Marcel Noguès
Marcel Noguès, né à Paris (4e arrondissement) le , décédé à Paris (16e arrondissement) le , est un as de l'aviation français pendant la Première Guerre mondiale, crédité de treize victoires avec, comme spécialité, les ballons d'observation allemands Drachen[1].
Naissance | |
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Décès |
(à 24 ans) 16e arrondissement de Paris |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Marcel Joseph Maurice Noguès |
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Aviateur militaire |
Membre de |
Escadrille 12 (en) Racing Club de France |
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Grade militaire |
Sous-lieutenant (d) |
Conflit | |
Distinctions |
Pour les articles homonymes, voir Noguès.
Biographie
Origines familiales
Marcel Joseph Maurice Noguès est né à Paris (4e arrondissement) le ; il est le second fils de Auguste Richard Louis Noguès (1843-1939), professeur de Mathématiques spéciales[Note 1], et de Joséphine Marie Marchand (1860-1947)[3].
Formation
À l'âge de six ans et demi, Marcel Noguès commence sa scolarité au Petit Lycée Janson-de-Sailly dans le 16e arrondissement de Paris et y connaît ses premiers succès. Il entre ensuite au Lycée où il parcourt toutes les classes jusqu'à la quatrième puis passe, en 1908, au Grand Lycée[4] où son père est professeur de Mathématiques spéciales[2].
Après l'obtention avec mention du baccalauréat ès-sciences (mathématiques élémentaires), Marcel Noguès y poursuit ses classes préparatoires[5] comme son frère aîné avant lui[Note 2]. Élève de Mathématiques spéciales préparatoires (Mathématiques supérieures) , il termine second de sa classe lors de l'année scolaire 1912-1913[2],[Note 3]
Brillant élève, Noguès est aussi un sportif sociétaire du Racing club de France où il pratique l'athlétisme[Note 4]. Cette même année scolaire 1912-1913, il est sacré le 1er mai 1913 champion inter-scolaire de saut en hauteur avec un saut de 1,70 m – il mesure 1,80 m[6] – au stade de La Faisanderie dans le Parc de Saint-Cloud ; une semaine plus tard, il remporte le 200 mètres haies du challenge Duvignau de Lanneau à la Croix-Catelan. Il est plus tard champion de Paris de saut en hauteur ex-æquo avec Géo André[7].
L'année scolaire suivante 1913-1914, élève de Mathématiques spéciales[2], Noguès se présente sans succès aux concours des Grandes écoles, dont celui de l'École polytechnique[Note 5]. Il s'apprête à redoubler quand éclate la Première Guerre mondiale : le 1er août 1914 l’Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie ; en France, le gouvernement décrète la mobilisation générale le même jour, à 16 h.
Marcel Noguès se trouve avec ses parents en vacances à Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes) quand la guerre éclate. Les engagements ne sont reçus qu'à partir du 20 août ; Noguès s'engage dans l'artillerie pour la durée de la guerre et choisit la garnison la plus voisine, Valence (Drôme), qu'il rejoint le 4 septembre 1914[6],[Note 6].
Service pendant la Première Guerre mondiale
Noguès est incorporé au 6e Régiment d'artillerie le 4 septembre 1914[9]. Le 26 novembre 1914, il est nommé brigadier[Note 7] mais n'est mobilisable que le 15 décembre ; il se fait inscrire à la 31e batterie du 5e régiment où l'on forme un groupe de 105. Le 22 février 1915 son groupe gagne la Champagne aux environs du Mesnil-les-Hurlus. De Champagne, Noguès passe aux Éparges, puis en Artois. Il revient ensuite en Champagne et assiste à l'offensive du 25 septembre 1915. Le 26 octobre 1915, il est nommé maréchal des logis[Note 8] ; le 1er novembre 1915 son régiment devient le 107e Régiment d’artillerie lourde[9] auquel il ne cesse d'appartenir[10].
Après s'être porté volontaire pour suivre un entrainement de pilote, il est détaché de l'artillerie à l'aviation[Note 9], le 24 janvier 1916[11]. Il obtient le brevet de pilote no 3486 le 20 mai 1916[12],[Note 10] ; il suit alors un entrainement plus poussé à Dijon[13], Ambérieu[14], Avord[15], Cazaux[16], Pau[17]. Noguès passe ensuite deux mois et demi au GDE (Groupe des divisions d'entraînement) du Plessis-Belleville (Oise), près de Senlis, et le 4 janvier 1917, il rejoint l'Escadrille N 12[9],[18] – 'N' comme Nieuport – installée à Vadelaincourt (Meuse), au sud de Verdun[19]. Le 4 mars 1917, il partage une victoire avec Xavier de Sevin[20], en abattant un avion ennemi au-dessus d'Hautecourt (Meuse), et obtient sa première citation. Il remporte une seconde victoire le 11 avril, au sud du bois des Forges.
