R256 (autoroute russe)

L'autoroute fédérale R-256 (en russe : Федера́льная автомоби́льная доро́га Р256), appelée aussi «route de la Tchouïa» (russe : Чуйский тракт), relie les villes de Novossibirsk, Barnaoul, Gorno-Altaïsk, jusqu'à la frontière russo-mongole. La route est la principale artère de transport dans la région de l'Altaï.

Route fédérale R256
« Route de la Tchouïa »
R256

La route dans la République de l'Altaï

L'autoroute en rouge sur la carte, en bas au centre

Autres noms
Historique
Ouverture 1er janvier 1935
Caractéristiques
Longueur 942 km
Direction Nord / Sud-Est
Extrémité Nord R254 et R255 à Novossibirsk
Extrémité Sud-Est Frontière Mongole
Ceinture périphérique Contournement oriental de Novossibrisk (Ouverture entre 2023 et 2024)[1]
Réseau Autoroutes russes
Territoires traversés
Région Oblast de Novossibirsk, Kraï de l'Altaï, République de l'Altaï
Villes principales Novossibirsk, Biïsk
Exploitation
Gestionnaire Agence fédérale des routes (Russie) (en)

Histoire

Route commerciale avec l'Asie

La route est étroitement liée à l'histoire de la région de l'Altaï, car c'est la route principale de la région, la plus vitale. Dès 3000 ans av. J.-C., elle fut empruntée par des caravanes venant de toute l'Asie[2]. Une mention de la route date quant à elle d'il y a plus de 1000 ans, sur des disques chinois, mais on y trouve la mention dans des sources chinoises datant d'il y a plusieurs milliers d'années.. Dans le sens allant vers Novossibirsk et plus largement la Russie européenne, on y transportait des marchandises, et dans l'autre sens du miel ainsi que des fourrures[3]. Des pèlerins empruntaient eux aussi une partie de la route, alors un sentier, pour rejoindre un arbre sacré situé sur le cours supérieur de la rivière Katoun.

La route apparaît vraiment en 1756, au moment où l'Altaï devient une partie de l'Empire russe. En 1788, les premiers marchands russes arrivent dans la région, et les premières installations s'implantèrent en 1864 dans la région de la rivière Tchouïa.

Construction de la route

Le commerce commence alors à se développer, mais aucune route physique n'était présente à ce moment-là. La route commerciale de la Tchouïa était un chemin montagneux escarpé dangereux que seuls les marchands et commerçants pouvaient traverser à cheval. Une idée naquit à partir du milieu du XIXe siècle consistant à construire une route dans la vallée de la Tchouïa. Les projets n'ont cependant pas pu être mis en œuvre, faute d'argent. En , un semblant de route plate apparaît, mais il est alors impossible avec cette infrastructure de pouvoir l'utiliser en hiver ainsi qu'au printemps.

En , la construction d'une route commence. 80 000 roubles sont alors affectés à la construction d'une route. La construction a été achevée en 1903, mais la qualité de la route n'était alors pas satisfaisante. En 1914, les plans pour la future route sont élaborés par l'ingénieur Vyacheslav Shishkov.

Dans les années 1920 - 1930, la construction de la route est alors devenue un objectif stratégique pour l'URSS, et des projets pour la route apparaissent au milieu des années 1920.

La construction de la route a été entreprise dans les années 1930 avec des prisonniers de camps de concentration et de la main d'œuvre locale[2]. La route acquit une forme moderne en 1935[3]. Des milliers de vies humaines sont perdues pendant la construction de la route. Le , le tronçon allant de Biïsk à Tachanta (près de la frontière mongole) est mis en service. En 1984, le col Tchike-Taman est ouvert à la circulation.

En 2007, la route a été asphaltée jusqu'à la frontière avec la Mongolie.

Description

La route est un tronçon du réseau autoroutier d'Asie, la AH4, qui relie plus largement les villes de Novossibirsk et Biïsk (en Russie), Iarantaï (en Mongolie), Ürümqi (en Chine), Islamabad et Karachi (au Pakistan), qui est reconnue comme l'une des plus belles routes du monde[4].

Jusqu'au on pouvait encore l'appeler par son ancienne désignation: la route Magistrale 52, ou M52. La M52 est longue de 963 kilomètres et traverse trois sujets de la Fédération de Russie que sont, d'ouest en est : l'oblast de Novossibirsk, le kraï de l'Altaï et la république de l'Altaï.

