2008 TC3

2008 TC3 (désignation temporaire du Catalina Sky Survey 8TA9D69) est un astéroïde géocroiseur de deux à cinq mètres de diamètre ayant heurté la Terre le à 2 h 46 UTC[2]. Il a la particularité d'être le premier astéroïde détecté et suivi dans l'espace avant sa chute sur Terre[3].

Pour l’article homonyme, voir TC3 (technologie des catalogues 3D).

2008 TC3
(Informations avant l'impact)[1]
Caractéristiques orbitales
Époque (JJ 2454746.5)
Établi sur 290 observ. couvrant 20 heures (U = 4)
Demi-grand axe (a) 0,195 7 × 109 km
(1,308 ua)
Périhélie (q) 0,134 6 × 109 km
(0,899 9 ua)
Aphélie (Q) 0,256 7 × 109 km
(1,716 ua)
Période de révolution (Prév) 546,525 ± 0,005 j
(1.50 a)
Inclinaison (i) 2,54°
Longitude du nœud ascendant (Ω) 194,10°
Argument du périhélie (ω) 234,44°
Anomalie moyenne (M0) 330,75°
Catégorie Apollon
Caractéristiques physiques
Dimensions 2 ~ 5 m (diamètre)
Masse (m) ? kg
Masse volumique (ρ) ? kg/m3
Période de rotation (Prot) 0,001 1 j
(0.02694 h)
Magnitude absolue (H) 30,4
Découverte
Date
Découvert par Richard A. Kowalski
Lieu Mount Lemmon Survey

2008 TC3
(Météorite d'Almahata Sitta)

Parcours de la météorite au-dessus du Soudan.

La ligne rouge représente le chemin parcouru, se terminant à l'endroit de l'impact. La ligne verte est la détection infrasonore de l'explosion du météore. L'altitude est mesurée à partir du franchissement du Nil.
La croix orange indique le point approximatif de l'explosion.

Caractéristiques
Type Achondrite
Classe Achondrite primitive
Groupe Uréilite-an
Choc S0
Météorisation W0
Observation
Localisation Nahr an Nil (Soudan)
Coordonnées 20° 48′ nord, 32° 12′ est
Chute observée Oui
Date
Découverte
Masse totale connue 4 kg

Géolocalisation sur la carte : Soudan

Suivi dans l'espace et impact

Il est découvert environ deux jours avant son impact par Richard Kowalski du Mount Lemmon Observatory faisant partie du Catalina Sky Survey. Les seuls indices de l'impact, à la frontière du Soudan et de l'Égypte, sont un écho d'infrason obtenu par un réseau d'écoute au Kenya[4], et un flash observé par l'équipage d'un avion de ligne de la compagnie KLM préalablement prévenu de l'imminence du passage de l'aérolithe[5]. L'astéroïde pénètre dans l'atmosphère terrestre avec une vitesse de 12,4 km/s et une incidence presque rasante de 20°. Sa taille est comprise entre 2 et 5 mètres et son énergie cinétique est d'environ 1 kilotonnes de TNT. La pénétration dans l'atmosphère est observée à une altitude de 65,4 kilomètres et l'astéroïde explose moins de 2 secondes plus tard à une altitude de 37 kilomètres. L'explosion à une altitude aussi élevée permet d'exclure un astéroïde métallique[6]. Les recherches au sol effectuées après cet événement ont permis, courant 2008, de recueillir 47 fragments, représentant une masse totale de 3,955 kg[7].

Expédition terrestre

Fragment de 2008 TC3 découvert le par Peter Jenniskens, avec l'aide d'enseignants et d'étudiants de l'université de Khartoum, dans le désert nubien au Soudan.

Peter Jenniskens de l'institut SETI de Mountain View en Californie et Muawia Hamid Shaddad, astronome à l'université de Khartoum au Soudan, qui avait récolté des photographies de l'astéroïde prises par des personnes de la région, ont mis sur pied une expédition en vue de retrouver des débris de l'astéroïde[8]. Ils parviennent à leur but, les débris de l'astéroïde étant noirs ressortant bien sur le sol sableux du désert au nord du Soudan non loin de la frontière égyptienne. Les morceaux de 2008 TC3 ainsi recueillis constituent une météorite poreuse et fragile, dont l'étude minéralogique montre qu'il s'agit d'une uréilite, un type assez rare d'achondrite[9]. Cette récupération d'un corps extraterrestre sur le sol terrestre, préalablement repéré de façon formelle dans l'espace, est une première mondiale.

La météorite a été nommée officiellement Almahata Sitta, du nom de la gare soudanaise la plus proche[alpha 1], en conformité avec les règles de la Meteoritical Society[11].

Intérêt pour l'étalonnage des observations astronomiques

La composition des astéroïdes dans l'espace est évaluée grâce à leur réponse spectrale, mesurant la lumière réfléchie à leur surface. Celle des météorites est connue avec l'analyse des fragments retrouvés sur Terre.

Ces deux informations sont connues pour 2008 TC3, ce qui laisse espérer un calibrage des observations astronomiques, en reliant ces mesures.

Notes et références

Notes

  1. Almahata Sitta signifie « Gare no 6 » en arabe[10]. Cette gare est située entre celles de Wadi Halfa et Khartoum.

Références

  1. (en) Caractéristiques et simulation d'orbite de 2008 TC3 sur la page Small-Body Database du JPL. [java]
  2. (en) « The impact and recovery of asteroid 2008 TC3 », Nature, no 458, , p. 485-488 (DOI 10.1038/nature07920, lire en ligne) Published in Letters to Nature
  3. Ph. Ribeau-Gésippe, « Traquée dans l'espace et sur Terre », Pour la Science, mai 2009, p. 8.
  4. (en) « Asteroid Impact-Update », sur SpaceWeather, .
  5. Gilbert Javaux, « Un petit astéroïde détecté et suivi avant qu'il percute la Terre », sur P.G.J. L'astronomie une passion à partager, .
  6. (en) Steve Chesley, Paul Chodas and Don Yeomans, « Asteroid 2008 TC3 Strikes Earth: Predictions and Observations Agree », sur CNEOS, Jet Propulsion Laboratory, .
  7. (en) P. Jenniskens, M. H. Shaddad, D. Numan et al., « The impact and recovery of asteroid 2008 TC3 », Nature, vol. 458, no 7237, , p. 485-488 (DOI 10.1038/nature07920, lire en ligne)
  8. « On a retrouvé l'astéroïde 2008 TC3, détecté dans l'espace », sur Futura Sciences (consulté le )
  9. (fr + en) « Récupération de fragments d'astéroïde percutant la Terre », sur www.obspm.fr (l'Observatoire de Paris) (consulté le )
  10. (en) S. Gebauer, « Station Nr. 6. – Nubian Desert », sur Panoramio, (consulté le ).
  11. (en) Entrée Almahata Sitta du Meteoritical Bulletin Database

Voir aussi

Publication scientifique

  • [Nabiei et al. 2018] Farhang Nabiei et al., « A large planetary body inferred from diamondinclusions in a ureilite meteorite », Nature Communications, no 9, , p. 1327 (DOI 10.1038/s41467-018-03808-6, lire en ligne)
    Les co-auteurs de l'article sont, outre Farhang Nabiei, James Badro, Teresa Dennenwaldt, Emad Oveisi, Marco Cantoni, Cécile Hébert, Ahmed El Goresy, Jean-Alix Barrat et Philippe Gillet.

Articles de vulgarisation

  • [Choi 2018] Charles Choi, « Meteoric Diamonds Are Evidence of Long Lost Planets », Astronomy (en), (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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