Madmoizelle

Madmoizelle est un site web et un magazine féminin numérique revendiquant une orientation féministe, fondé à Lille en 2005 par Fabrice Florent. Propriété de la société ALJ Agency, il est racheté en 2020 par le groupe Humanoid.

Madmoizelle

Création 20 juillet 2005
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Lille
Direction Marine Normand (direction générale)
Mélanie Wanga (directrice de rédaction)
Activité Presse en ligne
Production audiovisuelle
Société mère Humanoid, elle-même filiale de Crédit mutuel via le groupe EBRA
SIREN 483344107
Site web www.madmoizelle.com

Chiffre d'affaires 1 268 000  (2016)
Résultat net 149 000  (2016)

Historique

Le site est fondé en 2005 par Fabrice Florent[1],[2],[3],[4] et est une propriété de la société Alj Agency[5], à destination des femmes de 15 à 30 ans, à une époque à laquelle selon lui « il n'y avait pas grand-chose pour les lectrices de cet âge »[4].

En , la rédaction se déplace à Paris, et lance une campagne de financement participatif en juin. En novembre, elle se dote d'une régie publicitaire interne[2].

Fin 2016, Fabrice Florent abandonne le poste de rédacteur en chef et passe la main à Clémence Bodoc[6]. Il reste cependant toujours à la direction du magazine. À la suite de tensions internes, Clémence Bodoc est licenciée en et dès lors remplacée par Mymy, sa vice-rédactrice en chef[7].

En 2020, Fabrice Florent cède la société ALJ Agency, et donc le site, à la société Humanoid. Il est remplacé par Marine Normand à la direction générale et Mélanie Wanga à la direction des rédactions[8].

Caractéristiques

Cible

Il cible les femmes de 15 à 30 ans environ[9],[1], c'est-à-dire les « filles de leur sortie du lycée jusqu'à leur premier enfant » selon son fondateur[4].

Contenu

« On fait un site sans prendre nos lectrices pour des idiotes » selon Fabrice Florent[4]. Le site publie des articles qui ne portent pas uniquement sur les produits beauté, l'actualité people ou encore la santé, et en limitant les injonctions à la minceur ou à la consommation[réf. nécessaire]. Il produit notamment des contenus consacrés à la culture[4] et notamment à la culture pop, au cinéma, à la littérature, aux séries télé, à la musique, mais aussi aux jeux vidéo ou aux sorties high tech qui sont d'habitude peu présents dans la presse féminine[1][source insuffisante].

Il produit régulièrement des contenus, parfois politiquement engagés[10], sur des sujets touchant à la vie quotidienne des femmes[4], à la sexualité, au corps féminin[11],[10] et la santé, aux représentations des femmes dans les produits culturels, à la culture du viol[12],[13], au harcèlement[14],[15], et au féminisme auquel est consacré une rubrique[16]. Il traite aussi des sujets moins politiques comme la cuisine[réf. nécessaire], la mode ou encore les produits de beauté. En , un article de L'Obs qualifie Madmoizelle de « site féministe jeune et cool »[3].

Madmoizelle comporte également un forum[17],[2]. Le site se décline en une application pour smartphones et tablettes, et dispose d'une chaîne YouTube[18].

Selon une thèse universitaire parue en 2019 ayant analysé une partie de la production YouTube, son contenu serait contraint à la fois par un environnement relativement hostile aux femmes et par sa proximité avec le magazine féminin revendiquant un positionnement féministe tout en restant très grand public pour des raisons de marketing. Les vidéos produites oscillent en permanence entre le rappel des stéréotypes assignés aux femmes, et des tentatives de s'en démarquer par différentes méthodes, dont le recours à l'humour ou à la parodie[10].

Audience

Fabrice Florent, le fondateur du site, revendiquait 4,3 millions de visites en 2013[1]. Selon l’étude Net Observer-Harris Interactive, il était le cinquième site féminin préféré des Français sondés en dans la catégorie « Féminins »[2]. En , le site comptait 6 millions de visites mensuelles, « un chiffre stable depuis trois ans » d'après Le Figaro[8].

Collaboratrices

La dessinatrice Cy s'est fait connaître grâce à ses « strips de cul » publiés sur le site. L'illustratrice y mettait chaque mois une petite bande dessinée pour partager des anecdotes sur la sexualité[19].

Une partie de la rédaction a participé à La Nuit originale de , une table-ronde de vidéastes fondée par Thomas Hercouët[20].

La comédienne Marion Seclin, qui a réalisé plusieurs chroniques vidéo pour Madmoizelle[21],[22], a régulièrement été victime de harcèlement en ligne[23]. En particulier, une vidéo sur le harcèlement lui a valu des menaces de mort en 2016[10].

Léa Bordier qui est devenue connue par sa série Cher Corps, a été vidéaste chez Madmoizelle[24].

Polémiques

Fin , des internautes volent des photos de nus publiées sur un forum privé du site Madmoizelle et les publient sur des forums de Jeuxvideo.com. L'éditeur de Madmoizelle réplique alors par des menaces de poursuites[25],[26].

