Ma nuit chez Maud
Ma nuit chez Maud est un film français écrit et réalisé par Éric Rohmer, sorti en 1969. C'est le troisième des Six contes moraux du réalisateur[1] mais il a été réalisé après le quatrième (La Collectionneuse).
Réalisation | Éric Rohmer |
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Scénario | Éric Rohmer |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Les Films du losange Compagnie française de distribution cinématographique |
Pays de production | France |
Genre | Comédie dramatique, romance |
Durée | 105 minutes |
Sortie | 1969 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Clermont-Ferrand, quelques jours avant Noël. Un jeune ingénieur, Jean-Louis, récemment revenu de l'étranger, remarque à la messe une jeune femme blonde et décide qu'elle sera sa femme. Il retrouve par hasard Vidal, un ancien ami, communiste, qui l'invite à un dîner le soir de Noël chez une amie divorcée, Maud. La soirée se passe en longues discussions sur le mariage, la morale, la religion, Blaise Pascal, à trois, puis à deux, mariant également sincérité et séduction, mais au terme de laquelle la barrière platonique ne sera pas franchie. Le lendemain, l'ingénieur aborde la jeune femme blonde, Françoise. À quelque temps de là, il lui propose de l'épouser mais celle-ci hésite car elle vient de sortir d'une liaison avec un homme marié.
Fiche technique
- Titre original : Ma nuit chez Maud
- Réalisation : Éric Rohmer
- Scénario et dialogues : Éric Rohmer
- Décors : Nicole Rachline
- Photographie : Néstor Almendros (assistant : Philippe Rousselot)
- Son : Jacques Maumont, Jean-Pierre Ruh (assistant : Alain Sempé)
- Montage : Cécile Decugis
- Production : Barbet Schroeder et Pierre Cottrell
- Coproduction : Yves Robert, Danièle Delorme, Claude Berri, Pierre Braunberger, Marcel Berbert, François Truffaut
- Sociétés de production : Les Films du losange, Compagnie française de distribution cinématographique
- Coproduction : Les Productions de la Guéville, Les Films du carrosse, Renn Productions, Simar Films
- Sociétés de distribution : Compagnie française de distribution cinématographique
- Pays d'origine : France
- Langue originale : français
- Format : noir et blanc — 35 mm — 1,33:1 — son mono
- Genre : comédie dramatique et romance
- Durée : 105 minutes
- Date de sortie : France :
Distribution
- Jean-Louis Trintignant : Jean-Louis, l'ingénieur
- Françoise Fabian : Maud
- Marie-Christine Barrault : Françoise
- Antoine Vitez : Vidal
- Leonid Kogan : le violoniste
- Guy Léger : le prédicateur
- Anne Dubot : l'amie blonde
- Marie Becker : Marie, la fille de Maud
- Marie-Claude Rauzier : l'étudiante
Accueil
« Le meilleur compliment qu’on puisse faire à Éric Rohmer est d’avoir réalisé avec Ma nuit chez Maud un film parlant. J’entends par là le contraire d’un film bavard où le texte servirait à combler les vides : c’est-à-dire une œuvre éloquente où les silences sont ressentis comme des manques tant l’intelligence du propos est constante. »
— Guy Teisseire, L'Aurore, 16 mai 1969[2]
« Nous ne mésestimons pas l’ambition d’une telle œuvre, mais nous disons tout de suite que le cinéma, avec ses lois propres, ne se prête pas à un pareil sujet. Le théâtre, la conférence eussent mieux servi l’objectif des auteurs car pareilles controverses n’ont rien de photogénique, si ce n’est la présence de la très jolie Françoise Fabian et du très bon acteur qu’est Jean-Louis Trintignant. »
— Claude Garson, L'Aurore, 5 juin 1969[2]
« Film en tous points estimable, Ma nuit chez Maud me laisse pourtant à la porte par ce que son sujet contient de compassé, d’un peu raide et d’intellectuel. »
— Henry Chapier, Combat, 16 mai 1969[2]
« Un chef d’œuvre (tant pis, j’ose le mot) dont la superbe insolence à l’égard de tous les goûts du jour m’enthousiasme et me comble. »
— Jean Rochereau, La Croix, 13 juin 1969[2]
« C’est un ouvrage qui réclame du spectateur un minimum d’attention et de complicité. On lui reprochera peut-être aussi de se situer en marge des soucis et des manies de l’époque : son engagement échappe au quotidien. C’est pourtant, à nos yeux, ce qui fait son prix. Sous prétexte d’être actuels, tant de films se prostituent de nos jours qu’on sait gré à Éric Rohmer de son austérité hautaine et un peu surannée. L’interprétation est brillante. »
— Jean de Baroncelli, Le Monde, 7 juin 1969[2]
Distinctions
- Prix Méliès en 1969
- Nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère lors de la 42e cérémonie des Oscars
Analyse
Ce troisième des six « Contes moraux[3]» tranche avec les marivaudages élaborés et agréables qui l'ont précédé ou suivi dans l'œuvre de Rohmer. Ici, point de jeunes filles légères sous les rayons du soleil, mais un film en noir et blanc, filmé, pour l'essentiel, en plein hiver.
L'opposition entre l'ingénieur catholique et la femme libre donne lieu à des dialogues sur la religion (y compris le pari de Pascal[4]) et l'amour. Ces dialogues au sujet de Pascal, que Jean-Louis entretient avec Vidal son camarade de lycée et Maud, sont directement inspirés de l'émission L'Entretien sur Pascal[5], de 1965, entre Brice Parain et le père dominicain Dominique Dubarle, filmée par Rohmer pour la télévision[6],[7].
Notes et références
- Ariane Beauvillard, « Tout honneur et toute gloire », Critikat, (lire en ligne, consulté le ).
- Accueil critique des films de J-L Trintignant, sur le site de la Cinémathèque française.
- « « Six Contes moraux » de Éric Rohmer », sur Olivier Père, (consulté le )
- « Le Pari de Pascal : Explication et texte », sur La-Philosophie.com : Cours, Résumés & Citations de Philosophie, (consulté le )
- « Entretien sur Pascal (Éric Rohmer, 1965) - La Cinémathèque française », sur www.cinematheque.fr (consulté le )
- « Entretien sur Pascal / Eric Rohmer, réal. ; Pierre Gavarry, prod. ; Brice Parain, Dominique Dubarle, participants », sur Gallica, (consulté le ).
- « Media-Sceren, catalogue des collections audiovisuelles du CNDP », sur cndp.fr, Centre national de documentation pédagogique (CNDP) (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Janick Arbois, « ma nuit chez maud », Téléciné no 154, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 38, (ISSN 0049-3287).
- Michel Serceau, « Ma nuit chez Maud », Téléciné no 158, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , fiche no 522, p. 6-15, (ISSN 0049-3287).
- Michel Mourlet, « Rohmer ou la mise en scène du langage », dans Sur un art ignoré : la mise en scène comme langage, Ramsay, coll. « Ramsay Poche Cinéma », , p. 250-265.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Philosopher avec Éric Rohmer 4/4 : Ma nuit chez Maud, Conte d'hiver, Les Nouveaux chemins de la connaissance, 22 mars 2012
- Diapo Ciné-club Ma nuit chez Maud par Jean Segura, Films et Documents, Revue des techniques audiovisuelles n° 265, avril 1970
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