Mabea taquari
Mabea taquari est une espèce d'arbuste sud-américaine appartenant à la famille des Euphorbiaceae (famille du ricin).
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Myrtales |
Famille | Euphorbiaceae |
Genre | Mabea |
LC : Préoccupation mineure
- Mabea schomburgkii Benth.
- Mabea taquari var. angustifolia Müll. Arg.[2]
- Maprounia glauca W. Hamilton[3]
Étymologie
En créole guyanais, un « Takari » est une perche de bois utilisée pour guider les embarcations.
Description
Mabea taquari est un arbuste ou un arbre atteignant 8-15 m de haut, parfois grimpant. Les jeunes rameaux, les inflorescences et les nervures de la face inférieure des feuilles, sont couverts de poils ramifiés dendroïdes brun rouille.
Les feuilles sont simples, alterne, luisantes au-dessus, brun glauque au-dessous, stipulées (stipules sont longs de 3–5 mm). La face inférieure est nettement pubescente (au moins des jeunes feuilles). Les pétioles sont longs de 4-8 mm. Le limbe des feuilles mesurant (4)4,5–11(–17) × (1,5)2–5(–6) cm (environ deux fois plus long que large), est de forme elliptique ou lancéolée-elliptique, brusquement acuminée ou aiguë à l'apex, et à base obtuse ou cordée. Les marges sont entières ou légèrement dentées en scie, avec un distance de (2–)3–5 mm entre les dents, et avec 0–10(–30) glandes par côté (0,15–0,4 mm de diamètre). La nervation réticulée est très distincte sur la face inférieure des feuilles séchées (le limbe apparaît blanchâtre entre les nervures).
L'inflorescence est paniculée ou en thyrse, longue de 4-8 cm pour 1,6-4 cm de large avec une partie mâle séparée de la partie femelle[4]. Les bractées florales sont longues de 2–4 mm, et portent des glandes qui ne sont jamais décurrentes sur l'axe.
La partie staminée (mâle) des inflorescences est longue de 3–11 × 2–3 cm pour 0,4–4,5 cm de diamètre. Les axes des ombelles sont longs de 2-4 mm, avec de grosses glandes presque sessiles à l'apex, et chacun porte 3 fleurs. Les pédicelles sont minces, longs de 4-12 mm, libres ou seulement légèrement et irrégulièrement fusionnés à la base. Les fleurs mâles sont petites, pâles, avec 15-30 étamines aux anthères tomenteuses.
Dans la partie femelle, les pédicelles sont longs d'environ 15 mm. Les sépales sont longs de 2–4 mm. L'ovaire est lisse. La colonne du style est tomenteuse, longue de 2–9(–15) mm, avec ± 5 mm pour sa partie libre.
Les fruits sont des capsules globuleuses, tomenteuses de couleur rouille, mesurant 8–18 mm de diamètre (sans le style), et parfois ornées de protubérances dorsales (muriquées)[5],[6].
Répartition
On rencontre Mabea taquari au Venezuela (Delta Amacuro, Bolívar, Amazonas, Monagas), à Trinidad, au Guyana, au Suriname, en Guyane et dans l'est du bassin amazonien[6].
Écologie
Au Venezuela, Mabea taquari affectionne les berges de rivières, les plages de sable, les forêts, broussailles et affleurements granitiques proches des cours d'eau, autour de 100–900 m d'altitude[6].
Le Ouakari à tête noire (Cacajao melanocephalus) consomme la partie basale des feuilles de Mabea taquari (en évitant la nervure principale, probablement pour éviter le latex) dans les igapó haute du Brésil[7].
La décomposition des feuilles de Mabea taquari dans la litière a été abordée[8].
Protologue
En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant[9] :
« MABEA (Taquari) folio ovato, obtuſo, ſubtùs venis rubris notato. (Tabula 334. Fig. 2.)
Frutex hic differt à præcedenti, cortice rabicundo ; foliis ovaco-oblongis, obtuſis, acutis, venis rubris ſubtùs notatis, & fructu craſſiore.
