Henri de Grosmont
Henri de Grosmont (né vers 1310 et mort le [1]), dit également Henri de Lancastre, est comte de Derby en 1337, de Lancastre et de Leicester en 1345, de Lincoln en 1349, puis duc de Lancastre en 1351, finalement comte de Moray en 1359. Fils d'Henri de Lancastre (mort en 1345), comte de Leicester et de Lancastre, et de Maud Chaworth, il naît au château de Grosmont. Il est arrière-petit-fils en ligne masculine du roi d'Angleterre, Henri III.
Pour les articles homonymes, voir Henri de Lancastre (homonymie).
Titres
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(10 ans et 17 jours)
Prédécesseur | Création du titre |
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Successeur | Jean de Gand |
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(11 ans, 7 mois et 3 jours)
Prédécesseur | Alice de Lacy |
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Successeur | Maud de Lancastre |
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(15 ans, 6 mois et 1 jour)
Prédécesseur | Henri de Lancastre |
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Successeur | Jean de Gand |
–
(15 ans, 6 mois et 1 jour)
Prédécesseur | Henri de Lancastre |
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Successeur | Maud de Lancastre |
–
(24 ans et 7 jours)
Prédécesseur | Création du titre |
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Successeur | Jean de Gand |
Faits d’armes |
Bataille de L'Écluse Bataille de Bergerac Bataille d'Auberoche Siège de Calais Bataille de L'Espagnols sur Mer Siège de Rennes |
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Conflits | Guerre de Cent Ans |
Naissance |
v. 1310 Château de Grosmont |
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Décès |
Leicester |
Père | Henri de Lancastre |
Mère | Maud Chaworth |
Conjoint | Isabelle de Beaumont |
Enfants |
Maud de Lancastre Blanche de Lancastre |
Biographie
Grosmont combat comme croisé en Prusse, à Rhodes et à Grenade. Il se distingue également en Écosse. Il est nommé comte de Derby en , et guerroie contre le comte de Flandre. Il participe à la bataille de l'Écluse en 1340, retourne combattre en Écosse, puis en Bretagne en . Il est nommé ambassadeur auprès de Clément VI, puis des rois d'Espagne. Il se distingue au siège d'Algésiras (1343).
Il est nommé lieutenant du roi et capitaine en Aquitaine en . Il débarque à Bayonne avec 500 chevaliers et 2 000 archers, se dirige vers le nord par Bordeaux, remporte la victoire d'Auberoche. Il remporte quelques combats à Meilhan, Monségur et La Réole. En septembre et , au cours d'une chevauchée, il prend Saint-Jean-d'Angély, Lusignan, Poitiers, Montreuil-Bonnin, Saintes et les principales places du Poitou et de la Saintonge[2]
Il rembarque en 1347. Le roi Édouard III lui donne la ville de Bergerac et le droit de frapper monnaie. En 1349, il devient vice-régent du duché de Gascogne, charge étendue la même année au Poitou (avec le monopole sur le sel du « golfe de Poitou »).
Il est un insatiable jouteur (Blyth en 1328, Dunstable en 1334, Londres en 1342, Windsor en 1344…) et ses exploits dans les lices lui valent une sérieuse blessure à la jambe en 1358, lors de joutes prestigieuses tenues à Windsor[3].
Il est fait duc de Lancastre en 1351 (le seul duc de l'époque en Angleterre avec le duc de Cornouailles, le Prince Noir) après avoir secouru le Prince Noir au large de la Gascogne. En 1356, il ne peut assurer sa jonction avec le Prince noir avant la bataille de Poitiers, et tente vainement à investir la ville de Rennes pendant l'hiver 1356-1357[4]. Il est des capitaines de l'armée anglaise lors de la chevauchée vers Reims de 1359-1360, qui fait sacrer Édouard III roi de France. Il meurt de la peste noire en 1361.
Mariage et descendance
Sont nées de son mariage en 1334 avec Isabelle de Beaumont (1320 – vers 1359) :
- Maud de Lancastre (1340-1362), mariée à Ralph Stafford (mort en 1349), puis en 1352 à Guillaume de Wittelsbach, duc de Bavière-Straubing, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande ;
- Blanche de Lancastre (1345-1369), mariée en 1359 à Jean de Gand (1340-1399), duc de Lancastre. D'où postérité royale : en effet Grosmont est le grand-père d'Henri IV.
