Mal de mer

Le mal de mer ou naupathie est une forme de cinétose (mal des transports) caractérisée par des nausées (du grec ancien ναυς / naus, « navire ») et, dans des cas extrêmes, des vertiges après avoir passé du temps sur une embarcation sur l'eau. Il est généralement provoqué par le balancement de l'embarcation et le décalage entre les informations de mouvement fournies par le système vestibulaire et les informations visuelles.

Pour un article plus général, voir Cinétose.

Sac mal de mer.

Ce mal touche 25 à 30 % des personnes, disparaissant généralement après deux ou trois jours (phénomène d’« amarinement »)[1]. Après un long temps passé en mer, les marins ressentent parfois ce mal lors du retour à la terre (« mal de terre » notamment dans des endroits exigus).

Selon le zoologiste Reinhold Hilbig, les poissons pourraient avoir le mal de mer : étudiant les effets sur l'homme de l'apesanteur sous-marine, il a placé 49 poissons dans un miniaquarium à bord d'un avion qui a fait une descente brutale, huit d'entre eux ont « complètement perdu l'équilibre »[2].

Principaux symptômes

  • Nausées
  • Lourdeurs de tête, vertiges
  • Sensations de froid (frissons) ou de chaud
  • Pâleur
  • Transpiration excessive
  • Bâillements, somnolence, apathie
  • Bourdonnement dans les oreilles
  • Hypersialorrhée
  • Vomissements
  • Évanouissement

Facteurs aggravant le mal de mer

  • « Règle des 4 F[1] ou 5F » :
    • F comme Froid
      • se couvrir (prévoir une couche supplémentaire de vêtement
    • F comme Faim
      • manger des sucres lents
      • prévoir des barres de céréales
    • F comme Frousse
      • mettre son harnais à poste
      • enfiler une brassière
      • communiquer avec les autres
    • F comme Fatigue
      • s'allonger le plus près possible du centre de gravité du bateau
et
    • F comme Soif[3].
      • prévoir une bouteille d'eau (1.5 litre par jour)

Prévention

  • Respecter la « règle des 4 F (ou 5F ) » ;
  • éviter les aliments riches en histamine (poissons marinés, chocolat...) ou l'alcool avant son départ[4]
  • s'installer au centre du bateau (endroit le plus stable) dans le sens de la navigation, dans des zones aérées (sur le pont plutôt qu'en cabine ou dans le carré où l'on perd ses repères visuels)[1];
  • mâcher la racine du gingembre, comme certains marins chinois[5] ;
  • stimuler un point d'acupuncture[6].
  • avoir un large accès visuel à l'horizon, afin de le percevoir fixe et horizontal ;
  • barrer, et mettre ainsi en conformité perceptions et actions volontaires ; être actif à la marche du bateau
  • s'allonger au plus près du centre de gravité du bateau ;

Traitement

Les principaux traitements préventifs et symptomatiques sont[7] :

Conséquences

Le mal de mer affecte fortement la qualité de vie à bord des navires, et la qualité du travail des personnes qui en sont victimes, il est en outre une source de fatigue, autant de facteur de risques pour les personnels affectés à des taches vitales, ou scientifiques (quand des chercheurs sont en mission à bord d'une navire océanographique par exemple[13].

Notes et références

Docteur Jean Yves Chauve, Urgences à bord : soigner avant le médecin, Paris, Voiles et voiliers, , 159 p. (ISBN 2-916083-00-6), Chapitre 8.1.

  1. Jean-François Lemoine, émission « Pourquoi, docteur ? » sur Europe 1, 29 juillet 2012
  2. « Les poissons ont le mal de mer », sur liberation.fr,
  3. Le mal de mer en bateau, sur skippair.com.
  4. « Mal de mer - Trucs et astuces pour le surmonter - Dreamlines.fr Blog », (consulté le )
  5. (en) A. Grøntved, T. Brask, E. Hentzer, « Ginger root against seasickness. A controlled trial on the open sea », Acta Otolaryngolology, vol. 105, no 1, , p. 45-49. (PMID 3277342)
  6. Groupe d'Étude et de Recherche en Acupuncture
  7. Le Mal de mer sur navigateur.info
  8. François-Xavier Ricardou, « Boarding ring : des lunettes contre le mal de mer », Voiles et Voiliers, (lire en ligne)
  9. « Gingembre, Eurekasanté par Vidal », sur eurekasante.vidal.fr,
  10. « La rééducation optocinétique contre le mal de mer », sur www.bateaux.com, (consulté le )
  11. « Loïs Bonne et Guy Le Moing : Le mal de mer, histoires et traitements », sur www.oufipo.org, (consulté le )
  12. « La stimulation optocinétique (Optokinetic stimulation) / Rééducation vestibulaire », sur www.vestibulaire.com (consulté le )
  13. Jégaden, D., Menaheze, M., & Lucas, D. (2019). Influence du mal de mer sur le travail de chercheurs embarqués à bord de navires océanographiques français. Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement|résumé.
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