Le 13 avril, Nogues qui pilote un SPAD engage le combat avec deux Albatros D.III allemands, au voisinage de Condé-sur-Suippe (Aisne), à trois kilomètres au moins à l'intérieur des lignes allemandes. Il est abattu[Note 11] à Sapigneul, peut-être par le lieutenant Albert Dossenbach (en), As allemand aux 15 victoires[21],[22],[23],[Note 12], pilote de l'escadre von Richthofen. Par miracle Noguès parvient à atterrir derrière les lignes allemandes sur un terrain creusé de tranchées et de trous d'obus ; capturé par les Allemands, il est porté disparu[9] et fait prisonnier par le 155e régiment d'infanterie allemand puis conduit pour interrogatoire à la kommandantur de Marle (Aisne).
Le 23 avril, il est conduit à Hirson (Aisne) en compagnie d'un sous-officier français prisonnier comme lui. Le 9 mai les deux hommes font partie d'un convoi de 200 prisonniers pour Dülmen (Westphalie). Le 18 mai, on le prévient que lui et son compagnon vont être transférés à Benaho (Bavière)[Note 13]. Le lendemain, en chemin vers la gare d'Haltern, distante de 8 kilomètres, l'un après l'autre, les deux hommes faussent compagnie à leur gardien, finissent par se retrouver et suivent la voie ferrée jusqu'à la frontière germano-hollandaise qu'ils franchissent dans la nuit du 21 au 22 mai 1917.
Noguès embarque le 4 juin à La Haye pour la France ; après une escale en Angleterre le 7, il arrive à Paris le 11 et, deux jours plus tard, rejoint son escadrille montée dans le Nord à Coudekerque, près de Dunkerque, prêt à reprendre le combat[Note 14]. Il reçoit pour son évasion la Médaille militaire le 13 juillet avec une troisième citation et est promu de maréchal-des-logis au grade d'adjudant le 20 juillet 1917[9]. Le 13 août 1917, il est blessé par un shrapnel au-dessus de Dixmude (Belgique)[1],[Note 15] et, pour se rapprocher de son escadrille, se fait transporter à l'hôpital de Rosendaël. Il est nommé ensuite le 3 octobre 1917 sous-lieutenant à titre temporaire, nomination entérinée par le Journal officiel du 20 avril 1919[25].
Il rejoint à Cramaille, près de Château-Thierry, son escadrille qui s'appelle désormais SPA 12 au lieu de N 12 ; il reprend les combats le 17 octobre 1917, puis est affecté le 11 avril 1918 sur sa demande à l'Escadrille SPA 57[26],[27] commandée par Jean Chaput, un condisciple du lycée Janson-de-Sailly. Il y pilote désormais des SPAD. Noguès remporte une victoire sur un Albatros au-dessus de Mailly-Raineval, le 2 mai 1918. Il remporte six nouvelles victoires homologuées en mai et juin, dont quatre remportées seul et deux autres en collaboration avec des équipiers, dont l'as Jean Fraissinet[28]. Le 4 juillet, pour sa neuvième victoire, il abat un ballon d'observation Drachen[Note 16], avec André Petit-Delchet (en)[29].
Le 15 septembre 1918 lors d'un déjeuner d'escadrille où avec son franc-parler, il juge sévèrement les aviateurs obtenant des victoires faciles, un convive semble lui dire « Faites-en autant ! ». Très pâle, Noguès se lève aussitôt de table sans mot dire, fait armer son avion et s'envole. Dans la soirée, on apprend qu'il a incendié deux Drachen et qu'il a atterri l'appareil fortement endommagé[30].
Ses sixième et septième victoires lui valent d'être nommé le 26 septembre 1918 Chevalier de la Légion d'honneur[31] pour prendre rang du 26 juillet 1918[6],[Note 17]. Nogues abat le 29 septembre 1918 son cinquième ballon et remporte du même coup sa treizième et dernière victoire[1] et se voit décerner une onzième citation ; une étoile vient s'ajouter aux dix palmes sur sa Croix de Guerre et il reçoit le 24 octobre 1918 la Military Cross.
La SPA 57 se dédouble pour donner naissance à la SPA 172 dont le commandement est confié à son camarade Jean Fraissinet. Marcel Noguès est alors affecté le à cette nouvelle escadrille qui fait mouvement sur Toul, mais lui-même part à Paris chercher un nouvel appareil. Il s’y trouve surpris par la déclaration d’armistice le et, avec plusieurs autres aviateurs militaires, décolle du Bourget pour fêter la victoire en survolant à basse altitude les Champs Élysées et la place de la Concorde à bord de son SPAD, un vol pourtant rigoureusement interdit par les autorités militaires de la capitale[32].
