Malaïka
Malaïka, qui signifie « ange » en swahili, est la plus importante chanson à succès issue de l'Afrique de l'Est. Le texte original est en swahili. Elle fut interprétée pour la première fois en public par Fadhili William en 1958. La parenté de cette chanson lui est généralement attribuée mais celle-ci est discutée.
« Malaika » redirige ici. Pour les autres significations, voir Malaika (homonymie).
Sortie | 1958, Colonie britannique du Kenya |
---|---|
Enregistré |
1960, Colonie britannique du Kenya aux East African Studios (Nairobi) |
Durée | 2:52 |
Genre | Musique de variétés (Love song) |
Auteur-compositeur | Fadhili William |
Producteur | Eric Blackart |
Label | East African Records |
Historique
Fadhili William
C'est en 1958 que Fadhili William chante pour la première fois à la station de radio African Broadcasting Services[1] dans une émission appelée The Voice of Kenya et diffusée en direct ce qui deviendra non seulement son plus grand succès, mais aussi la plus célèbre chanson jamais composée en Afrique de l'Est : Malaïka.
Le premier enregistrement sonore de la chanson par Fadhili William a lieu en 1960 à Nairobi dans les studios East African Records d'Eric Blackart avec son groupe les Jambo Boys et Fundi Konde[2].
Plus tard, en 1962, elle fut réenregistrée, toujours à Nairobi, aux Equator Sound Studios avec l'Equator Sounds Band[3] et Daudi Kabaka. L'Anglais Charles Worrod, patron des studios et du label, assura la renommée internationale de la chanson.
Miriam Makeba
La première artiste à reprendre la chanson dans son répertoire est Miriam Makeba. Elle sera enregistrée pour la première fois en 1965 sous le titre de My angel, sur l'album An evening with Belafonte/Makeba et chantée en duo avec Harry Belafonte.
Si le texte original ne comporte que deux couplets, Miriam Makeba y insère un troisième au milieu des deux autres[4]. Elle ralentit également le tempo qui s'ajuste mieux au message du texte.
Autres
Outre Miriam Makeba et Harry Belafonte qui l'interprètent régulièrement séparément, d'autres artistes ont repris la version de Miriam Makeba - avec les trois couplets et le tempo plus lent - dans leur répertoire.
Citons : Angélique Kidjo, Khadja Nin, Soweto Gospel Choir, Suzzana Owiyo (chanté pour moitié en swahili et pour moitié en luo), Boney M., Helmut Lotti, Pete Seeger, Hep Stars, Les Humphries singers (chanté en anglais), Kaïssa Doumbè, Safari Sound Band, Lisa Ono, Mel Jersey (chanté en allemand).
En version instrumentale : Bob Brozman et Djeli Moussa Diawara en duo (guitare et kora), Hiroko Kokubu (piano), Tanja Zajc Zupan (cithare).
Controverse
Plusieurs versions existent quant à la parenté de l'œuvre. Bien qu'actuellement le monde de la musique considère qu'il faut attribuer les premiers et troisièmes couplets à Fadhili William, personne n'a jamais perçu de redevances pour la propriété intellectuelle.
- Le compositeur tanzanien Adam Salim affirme qu'il aurait composé la chanson à Nairobi entre 1945 et 1946 ;
- Miriam Makeba présentait toujours la chanson comme provenant de Tanzanie mais sans jamais citer son auteur « ... here's a song that comes from Tanzania » ;
- le producteur Charles Worrod fournit une autre version en créditant la chanson au beau-frère de Fadhili William, Grant Charo, sans que ce dernier ait jamais confirmé cette affirmation ;
- Fadhili William a toujours revendiqué la « paternité » de Malaïka, en fournissant même une description détaillée des circonstances dans lesquelles il l'a écrite.
- Le musicien David Amunga affirme que les paroles ont été ramenées au Kenya après la Seconde Guerre mondiale par une unité de divertissement de l’armée britannique composée de musiciens africains et chargée de divertir les unités africaines combattant en Birmanie.
Paroles
Texte de Fadhili William |
Texte de Miriam Makeba |
Traduction française |
---|---|---|
Malaika, nakupenda Malaika (2x) | Mon Ange, je t'aime mon Ange | |
Nami nifanyeje, kijana mwenzio | Que puis-je faire, moi ton jeune amoureux | |
Nashindwa na mali sina, we | Si ce n’était le manque de fortune, oui | |
Ningekuoa Malaika | Je t’épouserais Mon ange | |
Nashindwa na mali sina, we | Si ce n’était le manque de fortune, oui | |
Ningekuoa Malaika | Je t’épouserais Mon ange | |
Pesa zasumbua roho yangu (2x) | L'argent trouble mon esprit | |
Nami nifanyeje, kijana mwenzio | Que puis-je faire, moi ton jeune amoureux | |
Nashindwa na mali sina, we | Si ce n’était le manque de fortune, oui | |
Ningekuoa Malaika | Je t’épouserais Mon ange | |
Nashindwa na mali sina, we | Si ce n’était le manque de fortune, oui | |
Ningekuoa Malaika | Je t’épouserais Mon ange | |
Kidege, hukuwaza kidege (2x) | Petit oiseau, je rêve de toi, petit oiseau | |
Nami nifanyeje, kijana mwenzio | Que puis-je faire, moi ton jeune amoureux | |
Nashindwa na mali sina, we | Si ce n’était le manque de fortune, oui | |
Ningekuoa Malaika | Je t’épouserais Mon ange | |
Nashindwa na mali sina, we | Si ce n’était le manque de fortune, oui | |
Ningekuoa Malaika | Je t’épouserais Mon ange |
Notes et références
- L'African Broadcasting Services deviendra la Kenya Broadcasting Corporation en 1961 et en, 1964, une société publique.
- Fundi Konde était, à la fois, instrumentiste, chanteur et ingénieur du son.
- Equator Sounds Band est le nouveau nom des Jambo Boys lorsque East African Records est devenu Equator Sounds Studio en 1962. Ils sont parfois aussi surnommés les Black Shadows en référence aux Shadows.
- Miriam Makeba ne revendiquera jamais la « paternité » de ce troisième couplet.
Liens externes
- Portail du Kenya
- Portail des années 1960
- Portail de la musique • section Chanson