Maison centrale d'Ensisheim
La maison centrale d'Ensisheim est une maison centrale française située à Ensisheim, dans le département du Haut-Rhin, en région Grand Est.
Maison centrale d'Ensisheim | |
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Localisation | |
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Pays | ![]() |
Région | ![]() |
Département | Haut-Rhin |
Commune | Ensisheim |
DISP | Strasbourg |
Coordonnées | 47° 51′ 53″ nord, 7° 21′ 04″ est |
Installations | |
Type | Maison centrale |
Superficie | 10 082 m2 |
Capacité | 205 places |
Fonctionnement | |
Opérateur | ![]() |
Effectif | Environ 150 personnes, dont 111 gardiens[1] (mai 2010) |
Date d'ouverture | 1811 |
L'établissement dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Strasbourg.
D'une superficie d'un hectare quatre-vingt-deux[1], cette maison centrale comporte 205 places et accueille environ 200 détenus, essentiellement condamnés à de longues peines ou à la perpétuité[2],[3].
Histoire
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Construit au XVIIe siècle, l'établissement est un collège de jésuites qui devient, à partir de 1764, un dépôt de mendicité[1].
À la suite d'un décret impérial datant du , il est remanié par l'architecte Louis-Ambroise Dubut pour l'accueil des détenus condamnés à des peines d'emprisonnement de plus d'un an[1].
En 1938, à la suite de l'abolition des bagnes coloniaux, les condamnés aux travaux forcés rejoignent la prison d'Ensisheim pour y purger leur peine[1].
L'édifice fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques depuis 1987[4],[5].
Détenus célèbres
Parmi les détenus célèbres qui sont ou ont été emprisonnés à Ensisheim :
- Michel Fourniret, pédophile et tueur en série français, mort le , à l’âge de 79 ans ;
- Émile Louis, tueur en série français, mort le , à l'âge de 79 ans[6] ;
- Francis Heaulme, tueur en série français[7] ;
- Guy Georges, tueur en série français[6] ;
- Louis Poirson, tueur en série français[8] ;
- Christian van Geloven, pédophile et criminel sexuel, est décédé d'un cancer le à l'âge de 67 ans dans cette prison[9] ;
- Nordine Kelkal, frère du terroriste islamiste algérien Khaled Kelkal, principal responsable de la vague d'attentats commis en France en 1995[10] ;
- Abane Ramdane, militant politique et révolutionnaire algérien ;
- Michel Sydor, criminel sexuel, décédé à la centrale en 2014[11] ;
- Francis Dorffer, criminel, preneur d'otage[12] ;
- Mathieu M., meurtrier d'Agnes Marin[13] ;
- Vincenzo Aiutino: tueur en série ;
- Jonathan Daval, criminel ;
- Jean-Jacques Susini, un des chefs de l'OAS ;
- Tony Meilhon, meurtrier de Laëtitia Perrais.
Faits divers
En , une mutinerie éclate ravageant une partie des bâtiments dans un incendie ; ils seront reconstruits l'année suivante[1].
Récemment, plusieurs prises d'otages ont eu lieu dans cette prison, sans faire de blessé :
- En , deux détenus prennent en otage un surveillant pénitentiaire ; ils se rendent après 15 heures de négociations[3] ;
- En , une autre surveillante est également prise en otage ; le détenu se rend après 13 heures de négociations[14] et sera condamné à cinq ans de prison ferme pour cet acte[15].
- Le , Mickaël Gilgenmann, détenu de 27 ans qui protestait contre le traitement de l'administration pénitentiaire, retenait le psychologue de la maison d'arrêt d'Ensisheim en otage et le menaçait avec une lame sous la gorge. L'otage a été libéré 7 heures plus tard sans effusion de sang[16].
- Le , prise d'otage[17]. Le principal auteur est Francis Dorffer[12].
Divers
La nouvelle d'Éric-Emmanuel Schmitt, La Vengeance du pardon (2017), se passe en grande partie entre ses murs. Le texte raconte les rencontres entre un assassin nommé Sam Louis (largement inspiré de Guy Georges) et la mère de l’une de ses victimes.
Notes et références
- Rapport de visite : Maison centrale d'Ensisheim sur le site du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), du 18 au 21 mai 2010
- Gaston Demange, Anthony Cariddi, Nathan Beil et Bastien Wioland, « Derrière les murs de la maison centrale d'Ensisheim » sur L'Alsace, 31 juin 2011
- Marie Denos, « Prison : Heureux dénouement après une prise d'otage » sur Paris Match, 7 janvier 2010
- « Collège des Jésuites (Ensisheim) », notice no PA00085420, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Collège des Jésuites (Ensisheim) », notice no IA00074217, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Le tueur en série Emile Louis est mort sur Le Parisien, 20 octobre 2013
- Vincent Vantighem, « Francis Heaulme: "Si je sors un jour de prison, je me ferai tout petit" » sur 20 minutes, 26 septembre 2013
- Stéphane Bourgoin, « Portrait du tueur en série Louis Poirson » sur au-troisieme-oeil.com, 5 février 2005
- Van Geloven, "le monstre d’Elne", est mort en prison après l'assassinat de deux fillettes sur Ladepeche.fr, 05 mai 2012
- Franck, Johnnanes, « L'avocat du frère de Khaled Kelkal réclame l'abrogation de son arrêté d'expulsion » sur Libération, 29 septembre 1995
- « Michel Sydor, le meurtrier de la petite Jessica est mort », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le )
- Alain Morvan, « Francis Dorffer, serial preneur d’otage », sur estrepublicain.fr, (consulté le ).
- AFP, « En prison, des parloirs anti-Covid qui isolent encore plus », sur Le Point,
- AFP, « Le preneur d'otage de la prison s'est rendu » sur Libération, 14 août 2013
- Alain Morvan, « Prise d’otage d’Ensisheim : cinq ans ferme pour Sadik Djaïdia » sur Le Républicain lorrain, 26 septembre 2013
- AFP, « Alsace : le psychologue retenu par un détenu libéré » sur Le Point, 30 juin 2016
- Bruno Poussard, « Alsace: A Ensisheim, prison de plusieurs tueurs en série, quatrième prise d'otage depuis 2010 », sur 20 Minutes, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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