Mésange à longue queue
Aegithalos caudatus • Tupinet, Orite
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Classe | Aves |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Aegithalidae |
Genre | Aegithalos |
LC : Préoccupation mineure
La Mésange à longue queue ou Orite à longue queue (Aegithalos caudatus) est une espèce de passereaux de la famille des Aegithalidae, anciennement appelée tupinet ou orite. On la trouve presque partout en Europe où elle est sédentaire et occupe presque tous les habitats : bois, parcs, jardins, etc.
Dénominations
La mésange à longue queue était anciennement appelée « tupinet[1] » ou « orite[2] ». Le naturaliste Conrad Gessner la surnommait affectueusement « queue de poêle »[3]. Les Aegithalidae n'étant pas directement apparentés aux Paridae, les mésanges « vraies », il a été proposé de ressusciter certains de ces vieux noms pour désigner les espèces de la famille. Ce changement de nom de l'espèce est notamment proposé par Normand David et David Gosselin, ornithologues amateurs québécois, anciens membres de la CINFO et proposant des listes de noms normalisés reprises sur de nombreux sites internet. L'Inventaire national du patrimoine naturel retient par exemple le nom d'« Orite à longue queue[4] », alors que le mot « orite » désignait précédemment déjà à lui seul la mésange à longue queue.
Description
Cet oiseau mesure 13 à 14,5 cm (dont 8 à 9 pour la queue) pour une envergure de 17 à 18 cm et une masse de 6 à 10 g.
- Une mésange à longue queue perchée sur une petite branche (Gennevilliers, France, janvier 2022).
- Mésange à longue queue dans un arbre en fleurs (Gennevilliers, France, février 2022).
- Mésange à longue queue dans des ronces (Gennevilliers, France, mars 2022).
C'est un minuscule oiseau avec une très longue queue et des petites ailes rondes, au ventre blanc légèrement rosé, à la tête blanche et grise avec, chez la grande majorité des individus vivant au Benelux, en France et en Suisse, une bande noire du front à la nuque passant au-dessus de l'œil.
Répartition et habitat
L'espèce est présente dans presque toute l'Europe, hormis en Islande, dans le nord de la Finlande et de la Norvège ainsi que dans les Alpes scandinaves et quelques îles méditerranéennes (Sardaigne, Crète, Chypre). Son aire de répartition s'étend également en Asie : en Turquie et en Iran et dans le Caucase, ainsi que dans le nord du Kazakhstan et de la Mongolie, et à travers toute la Russie et la Sibérie jusqu'au Japon, en Chine et en péninsule coréenne (voir la carte des sous-espèces).
Comportement
En dehors de la période de nidification, la mésange à longue queue vit en bandes familiales ou petits groupes d'une dizaine à une trentaine d'oiseaux, volant d'un arbre à l'autre.
Chant
Rare et insignifiant, composé de cris. Cris fins et aigus, répétés : si-si, tititi
Régime alimentaire
Elle se nourrit essentiellement d'insectes, de quelques graines et de bourgeons à la mauvaise saison.
Elle ne dédaigne pas les mangeoires en hiver.
Reproduction
Une à deux couvées par an de 6 à 12 œufs blancs, la première entre mi-avril et mi-mai, la seconde en juin. Contrairement aux Paridés (les autres mésanges), elle ne construit pas son nid dans des cavités mais dans un endroit dégagé. La forme du nid est ovoïde (ou en forme de boule[5]). C'est un nid d'une hauteur de 20 cm complètement fermé avec un petit orifice latéral dans la partie supérieure. Il est composé à l'extérieur de mousse, de fibres végétales et de morceaux d'écorce ; l'intérieur est garni de plumes et de poils. Sa construction dure entre 15 et 20 jours. Les œufs sont couvés par la femelle 13 ou 14 jours. Les petits restent au nid entre 15 et 20 jours après l'éclosion.
Protection
La mésange à longue queue bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire[6]. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter.
