Mademoiselle d'Artois

Elle naît au château de Versailles pendant le règne de son oncle paternel, Louis XVI. Son père est Charles-Philippe de France, fils de France et comte d'Artois, et sa mère, la princesse Marie-Thérèse de Savoie, troisième fille de Victor-Amédée III de Sardaigne et de Marie-Antoinette d'Espagne.

La petite Mademoiselle, avec sa mère et ses frères, Louis-Antoine (à gauche) et Charles–Ferdinand (à droite) et leur chien par Charles Le Clercq.

Comme elle n'était pas baptisée, mais seulement ondoyée, on ne la prénomma pas. En effet, la coutume voulait, dans la famille royale, que l’on attendît jusqu’au baptême solennel pour attribuer des prénoms aux enfants : ce fut le cas de son père, qui fut appelé Charles-Philippe à ce moment-là.

Son père, comme fils du ci-devant dauphin de France, avait le rang de fils de France. Depuis un règlement de Louis XIV en mars 1710, les enfants du dauphin étaient formellement fils et filles de France. Louis XVI déclara que sa nièce et ses frères seraient appelés petit-fils de France bien qu'ils ne fussent pas nés d'un roi ou d'un dauphin[2]. Ce rang de petit-fils valut à Mademoiselle le prédicat d'Altesse Royale, mais elle est plus connue sous le nom de Mademoiselle.

Elle meurt au château de Versailles, à l'âge de sept ans, quelques mois après sa sœur, Mademoiselle d'Angoulême. Elle est inhumée à la basilique Saint-Denis, nécropole traditionnelle de la famille royale, et son cœur est déposé dans la chapelle Sainte-Anne de l'église Notre-Dame de l'abbaye du Val-de-Grâce. Il existe des portraits de Mademoiselle et de sa famille à Versailles, l'un d'eux fut exécuté par Élisabeth Vigée-Lebrun.

La petite Mademoiselle, avec ses frères, Louis-Antoine (à droite) et Charles–Ferdinand (à gauche) et leur chien, par Rosalie Filleul.

La reine Marie-Antoinette écrira à son frère l'empereur Joseph II, une lettre datée du 20 décembre 1783 : « le comte d'Artois a été affligé comme il devait l'être de la mort de sa fille, cela veut dire très touché à sa mort, et pendant sa maladie. En effet, cette enfant a eu une raison et une sensibilité, jusqu'à sa fin, au-dessus de son âge, mais il la connaissait trop peu pour être au désespoir, et je trouve qu'il a été très bien et surtout très naturel sur cela. Pour la comtesse d'Artois, qui ne sent rien, elle n'a pas été plus affligée de la mort de sa fille que de toute autre chose[3]. » Sachant que la reine n'aimait pas sa belle-sœur, on est en droit de se demander si Marie-Thérèse était aussi indifférente à la mort de sa fille que Marie-Antoinette ne le rapporte.

• Du 5 août 1776 au 5 décembre 1783 : Son Altesse Royale, Mademoiselle d'Artois.
• Du 16 septembre 1824 au 2 août 1830 : Son Altesse Royale, Madame (titre posthume)[4]

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