Historiquement la «route de la Tchouïa» ou bien «Tract Chuysky» est le tronçon qui relie la ville de Biïsk, dans le kraï de l'Altaï, à la frontière russo-mongole, sur environ 630 kilomètres.

Le relief alterne plaines, steppes, montagnes. De Novossibirsk à Biïsk, elle longe la rive droite de l'Ob sur un terrain plat. Puis elle rejoint la partie steppique de l'Altaï avant de grimper le mont Babyrgan, à 1008 mètres, et rejoindre la république de l'Altaï. Elle y franchit quelques cols et les deux bassins que sont les steppes de Kouraï et de la Tchouïa. Il n'y a pas de tunnel sur la route. Elle traverse les cols de la Séma à 1717 mètres, et Tchike-Taman à 1295 mètres[5].

Climat

La route traverse des étendues avec un climat continental. La température moyenne peut varier de −15 °C en janvier à 18 °C en juillet. Cependant dans les zones montagneuses, les fluctuations de températures sont plus marquées, allant de −30 °C à 40 °C[3].

Itinéraire

Oblast de Novossibirsk

Pont sur la rivière Inya à Novossibirsk.

Kraï de l'Altaï

  • Talmenka km 151
  • Novoaltaisk km 217
  • Biïsk km 364
  • Verkh-Katunskoïe km 381
  • Srostki km 400
  • Berezovka km 412
  • Bystryanka km 419
    • Sortie vers Krasnogorskoe à 30 km
Monument à la frontière entre le Kraï de l'Altaï et la République de l'Altaï disant "Bon voyage !" dans les langues altaï et russe.

République de l'Altaï

État de la route

La route est en béton bitumineux[5]. La chaussée est de 7 mètres ou 6 mètres selon les endroits de largeur[3].

Sites remarquables

Col Tchike-Taman

Panorama du col en hiver.

Le col Tchike-Taman, situé à 1 295 mètres d'altitude, au point kilomètre 655. La longueur du col est de 11 kilomètres. Au col se trouve un panorama où l'on peut observer la crête de Terekta (2500 / 2600 mètres d'altitude). On y trouve des forêts de mélèzes, ainsi que d'autres arbres qui y cohabitent comme des bouleaux, et des cèdres[6]. La route actuelle y mène depuis 1984, avant il fallait prendre une autre route dangereuse comportant près de 24 virages serrées. L'ancienen route était une voie unique en gravier, aujourd'hui on peut la monter à pied[7].

Musée des traditions locales de Biïsk

La route possède une section du musée consacrée à elle à Biïsk retraçant l'histoire de la route depuis le Chuysky Tract jusqu'à la route moderne R256. Le musée présente aussi des expositions sur la région traversée de l'Altaï, avec des fossiles, des minerais ou bien des bijoux. Il y a aussi des expositions sur la faune et la flore locale[8].

Il y a de plus des documents, photographies d'époques, datant de l'époque où la route fut construite, ainsi qu'un modèle en volume de la route[9].

Autres sites

  • Village de Maïma avec le temple de la descente du Saint-Esprit
  • Stèles, menhirs et monticule funéraire à Inya
  • Village d'Aktach km 788[9]

Galerie

Références

  1. (ru) « Будущая развязка на трассе Кольцово-Академгородок актуализирована в связи с возобновлением строительства Восточного обхода », sur Наукоград-Пресс, (consulté le )
  2. (en-US) Anna Gruzdeva, for RBTH, « The Chuysky trakt: Siberia’s silk road », sur www.rbth.com, (consulté le )
  3. « Карта федеральной трассы М-52, полная информация, как доехать, чуйский тракт, новосибирск - бийск - ташанта - граница с монголией », sur map.avtogai.ru (consulté le )
  4. « Трасса Р-256 Чуйский тракт: Сибирская дорога в 2017 году », sur dorinfo.ru (consulté le )
  5. (ru) « Чуйский тракт Алтай », sur big-altai.ru (consulté le )
  6. « Перевал Чике-Таман: Горный Алтай, памятник природы республиканского значения : Отдых на Алтае », sur www.turistka.ru (consulté le )
  7. « Старая дорога на перевал Чике-Таман : Чуйский тракт : Отдых на Алтае : По Алтаю на авто », sur www.turistka.ru (consulté le )
  8. « Музей Чуйского тракта, Музей трассы М52 в Бийске - расписание мероприятий, режим работы, фото », sur www.visitaltai.info (consulté le )
  9. (ru) « Чуйский тракт: описание, история, экскурсии, точный адрес », sur Тонкости туризма (consulté le )

Liens internes

Liens externes

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