Maître de Jouvenel

Le Maître de Jouvenel est un maître anonyme enlumineur actif entre 1447 et 1460. Ce peintre, à qui de nombreux manuscrits sont attribués, est sans doute à la tête d'un atelier, appelé aussi Groupe Jouvenel dont sont issus le Maître du Boccace de Genève ou encore le Maître du Boèce BN fr. 809. Le peintre doit son nom de convention d'un manuscrit d'un livre du Mare Historium commandé par Guillaume Jouvenel des Ursins pour lequel son atelier a participé à la réalisation de 730 miniatures.

Maître de Jouvenel
Période d'activité
Activité
Enlumineur
Lieu de travail
Angers (?)
Œuvres principales
Guillaume Jouvenel des Ursins visitant un enlumineur dans son atelier. Mare Historium, BNF Lat.4915, fol.1

Historiographie

Le corpus des œuvres du maître anonyme est dans un premier temps constitué pour un peintre très bien identifié : Henri Bouchot en 1890 puis Paul Durrieu en 1904 et 1906 y voient en effet la main de Jean Fouquet jeune, encore vierge de l'influence italienne. Otto Pächt confirme encore cette hypothèse. Cependant, en 1955, Jean Porcher montre que Fouquet était déjà revenu en France au moment de la réalisation du Mare Historiarum, en 1448. Il conçoit alors le nom de convention de Maître de Jouvenel. Claude Schaeffer observe en 1974 que le style des miniatures est très hétérogène et Eberhard König distingue plusieurs mains différentes dans le "groupe Jouvenel" dont les trois artistes principaux sont : le maître de Jouvenel lui-même comme chef d'atelier, le Maître du Boccace de Genève et le Maître du Boèce BN fr. 809[1].

Éléments biographiques et stylistiques

Le style du Maître de Jouvenel est à la fois marqué par l'art des manuscrits parisiens du début du XVe siècle, et notamment du Maître de Bedford, mais aussi influencé par les primitifs flamands. Eberhard König a dans un premier temps envisagé que son atelier était installé à Nantes, car l'un de ses livres d'heures est à l'usage de cette ville et qu'il reçoit des commandes de plusieurs aristocrates de l'Ouest de la France. Cependant, les historiens voient mal Guillaume Jouvenel des Ursins, chancelier des rois de France faire appel à un atelier installé en Bretagne. La plupart des historiens s'accordent pour penser qu'il était en réalité installé d'abord à Paris, puis à Angers[1].

Plusieurs tentatives ont été faites pour identifier le maître anonyme : Claude Schaefer[2] a proposé d'y voir Coppin Delf, alors actif à Angers et Charles Sterling[3] y a vu André d'Ypres, peintre originaire d'Amiens et actif à Paris, mais sans rencontrer l'adhésion des autres historiens de l'art[1].

Manuscrits attribués

Voir aussi

Bibliographie

  • François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN 978-2080121769), p. 109-110 (notice 56 à 59)
  • (de) Eberhard König, Französische Buchmalerei um 1450 : der Jouvenel-Maler, der Maler der Genfer Boccacio und die Anfänge Jean Fouquets, Berlin, Mann, , 278 p. (ISBN 978-3786113119)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Avril et Reynaud 1993, p. 109
  2. C. Schaefer, « Le Maître de Jouvenel des Ursins (Coppin Delf?), illustrateur du Speculum Historiale de Vincent de Beauvais (ms. 126 de la Biblioteca Nacional à Lisbonne) », Arquivs Cent. Cult. Port., vol. 8, 1974, pp. 81–114
  3. Charles Sterling, La Peinture médiévale à Paris, 1300–1500, vol. 2, Paris, 1990
  4. notice sur le site de la BL
  5. Appel à mécénat sur le site de la BNF
  6. Notice sur le site de la Pierpont
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