Après-guerre
Après l'armistice, Noguès prend le commandement de l'Escadrille 172 créée en à Ars près de Metz. Le , il reçoit solennellement, avec des camarades, à l'occasion d'une revue de troupes sur l'esplanade de Metz, la croix de la Légion d'honneur des mains du général de Maud'huy, gouverneur de cette ville. Il est alors tenté de demander à être affecté à une mission militaire en perspective, en qualité d'officier aviateur, mais pour faire plaisir à ses parents, y renonce et se décide à se préparer à l'École polytechnique[33].
Il est appelé à Strasbourg le où le Ministère de la guerre organise ainsi qu'à Metz, Nancy et Besançon la préparation à cette école pour les militaires dont la guerre a interrompu les études[Note 18]. Il se présente au concours spécial de 1919 et est reçu 16e[8] ; il entend aussi s'entraîner sérieusement pour les prochains Jeux olympiques d'été de 1920[Note 19] et, déjà, La Vie au grand air le cite dans la liste de ses leaders[Note 20].
Marcel Noguès ne peut se présenter le à l'École polytechnique pour le début des cours[Note 21]. Le en effet, âgé de 24 ans, il est décédé à son domicile parisien de la rue Vital d'une embolie quelques heures après avoir reçu accidentellement un coup au larynx lors d'un match de rugby à Colombes contre le Paris université club comme trois-quarts aile du Racing club de France[7],[Note 22],[Note 23].
« Nous avons gardé Marcel pendant cinq jours. Il a fallu enfin se séparer ! Trois semaines, jour pour jour, heure pour heure, après être rentré à la maison, il la quittait à jamais ! »[35]. Ses obsèques sont célébrées le en l'église Notre-Dame de Passy[Note 24] ; il est inhumé le même jour au cimetière de l'Ouest (5e division, tombe 387) à Boulogne-Billancourt[Note 25],[Note 26].
Chronologie des victoires
Marcel Noguès est crédité de 13 victoires homologuées dont cinq sur les ballons d'observation allemands Drachen et de 3 victoires non homologuées[12],[23],[36].
Victoire n° | Date | Escadrille | Avion piloté | Aéronef abattu | Lieu du combat | Participation |
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1 | N 12 | EA | Chasseur | Hautecourt - Verdun (Meuse)[V 1] | SGT Marcel Noguès LTN Xavier de Sevin | |
2 | N 12 | EA | Avion | sud du bois des Forges (Meuse)[V 2] | SGT Marcel Noguès | |
NH | SPA 12 | SPAD | Biplace | SLT Marcel Noguès | ||
NH | SPA 12 | SPAD no 1889 | Biplace | Lavannes (Marne) | SLT Marcel Noguès | |
3 | SPA 57 | SPAD no 699 | Albatros D | Mailly-Raineval (Somme)[V 3] | SLT Marcel Noguès | |
NH | SPA 57 | SPAD no 699 | Avion | sud Montdidier (Somme) | SLT Marcel Noguès ASP Jean Dubois de Gennes | |
4 | SPA 57 | SPAD no 699 | Scout | Lassigny (Oise)[V 4] | SLT Marcel Noguès | |
5 | SPA 57 | SPAD no 699 | Albatros C | Étrépilly (Aisne)[V 5] | SLT Marcel Noguès LTN Georges Mazimann SLT Jean Fraissinet | |
6 | SPA 57 | SPAD no 8185 | Scout | bois de Belleau (Aisne)[V 6] | SLT Marcel Noguès | |
7 | SPA 57 | SPAD no 8185 | Biplace | bois de Pareuil (Marne)[V 7] | SLT Marcel Noguès ADJ Yves Bocquentin | |
8 | SPA 57 | SPAD no 8185 | Albatros D | sud de Reims (Marne)[V 8] | SLT Marcel Noguès | |
9 | SPA 57 | SPAD no 8185 | Drachen | Coëmy (Marne)[V 9] | SLT Marcel Noguès ADJ André Petit-Delchet | |
10 | SPA 57 | SPAD no 9551 | Drachen | nord d'Anthenay (Marne)[V 10] | SLT Marcel Noguès CPRL Gaston Rotureau | |
NH | SPA 57 | SPAD no 9551 | Biplace | Rosnay (Marne) | SLT Marcel Noguès SLT Jean Fraissinet ADJ Raymond Vanier | |
11 | SPA 57 | SPAD no 7930 | Drachen | La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert (Aisne)[V 11] | SLT Marcel Noguès | |
12 | SPA 57 | SPAD no 7930 | Drachen | Craonne (Aisne)[V 11] | SLT Marcel Noguès | |
13 | SPA 57 | SPAD no 7930 | Drachen | nord-est de Sommepy (Marne)[V 12] | SLT Marcel Noguès CPRL André Beaume | |
Distinction et hommages
Distinctions
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le [6],[Note 17]. Décoré de la médaille militaire, de la croix de guerre avec dix palmes et une étoile, il reçoit également la Military Cross[Note 4].
