Manifeste des douze (15 novembre 1940)
Les Principes du syndicalisme français, dit Manifeste des douze, est une déclaration rédigée et signée le au domicile de Christian Pineau, 12 rue de Verneuil à Paris[1], par douze syndicalistes français pour tenter de détourner la Révolution nationale du régime de Vichy de ses orientations corporatistes.
Pour l’article homonyme, voir Manifeste des douze.
Présentation
Adopté par le CEES (comité d'études économiques et syndicales) créé après la dissolution définitive des centrales syndicales le , il traduit le rapprochement entre le CGT et la CFTC. Il est cosigné par 9 membres de la CGT (dont quatre de la tendance anticommuniste Syndicats : Vandeputte, Jaccoud, Pineau, Capocci) et 3 de la CFTC, réunis clandestinement en , au 52 rue de Verneuil[2].
- Maurice Bouladoux, ancien secrétaire adjoint de l'ex-C.F.T.C.
- Oreste Capocci, secrétaire général de la Fédération des employés (ex-C.G.T.).
- François Chevalme, secrétaire de la Fédération des métaux (ex-C.G.T.).
- Albert Gazier, secrétaire général de la Chambre syndicale des employés de la région parisienne (ex-C.G.T.).
- Eugène Jaccoud, secrétaire général de la Fédération des moyens de transports (ex-C.G.T.).
- Robert Lacoste, ancien secrétaire de la Fédération des fonctionnaires (ex-C.G.T.).
- Pierre Neumeyer, ancien secrétaire de la Fédération des fonctionnaires (ex-C.G.T.).
- Christian Pineau, secrétaire de la Section fédérale de banque et de bourse (ex-C.G.T.).
- Louis Saillant, secrétaire de la Fédération du bâtiment et du bois (ex-C.G.T.).
- Gaston Tessier, ancien secrétaire général de l'ex-C.F.T.C.
- Victor Vandeputte, secrétaire général de la Fédération du textile (ex-C.G.T.).
- Jules Zirnheld, ancien président de l'ex-C.F.T.C.
Il est considéré comme le premier acte de résistance du syndicalisme, ce qui est un peu exagéré car cette résistance est encore balbutiante dans la mesure où la plupart des syndicalistes acceptent la politique de présence auprès des pouvoirs publics et aussi parce que le texte de ce manifeste est très en retrait par rapport aux discours de la CGT d'avant guerre.
Il s'agit cependant d'un acte courageux, notamment par sa condamnation explicite de l'antisémitisme, à l'heure où le régime révèle sa nature (répression des juifs et des francs-maçons, sanctions contre les enseignants). Le manifeste imagine une fois la France libérée la perspective d'un syndicalisme réunifié à la façon de celle du trade unionisme britannique[3].
Annexes
Bibliographie
- Histoire des syndicats, 1906-2006, Dominique Andolfatto et Dominique Labbé, Paris, Seuil, 2006
- Alya Aglan, « Des syndicalistes dans la Résistance », Vingtième Siècle, revue d'histoire, no 67, , p. 119-127 (lire en ligne)
Sources
Texte intégral
- Principes du Syndicalisme Français. Texte intégral du Manifeste des douze, rendu public le , sur wikisource en français.
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