptions « Menez-Bré » et « 2011 ». Les deux cloches ainsi qu'un nouveau chemin de croix constitué par 14 photos de calvaires de Pédernec et les vitraux ont été bénis par Mgr Denis Moutel, évêque du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, le en présence de plus de 1 000 personnes. Le nouveau chemin de croix a été réalisé par Rémy Chermat et Nicole Le Polès de Bégard. Les deux cloches ont été installées dans le clocher le à l'aide d'une nacelle télescopique. Il n'y a pas d'électricité sur le sommet du Menez Bré. Les sonneries des cloches sont manuelles.

Activités

Il est aussi le lieu de différents festivals comme la fête du cheval, le festival Toulao ou le festival des Deux Cloches en 2015.

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Anatole Le Braz, Contes celtiques, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1999 (ISBN 9782877473842), page 9
  3. Coll., Encyclopédie de la Bretagne. Celtes et celtisme.,
  4. Anatole Le Braz, Vieilles chapelles de Bretagne, Terre de Brume, 2003 (ISBN 2-84362-214-X)[réf. incomplète]
  5. Anatole Le Braz, Contes celtiques, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1999 (ISBN 9782877473842), page 10
  6. Chapelles

Voir aussi

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