Manre
Manre est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Manre | |
Vue d'ensemble de la rue Principale avec la mairie, le monument aux morts et le clocher de l'église. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Vouziers |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise |
Maire Mandat |
Gérald Lorfeuvre 2020-2026 |
Code postal | 08400 |
Code commune | 08271 |
Démographie | |
Population municipale |
100 hab. (2019 ) |
Densité | 5,4 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 15′ 46″ nord, 4° 39′ 56″ est |
Superficie | 18,5 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Attigny |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est à la limite sud du département des Ardennes : parmi les communes limitrophes, Gratreuil et Sommepy-Tahure appartiennent au département de la Marne.
Ce village est à la confluence de deux cours d'eau, l'Allin (ou Alin, anciennement l'Aure) et les Viviers, encore appelé ruisseau de la Tannerie. À la sortie est du village, à l'endroit de cette confluence, près d'un ancien moulin, subsiste d'un ancien site médiéval un ouvrage de terre parfaitement circulaire, haut de 5 m, mesurant quelque 70 m de diamètre à la base et entouré d'un fossé en eau large d'une dizaine de mètres[1]. Plus à l'est, le ruisseau du Bois Isay vient renforcer encore le ruisseau d'Allin[2].
Urbanisme
Typologie
Manre est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (31 %), forêts (2,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), zones urbanisées (1,4 %), prairies (1 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Histoire
Le territoire de la commune a été un site celtique. Des squelettes ont été exhumés à plusieurs reprises au XIXe siècle, au nord du territoire de la commune[2]. Plus récemment au XXe siècle, dans les années 1960, plus d'une vingtaine de tombes ont été mises en évidence sur le Mont-Troté, dans la partie sud-est du territoire de la commune, ainsi qu'une tombe à char, datant de la culture de La Tène. Outre les squelettes, des objets divers ont été exhumés, torques, bracelets, fibules, vases, etc. Une tombe est reconstituée au musée de l'Ardenne, et des éléments sont également présentés au musée Saint-Remi de Reims[10],[11].
Vers l'an 1000, ce territoire est déjà la propriété de l'église de Reims, pour plusieurs siècles[12],[2]. Les comtes de Grandpré en sont les avoués : ils en deviennent dans les faits les maîtres absolus, sauf l'hommage qu'ils rendent aux archevêques de Reims[2]. Une charte de franchise est accordée en 1273 aux habitants, avec l'élection d'échevins, contre une contribution annuelle[1].
Le , le duc de Lancastre investit le bourg malgré ses remparts, le ravage et l'incendie lors de la chevauchée vers Reims[2].
Pendant la Première Guerre mondiale, le front se stabilise de à à Tahure, au sud de la commune de Manre. Tahure est détruite complètement par le conflit et ne s'en relève pas[13]. Fin , la 4e armée française du général français Henri Gouraud, épaulée par la première armée américaine du général Pershing, mène dans cette région la dernière attaque, l'offensive Meuse-Argonne. Manre est un des premiers villages libérés lors de cette attaque[14].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2019, la commune comptait 100 habitants[Note 2], en augmentation de 13,64 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,68 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
Église Saint-Martin
Construire dans les années 1920, elle remplace une église détruite au cours de la Première Guerre mondiale[21].
Moulin de Manre
Un moulin existe depuis plusieurs siècles à l'extrémité est du village et à la confluence de l'Allin et du ruisseau de la Tannerie[1],[2]. Il est cité dans la charte de 1273[22]. Ce moulin a appartenu notamment à deux grandes familles de meuniers des Ardennes, les Périnet puis les Payer (la famille des Payer s'est divisée en plusieurs branches ; le botaniste Jean-Baptiste Payer, fils de meunier, est issu d'une de ses branches implantée dans le Vouzinois)[23]. Cet ancien moulin conserve des installations industrielles du XIXe siècle, en particulier une roue à augets verticale, en fer, et une turbine hydraulique. Le bâtiment de meunerie est en brique, à toit à deux pans, avec des planchers soutenus par des colonnes en fonte. Les façades montrent un décor géométrique à motifs de briques sur les façades. Un ancien logement patronal, en brique et pierre, dans un style Art déco est accolé à cette ancienne meunerie. Construit sur un soubassement surélevé, il est surmonté de toits à croupe et en pavillon débordants. Au XXe siècle, le moulin est utilisé pour moudre des farines pour animaux, puis converti en habitations en 1985[23].
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Daniel Hochedez, « À la découverte des sites médiévaux de l'Argonne du Nord », Horizons d'Argonne, no 88, , p. 7-14 (lire en ligne)
- Octave Guelliot, Dictionnaire historique de l'arrondissement de Vouziers, t. VI, Charleville-Mézières, éditions Terres ardennaises, , 112 p. (ISBN 2-905339-57-8), « Manre », p. 11-18
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- J. G. Rozoy, « Le cimetière gaulois du Mont Troté à Manre », Études Ardennaises, no 40, , p. 40-42
- J. G. Rozoy, « La tombe 27 du Mont Troté (Ardennes) », Revue du Nord, t. 47, no 187, , p. 615-622 (DOI 10.3406/rnord.1965.2549, lire en ligne)
- Patrick Demouy, Genèse d’une cathédrale. Les archevêques de Reims et leur église aux XIe et XIIe siècles, Éditions Dominique Guéniot, , 814 p., p. 102, 503, 504? 521, 711
- Jean-Pierre Husson, « Les 7 villages détruits de la Marne », sur Centre national de documentation pédagogique
- (en) Francis W. Halsey, The Literary Digest History of the World War : Compiled from Original and Contemporary Sources, Cosimo, Inc., (lire en ligne), p. 26
- Almanach Matot-Braine, Reims, 1879, p292.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Église paroissiale Saint-Martin - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire-patrimoine.cr-champagne-ardenne.fr (consulté le )
- Marie-France Barbe, Sylvie Laverdine et Françoise Parizel, Moulins des Ardennes. Par monts et par vaux, Éditions Terres Ardennaises, , p. 97
- Maya Bennani, Bruno Decrock, François Griot et Julien Marasi, « Manre, Moulin (rue du). Moulin à blé, puis usine de produits pour l'alimentation animale, actuellement maison », dans Patrimoine industriel des Ardennes, Conseil départemental des Ardennes, (ISBN 978-2-87825-458-7, lire en ligne), p. 156
Liens externes
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