Ancêtres
16. Jean sans Terre | ||||||||||||||||
8. Henri III d'Angleterre | ||||||||||||||||
17. Isabelle d'Angoulême | ||||||||||||||||
4. Edmond de Lancastre, 1er comte de Lancastre | ||||||||||||||||
18. Raimond-Bérenger IV de Provence | ||||||||||||||||
9. Éléonore de Provence | ||||||||||||||||
19. Béatrice de Savoie | ||||||||||||||||
2. Henri de Lancastre, 3e comte de Lancastre | ||||||||||||||||
20. Louis VIII le Lion | ||||||||||||||||
10. Robert Ier d'Artois | ||||||||||||||||
21. Blanche de Castille | ||||||||||||||||
5. Blanche d'Artois | ||||||||||||||||
22. Henri II de Brabant, duc de Brabant | ||||||||||||||||
11. Mathilde de Brabant | ||||||||||||||||
23. Marie de Souabe | ||||||||||||||||
1. Henri de Grosmont, 1er duc de Lancastre | ||||||||||||||||
12. Patrick de Chaworth | ||||||||||||||||
6. Patrick de Chaworth, seigneur de Kidwelly | ||||||||||||||||
13. Hawise de Londres | ||||||||||||||||
3. Maud Chaworth | ||||||||||||||||
28. William Beauchamp | ||||||||||||||||
14. Guillaume de Beauchamp, 9e comte de Warwick | ||||||||||||||||
29. Isabella Mauduit | ||||||||||||||||
7. Isabelle de Beauchamp | ||||||||||||||||
30. John FitzGeoffrey | ||||||||||||||||
15. Maud FitzJohn | ||||||||||||||||
31. Isabel Bigod | ||||||||||||||||
Écrit
- Le livre de seyntz medicines [Livre des saints remèdes][5]Livre de dévotion surprenant, puisqu'il comporte aussi des recettes de médicaments.
Bibliographie
- « Henry of Grosmont » (1300-1361), site britannia.com — D'après George Frederick Beltz (en).
- « Henry of Grosmont, Duke of Lancaster (1299?-1361) », dans Luminarum : Encyclopaedia Project
- Émile-Jules Arnould, « Le Livre de seyntz Medicines : The Unpublished Devotional Treatise of Henry of Lancaster », dans Modern Philology, vol. 40, no 2, 1942
- Kenneth Alan Fowler, The King's Lieutenant : Henry of Grosmont, First Duke of Lancaster, 1310–1361, Londres 1969 (ISBN 0-236-30812-2)
- Teresa Tavormina, « Henry of Lancaster : The Book of Holy Medicines (Le livre de seyntz medicines) », Cultures of Piety : Medieval English Devotional Literature in translation, éd. Anne Clark Bartlett et Thomas H. Bestul, Ithaca, Cornell University Press, 1999, p. 19-40
- Scott L. Waugh (en), « Henry of Lancaster, third Earl of Lancaster and third Earl of Leicester (c.1280–1345) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press DOI:10.1093/ref:odnb/12959
- Scott L. Waugh, England in the Reign of Edward III, Cambridge University Press, 2007
Références
- Mortimer n'est pas de cet avis :
- Henri a fait son testament dix jours avant sa mort : la peste ne laissait pas autant de temps ;
- il est mort au début de 1361 (quel que soit le calendrier) et on vit la peste à peu près en mai.
- « 1346 - La chevauchée de Derby en Poitou et Saintonge », sur Histoire Passion.
- Sébastien Nadot, Rompez les lances ! Chevaliers et tournois au Moyen Âge, Paris, éditions Autrement, 2010, p. 107.
- Georges Minois, La Guerre de Cent ans, Perrin 2008 p. 148
- Sur la traduction du mot anglo-normand « medicines ». Au XIVe siècle le mot français « médecine » avait souvent le sens de « remède » ; voir « Médecine » sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
On traduit d'habitude en anglais par « medicines », signifiant « médicament » ; par exemple : Henry of Grosmont, first duke of Lancaster, Le Livre de Seyntz Medicines = The Book of Holy Medicines, translated with notes and introduction by Catherine Batt, Tempe, Arizona Center for Medieval and Renaissance Studies (Medieval and Renaissance Texts and Studies, 419 ; The French of England Translation Series, 8), 2014, xv + 327 p.
Par contre, Émile-Jules Arnould (Étude sur le Livre des saintes médecines du duc Henri de Lancastre, accompagnée d'extraits du texte, Paris, 1948) traduit « médecines » et Norman F. Cantor traduit « doctors ».
Liens externes
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