Classification
Cette espèce a été décrite pour la première fois en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avec Parus caudatus comme protonyme, puis recomposée dans le genre Aegithalos créé en 1804 par Jean Hermann.
Étymologie
Aristote décrit dans son ouvrage Histoire des animaux plusieurs oiseaux sous le terme Aegithalos (en latin aegithus) qui se traduit probablement par « petit oiseau », peut-être même par « mésange »[7]. L'épithète caudatus, issu du latin cauda signifie qu'il a une queue ou qu'il traîne[8].
Sous-espèces
D'après Alan P. Peterson, il existe dix-sept sous-espèces :
- Aegithalos caudatus alpinus (Hablizl) 1783 ;
- Aegithalos caudatus aremoricus Whistler 1929 ;
- Aegithalos caudatus caudatus (Linnaeus) 1758 ;
- Aegithalos caudatus europaeus (Hermann) 1804 ;
- Aegithalos caudatus irbii (Sharpe & Dresser) 1871 ;
- Aegithalos caudatus italiae Jourdain 1910 ;
- Aegithalos caudatus kiusiuensis Kuroda 1923 ;
- Aegithalos caudatus macedonicus (Dresser) 1892 ;
- Aegithalos caudatus magnus (Clark, AH) 1907 ;
- Aegithalos caudatus major (Radde) 1884 ;
- Aegithalos caudatus passekii (Zarudny) 1904 ;
- Aegithalos caudatus rosaceus Mathews 1938 ;
- Aegithalos caudatus siculus (Whitaker) 1901 ;
- Aegithalos caudatus taiti Ingram 1913 ;
- Aegithalos caudatus tauricus (Menzbier) 1903 ;
- Aegithalos caudatus tephronotus (Gunther) 1865 ;
- Aegithalos caudatus trivirgatus (Temminck & Schlegel) 1848.
Références
- Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, Dictionnaire classique d'histoire naturelle, Rey et Gravier, (lire en ligne)
- Henri Moreau, L'amateur d'oiseaux de volière, J.-B, Baillière et Fils, (lire en ligne), page 383
- Angelika lang, Le petit guide Hachette des oiseaux, Hachette Pratique, , p. 84.
- Aegithalos caudatus – Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN).
- Jérome Fuchs et Marc Pons (Muséum National d'Histoire Naturelle - MNHN), « Pourquoi et comment les oiseaux font-ils leurs nids ? », sur caminteresse.fr, Ça m'intéresse,
- Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux
- (en) W. Geoffrey Arnott, Birds in the Ancient World from A to Z, Routledge, , p. 5.
- (en) James A. Jobling, Helm Dictionary of Scientific Bird Names, Bloomsbury Publishing, , p. 94.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Avibase
- Global Biodiversity Information Facility
- Oiseaux.net
- TAXREF (INPN)
- (en) Animal Diversity Web
- (cs + en) BioLib
- (en) BirdFacts
- (en) BirdLife International
- (sv) Dyntaxa
- (en) EPPO Global Database
- (en) EU-nomen
- (en) European Nature Information System
- (en) Fauna Europaea
- (mul + en) iNaturalist
- (en) Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- (cs) Nálezová databáze ochrany přírody
- (en) NBN Atlas
- (nl) Nederlands Soortenregister
- (en) Système d'information taxonomique intégré
- (en) Union internationale pour la conservation de la nature
- (en) Xeno-canto
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Référence Animal Diversity Web : Aegithalos caudatus
- (fr+en) Référence Avibase : Aegithalos caudatus (Linnaeus, 1758) (+ répartition) (consulté le )
- (fr) Référence CITES : taxon Aegithalos caudatus (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (en) Référence Congrès ornithologique international : (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Aegithalos caudatus (Linnaeus, 1758) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Aegithalos caudatus (Linnaeus, 1758)
- (en) Référence NCBI : Aegithalos caudatus (taxons inclus)
- (fr) Référence Oiseaux.net : Aegithalos caudatus (+ répartition)
- (en) Référence UICN : espèce Aegithalos caudatus (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Aegithalos caudatus dans Passeriformes
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