En , un compte Twitter, SaferBlueBird accuse le fondateur du site de harcèlement sexuel, harcèlement au travail et d'abus de pouvoir, en relayant des témoignages anonymes d'anciennes salariées[27],[3],[28]. Les témoignages affirment entre autres que Madmoizelle licencie leurs employées sans préavis quand elles ont des enfants ou sont considérées comme trop vieilles pour correspondre à l'image du magazine, que l'entreprise incite ses employées à se mettre en auto-entrepreneur afin d'éviter de leur payer des cotisations sociales, et incite leur rédactrices à afficher leurs poitrines sur la Seinte Fresque: un projet body positive. Où toute femme utilisant Internet pouvait déposer sur le site de Madmoizelle une photo de sa poitrine de manière anonyme et sécurisée (selon Madmoizelle [29]). Et voir les photos des poitrines des autres femmes ayant déposé leur photo. Pour ne plus être complexées par les poitrines idéalisées, retouchées, dans les médias, films,...etc)[3]. Fabrice Florent nie tous ces faits[30].

En , un article publié sur le site, titré « Le clip avec Natalie Portman enceinte jusqu'aux yeux qui a horrifié la moitié de la rédac' », critique un clip du chanteur britannique James Blake dans lequel apparaît Natalie Portman. Il évoque la « fascination » et le « dégoût » que provoquerait « le plan sur la peau distendue de la mère où l'enfant commence à gigoter » qui ne serait « pas fait pour les yeux de tous/toutes ». Le site est alors accusé par certains internautes du « body shaming » et de déprécier les femmes enceintes. Un hashtag #Badmoizelle apparaît alors momentanément sur Twitter[9]. Quelques heures plus tard, la rédaction publie un nouvel article (intitulé « L'article qu'on aurait dû publier sur notre rapport à la grossesse, révélé par le clip de James Blake avec Natalie Portman ») comprenant le texte original barré et présentant ses excuses. Les auteurs écrivent avoir « fait une erreur »[31],[source secondaire nécessaire].

Notes et références

  1. « Madmoizelle, un magazine web créé à Lille... qui n’est pas celui que vous croyez », La Voix du Nord, (consulté le ).
  2. Cécilia Di Quinzio, « Fabrice Florent (Madmoizelle.com), éternel damoiseau », Stratégies, (consulté le ).
  3. Renée Greusard, « Avis de tempête sur le site féministe MadmoiZelle », sur L'Obs, (consulté le ).
  4. « MadmoiZelle.com, la succes-story à l'accent Ch'ti », LCI, (consulté le ).
  5. « ALJ AGENCY (LILLE) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 483344107 », Societe.com (consulté le ).
  6. « Clémence Bodoc devient la nouvelle rédactrice en chef de madmoiZelle », Site officiel, (consulté le ).
  7. « Mymy devient la rédactrice en chef de madmoiZelle », Site officiel, .
  8. Chloé Woitier, « Le site féminin Madmoizelle acquis par l'éditeur de Numerama », sur Le Figaro, (consulté le ).
  9. « Natalie Portman: un clip la montrant enceinte accouche d'une polémique », L'Express, (consulté le ).
  10. Constance Marée, « "Quelque part entre féminité traditionnelle et féminisme… Analyse des stéréotypes genrés au sein de la chaîne Youtube MadmoiZelle », sur hdl.handle.net, Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication. Université de Louvain,
  11. « Madmoizelle rétablit la vérité sur le sexe féminin après la polémique autour du livre de Michel Cymes », L'Obs, (consulté le ).
  12. Clemence Bodoc, « Je veux comprendre… la culture du viol », Site officiel, (consulté le ).
  13. Vincent Manilève, « Quel regard portent les spectateurs sur le film «Gangsterdam»? », Slate, (consulté le ).
  14. « À Rock en Seine, un stand pour lutter contre les agressions sexuelles », Le Huffington Post, (consulté le ).
  15. Jean-Baptiste Roch, « Le harcèlement sexuel, véritable fléau des festivals de musique - Musiques - Télérama.fr », Télérama, (consulté le ).
  16. « Section « Féminisme » sur Madmoizelle.com », Site officiel (consulté le ).
  17. « Forums Madmoizelle » (consulté le ).
  18. « Cuisine, courts-métrages, sexualité : 5 chaînes YouTube à suivre en août 2017 », Numerama , (consulté le ).
  19. Bérénice Rebufa, « Le vrai sexe de la vraie vie : la BD « 100 % sexualité mais zéro culpabilité » », Konbini, (consulté le ).
  20. « Rencontre avec le créateur de “La Nuit Originale”, le plus long podcast de France », Les Inrocks, (consulté le ).
  21. Lucien Chenu, « Le docu qui met en avant les femmes sur YouTube », StreetPress, (consulté le ).
  22. « Du web à France 2, Marion Seclin ose le féminisme », Les Inrocks, (consulté le ).
  23. « Des journalistes insultées et harcelées sur Twitter pour avoir dénoncé le manspreading », Konbini, (consulté le ).
  24. « Cher Corps Léa Bordier », sur madmoiZelle.com (consulté le )
  25. Benoit Le Corre, « Vol de photos en ligne : quand les machos se déchaînent », Rue89, (consulté le ).
  26. Florian Reynaud, « Jeuxvideo.com, les trublions du Web français », Le Monde, (consulté le ).
  27. « Le site MadmoiZelle accusé de harcèlement au travail », Grazia, (consulté le ).
  28. « « Girlboss », ou l'hypocrisie de certaines entreprises revendiquées « féministes » », Slate, (consulté le ).
  29. Miquette, « Nique tes complexes et participe à la Seinte Fresque ! », sur Madmoizelle, (consulté le )
  30. « Avis de tempête sur le site féministe MadmoiZelle », sur L'Obs, (consulté le )
  31. « L'article qu'on aurait dû publier sur notre rapport à la grossesse, révélé par le clip de James Blake avec Natalie Portman », Site officiel, (consulté le ).

Liens externes

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