Florebat eodem tempore.
Habitat ad ripam fluvii Comitatûs de Gêne.
Nomen Caribæum TAQUARI.
LE MABIER Taquari. (Planche 334. Fig. 2.)Cet arbrisseau diffère du précédent par l'écorce de ſon tronc & de ſes branches, qui eſt rouſſâtre ; par ſes feuilles qui ſont plus larges, moins allongées, terminées par une courte pointe. Elles ſont liſſes, vertes en deſſus, & veinées de rouge en deſſous. Les plus grandes ont trois pouces & un quart de longueur, ſur un pouce & un quart de largeur.
Son fruit eſt beaucoup plus gros, ainſi que les graines qu’il contient. On l’a repréſenté de groſſeur naturelle.
Dans toutes les autres parties je n’ai remarqué aucune différence.
Cet arbriſſeau croît dans la terre ferme, au bord de la rivière du Comté de Gêne, au deſſus de l'Abbatis du Roi.
II étoit en fleur & en fruit dans le mois de Mai.
Ses branches ſont employées pour le même uſage que celles de l’eſpèce précédente [Mabea piriri].
II eſt appellé TAQUARI par les Galibis. »
— Fusée-Aublet, 1775.
Notes et références
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 27 novembre 2021
- (en-US) « Mabea taquari Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
- (en) Hans-Joachim Esser, « Taxonomic Notes on Neotropical Maprounea Aublet (Euphorbiaceae) », Novon, vol. 9, no 1, , p. 32-35 (DOI 10.2307/339211, lire en ligne)
- (en) G. Meyer, « Note on the floral Morphology of Mabea (Euph.) », Recueil des travaux botaniques néerlandais, vol. 42, no 1, , p. 65-69 (lire en ligne)
- (en) A. A. Pulle et J. Lanjouw, Flora of Suriname : DIALYPELATAE, vol. II, PART 1, Leiden, E.J. Brill - Foundation Van Eedenfonds, , 1-500 p., p. 80-81
- (en) Paul E. Berry, Hans-Joachim Esser, Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 5 - Eriocaulaceae–Lentibulariaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 833 p. (ISBN 9780915279715), p. 164-171
- (en) Adrian A. Barnett, Carol Volkmar de Castilho, Rebecca L. Shapley et Antenor Anic ácio, « Diet, Habitat Selection and Natural History of Cacajao melanocephalus ouakary in Jaú National Park, Brazil », International Journal of Primatology, vol. 26, no 4, (DOI 10.1007/s10764-005-5331-5, lire en ligne)
- (en) Jos Barlow, Toby A. Gardner, Leandro V. Ferreira et Carlos A.Peres, « Litter fall and decomposition in primary, secondary and plantation forests in the Brazilian Amazon », Forest Ecology and Management, vol. 247, nos 1-3, , p. 91-97 (DOI 10.1016/j.foreco.2007.04.017)
- Jean Baptiste Christophe Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 870-872
Voir aussi
Bibliographie
- (en) G. den Hollander et C.C. Berg, « Studies on the flora of the Guianas 21. Mabea species (Euphorbiaceae) of the Guianas – a precursor », Miscellaneous publications of the University of Utrecht Herbarium, vol. 1, no 1, , p. 147- 157 (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Mabea taquari Aubl. (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Mabea taquari Aubl. (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Mabea taquari Aubl. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Mabea taquari Aubl. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence uBio : Mabea taquari Aubl. (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Mabea taquari Aubl. (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Mabea taquari
- (en) Référence NCBI : Mabea taquari Aubl. (taxons inclus) (consulté le )
- (fr+en) Référence GBIF : Mabea taquari Aubl.
- (fr+en) Référence EOL : Mabea taquari Aubl.
- (fr) Référence INPN : Mabea taquari Aubl.
- « Mabea taquari », sur FLORE DE GUYANE, (consulté le )
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