Mul Apin

Le Mul Apin (𒀯𒀳 en cunéiforme, translittéré MUL.APIN) est un texte majeur de l'astronomie mésopotamienne, découvert à Ninive, daté de 686 av. J.-C., mais comportant des références remontant à 1370 av. J.-C. Il liste 66 constellations et présente la première carte céleste connue.

Fragment de tablette de la série astrologique MUL.APIN, d'époque néo-babylonienne. Musée du Louvre.

Au cours du Ier millĂ©naire av. J.-C., l'astronomie mĂ©sopotamienne, tout en restant encore assez descriptive, Ă©merge lentement de son contexte astrologique de dĂ©part : les astronomes, ou les veilleurs, notent nuit après nuit tous les phĂ©nomènes cĂ©lestes observĂ©s, surtout ceux visibles en dĂ©but et fin de nuit.

Description

Il s'agit d'un catalogue d'Ă©toiles et de constellations datant de plus de 700 ans av. J.-C. Il se prĂ©sente sous la forme d'un planisphère en argile, divisĂ© en 8 sections, et montrant une ou deux constellations avec les Ă©toiles importantes. Mul Apin signifie « Ă‰toile de la charrue Â» (mul = « Ă©toile Â» et apin = « charrue Â»/« araire Â» en sumĂ©rien), correspondant Ă  l'Ă©toile d'Andromède[Quoi ?]. Il s'agit des premiers mots du texte (incipit), qui servaient pour les scribes mĂ©sopotamiens de titre Ă  celui-ci. Ce texte regroupe sur 3 tablettes Ă  l'Ă©criture serrĂ©e toutes les connaissances de l'Ă©poque en astronomie. Les indications sont donnĂ©es dans un calendrier de "travail" contenant 360 jours dans l'annĂ©e.

On y trouve des indications sur la durée des jours et des nuits, tous les mois de l'année, une sorte de catalogue d'étoiles situant celles-ci les unes par rapport aux autres, une liste d'étoiles dites "ziqpu" qui permettent de se repérer par rapport au méridien selon la date, la liste des constellations qui se trouvaient sur le "chemin de Sîn" (dieu de la Lune), c’est-à-dire sur l'écliptique, la longueur de l'ombre portée d'un style vertical pour un temps donné depuis le lever du Soleil (cadran solaire), les périodes de visibilité et d'invisibilité des planètes, etc.

Dans ce texte existent 18 constellations dans lesquelles nous retrouvons dĂ©jĂ  les signes du zodiaque : 1. Journalier (BĂ©lier), 2. Les Ă©toiles (PlĂ©iades), 3. Le taureau du ciel (Taureau), 4. Le fidèle pasteur d'Anou (Orion), 5. Le vieil homme (PersĂ©e), 6. Le bâton brisĂ© (Cocher), 7. Les grands jumeaux (GĂ©meaux), 8. Le crabe (Cancer), 9. Le Lion, 10. L'Ă©pi d'Orge (Vierge), 11. La Balance, 12. Le Scorpion, 13. Pabilsag (Sagittaire), 14. Le poisson chèvre (Capricorne), 15. Le GĂ©ant (Verseau), 16. Les Queues (Poissons), 17. L'Hirondelle (S-O Poissons) et 18. Announitou (N-E Poissons). Ce zodiaque Ă©tait sidĂ©ral, et non, comme celui d'aujourd'hui en Occident, tropical, mais la prĂ©cession des Ă©quinoxes Ă©tait un phĂ©nomène connu des Babyloniens[1]

Histoire

La transcription connue la plus ancienne du texte date de 686 av. J.-C. mais la plupart des chercheurs[2],[3] sont d'avis que leur contenu aurait été compilé vers 1000 av. J.-C. Les dernières transcriptions antiques des tablettes Mul-Apin sont datées des environ de 300 av. J.-C.

L'astrophysicien Bradley Schaefer affirme que le catalogue d'étoiles d'Eudoxe repose essentiellement sur cette source. En se fondant sur la configuration du ciel à différentes époques et différents endroits de Mésopotamie, il estime que les observations rapportées dans ces tablettes ont été faites dans la région d’Assur vers 1370 av. J.-C.[4].

Références

  1. Wilhelm Knappich, Histoire de l'astrologie, Ă©d. Vernal/Philippe Lebaud, 1986, (ISBN 2-86594-022-5), p. 49.
  2. Cf. John H. Rogers, « Origins of the ancient constellations: I. The Mesopotamian traditions Â», Journal of the British Astronomical Association, no 108,‎ , p. 9–28 (lire en ligne)
  3. Cf. Hunger et Pingree, MUL.APIN: an astronomical compendium in cuneiform, Horn (Autriche), Verlag Ferdinand Berger and Sohne, , p. 9. Jusqu'en 1950, Papke et van der Waerden les faisaient remonter Ă  2300 av. J.-C.
  4. Cf. Lucy Sherriff, « Astronomer traces Zodiac's time and place of birth Â», The Inquirer,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

Liens externes

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