Maison de Paul Berthelot

Paul Berthelot achète la maison du 28 rue Ernest-Renant à Bordeaux, alors une échoppe, à Amélie Martin le 15 mars 1899. Il effectue des travaux de 1899 à 1908 sur la maison, dotée alors d’un seul étage, pour en rajouter un autre et ouvrir l’ensemble sur la rue et sur le jardin[1].

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Maison de Paul Berthelot

Maison de Paul Berthelot
Situation
Coordonnées 44° 50′ 51″ nord, 0° 35′ 30″ ouest
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Ville Bordeaux
Quartier(s) Caudéran
Morphologie
Type Maison
Histoire
Création 1899-1908
Géolocalisation sur la carte : Bordeaux
Géolocalisation sur la carte : France

Des parties de l'immeuble sont inscrites sur la liste supplémentaire des monuments historiques après l'arrêté du 8 juillet 1992[2]. Ces parties se composent des façades et toitures, de la cage d'escalier avec sa rampe, du salon chinois, de la salle de bains du premier étage, de l'ensemble des verrières et de la totalité du décor intérieur.


Biographie

Paul Berthelot est né le 7 janvier 1863 à Bordeaux dans une famille originaire des Antilles. Il décède en 1932 et sa femme en 1934.

Il est journaliste, notamment à La Petite Gironde où il occupe le poste de secrétaire général de la rédaction. Il est également librettiste, auteur dramatique et critique d'art.

Il effectue un voyage de trois ans en Asie pour y couvrir la presse. Ce voyage lui donne des idées pour la réalisation de sa maison bordelaise dans un style Art nouveau et éclectique.

Architecture

Façade côté rue

Depuis la rue, la maison ressemble à toutes les autres, il n’y a pas de volonté ostentatoire. L’autre coté (jardin) est invisible depuis la rue. Il ne faut pas parler d'hôtel particulier pour cet édifice mais bien de maison, car ses dimensions sont moindres du fait que le couple Berthelot n'a pas d'enfant.

La façade rue de cette maison se divise en trois niveaux soit deux étages[1]. Cette façade se veut sobre pour ne pas attirer l’œil dans la rue. Le couple ne souhaitait pas que leur maison se détache de son paysage urbain même si elle contient des détails subtils et raffinés. Le rez-de-chaussée se compose de deux fenêtres et une porte accessible par un double emmanchement. Le numéro de la porte est implanté au milieu d'une feuille d'acanthe, que l'on retrouve également sur les consoles[3] (éléments porteurs du balcon). Ce premier niveau accentue la stéréotomie de l'architecture par un refend de maçonnerie horizontal. Pour les niveaux supérieurs, ce bossage sera présent essentiellement sur la partie centrale de la façade.

Au second niveau (correspondant au premier étage) les deux fenêtres latérales possèdent des garde-corps ferronés et la fenêtre centrale est quant à elle soulignée d'un balcon ferroné à son tour. Au-dessus des fenêtres, la présence de décors végétal persiste. La salle de bain est signifiée par les vitraux de la baie au-dessus de la porte d'entrée.

Le second étage n'est plus marqué par des ferronneries mais par des balustrades. De même, les feuilles d'acanthe deviennent des guirlandes végétales.

La partie sommitale de la maison est soulignée d'un tympan arqué et de balustrades de part et d'autre.

Plan[1]

Le niveau du jardin est en dessous du niveau de la rue.

Le rez-de-chaussée est un niveau destiné au pièces communes, le premier étage est consacré à des pièces de jeux tels que le billard et une première chambre. Le dernier étage est dédié aux trois dernières chambres. D'après les plans, il s'agit d'une maison tournée vers la réception de convives car les pièces de nuit sont à l'étage.

Tous les étages sont reliés par un axe de circulation et communication verticale, à savoir un escalier fait de pierre pour les marches et de bois et métal pour la rambarde. Il est traversant et permet la circulation du sous-sol au deuxième étage où il est couronné d'une verrière, véritable puits de lumière. Il est entièrement orné de peintures d'Émile Brunet réalisées en 1908, selon la signature visible dans la partie basse du mur du premier virage. Selon des sondages récents (2021) la peinture actuelle recouvrirait une imitation marbre au niveau du limon (la plinthe perpendiculaire aux marches en pierre).

Mobilier

L'intégralité du mobilier d'origine a été donnée à la ville de Bordeaux.

Il semblerait que le grand salon était décoré de plantes dans des pots en zinc. Les plantes auraient alors pour effet de faire entrer le naturel dans la maison, de le reconnecter avec l’extérieur, toujours dans l’idée d’un art nouveau en communion avec la nature, dans ces formes, ces motifs, ces couleurs et ces textures.

Les peintures

Le décor peint de la maison, principalement au rez-de-chaussée et dans l'escalier, est réalisé par deux peintres français, Émile Brunet et Félix Carme.

Les peintures florales

C'est Félix Carme qui est chargé du décor peint au thème floral de la maison.

On retrouve son travail dans les quatre panneaux du couloir d'entrée. Ces quatre panneaux ont pour thème les quatre saisons représentées sous forme de compositions florales.

Le salon reçoit également un décor floral sous forme d'un grand tableau intitulé L'Été, signé en bas à droite par Félix Carmes. On y voit une gerbe de fleurs dans un jardin aménagé.

Les peintures de femmes

Émile Brunet réalise des peintures de formats divers sur le thème de la femme et de l'amour, des thèmes qui apparaissent cher à Paul Berthelot.

La première pièce d'accueil, le salon jouxtant la porte d'entrée, est décorée de quatre médaillons placés dans les quatre coins de la pièce, portant le portrait de quatre femmes. Au centre du mur Est, on trouve dans la partie haute du manteau de la cheminée, un cinquième élément peint. Il s'agit d'un tableau intégré au manteau représentant trois putti, dont deux volants.

L'escalier, au centre de la maison, est décoré de grandes fresques signée par Émile Brunet en 1908, entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Ces fresques représentent des femmes tout juste drapées, dans un environnement extérieur où la nature se mêle à des ruines de pierres.

Notes et références

  1. Voir les plans par niveaux, coupes et élévations, conservés à la DRAC-Aquitaine à Bordeaux
  2. « Immeuble à Bordeaux », sur pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  3. « vocabulaire architectural », sur www.bordeauxphotopassion.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • Dominique Dussol, Le festin, "La maison de Paul Berthelot", 2021.
  • Dominique Dussol , Art et bourgeoisie: la société des amis des arts de Bordeaux (1851-1939), Bordeaux, 1997.
  • Jean-Jacques Michaud, Bordeaux, le vitrail civil 1840-1940, 2011
  • Dossier de la DRAC-Aquitaine, Bordeaux.

Articles connexes

Liens externes

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