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Auguste Noguès, Marcel Noguès : raconté par ses parents, Paris, Librairie Vuibert, , 107 p. L'ouvrage écrit en hommage à leur fils par ses parents[Note 27] est consultable à la bibliothèque centrale de l'École polytechnique [lire en ligne].
- Bernard Busson, Héros du sport – Héros de France, Paris, éditions d'art Athos, , 221 p. (lire en ligne)
- (en) Norman Franks, Over the front : a complete record of the fighter aces and units of the United States and French Air Services, 1914-1918, Londres, Grub Street, (ISBN 978-0-948817-54-0 et 0-948-81754-2, lire en ligne)
- Jacques Mortane, La guerre des Ailes : Traqués par l'ennemi, chap. III : Un record de vitesse : Marcel Noguès, Baudinière, 1929, p. 41–53
- Daniel Porret, Les «As» français de la Grande Guerre, vol. 2, Paris, Service historique de l'Armée de l'air, , 342 p. (ISBN 2-7170-0741-5 et 9782717007411, lire en ligne)
Iconographie
- Photographie de presse, 1913, Agence Rol : saut en hauteur de Noguès, , Saint-Cloud, terrain du Stade français à la Faisanderie, championnats de France scolaires
- Photographie de presse, 1913, Agence Rol : Noguès, vainqueur du saut en hauteur (portrait), , Saint-Cloud, terrain du Stade français à la Faisanderie, championnats de France scolaires
- Photographie de presse, 1913, Agence Rol : Noguès, vainqueur du 200 mètres haies, , challenge Duvignau de Lanneau à la Croix-Catelan
- Galerie de photos de Marcel Noguès par Frédéric Humbert, auteur d'un site consacré au rugby
Liens externes
- Sa biographie sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique
- Noguès Marcel Joseph Maurice sur le site Ciel De Gloire.com
- Marcel Noguès (victoires, biographie) sur le site Les As oubliés de 14-18
- Tableau de chasse détaillé sur le site as14-18.net
- Marcel Noguès sur le site Fan d'avions
- (en) Marcel Noguès sur le site The Aerodrome
- Héros du Sport - Héros de France de Bernard Busson (Editions d'Art - Atos 1947) sur le site de Frédéric Humbert
- Escadrille N 12 – MS 12 – N 12 – SPA 12
- Escadrille MS 57 – N 57 – SPA 57
Notes, victoires et références
Notes
- À la naissance de son fils Marcel, Auguste Richard Louis Noguès est professeur de Mathématiques spéciales au lycée Charlemagne dans le 4e arrondissement de Paris depuis le 17 octobre 1891 ; il obtient ensuite le 3 août 1897 sa mutation pour le Lycée Janson-de-Sailly dans le 16e arrondissement de Paris jusqu'à sa retraite le 1er janvier 1910[2].
- Maurice Charles Richard Noguès (1889-1975) est polytechnicien de la promotion 1909.
- « Mathématiques spéciales préparatoires : Brigol, Noguès, Dumont, de Vitry, Cournot, Condemine, Brice, Aubaile, Guiot, Marchal. » [lire en ligne]
- « ATHLÉTISME – Mort du lieutenant Noguès.
Le lieutenant Marcel Noguès, qui participait, dimanche, à un match à Colombes, entre le Racing-Club de France et le Paris Université-Club, reçut dans les premières cinq minutes du jeu un coup de coude sur le larynx. La violence du choc lui fit perdre connaissance ; il revint bientôt à lui, pour assister sur la touche à la partie, puis fut reconduit à son domicile par un de ses amis. L'accident, ou plus juste l'incident, ne paraissait pas sérieux. Hélas ! on apprenait, hier, que le lieutenant Noguès était mort, à sept heures et demie, dimanche soir, d'une embolie.
Entré au Racing en 1913, alors qu'il était élève au lycée Janson, Marcel Noguès remportait cette année-là le championnat inter-scolaire de saut en hauteur.
Pendant la guerre, engagé volontaire dans l'artillerie lourde, il passait ensuite dans l'aviation et était nommé officier. Rapidement, il devenait un de nos as et mettait à bas treize avions boches officiellement homologués. Descendu et fait prisonnier, il s'évadait d'Allemagne et revenait prendre place dans une escadrille.
Le lieutenant Marcel Noguès, qui était chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Médaille militaire, de la Croix-de-Guerre avec dix palmes et trois étoiles, de la Military Cross, venait d'être reçu dans un excellent rang à l'École polytechnique.
Sa mort a soulevé la plus vive émotion dans les milieux sportifs et plus particulièrement au Racing-Club de France où il ne comptait que des amis. » (in "Le Figaro" du 7 octobre 1919 [lire en ligne]) - Dans le dossier de Marcel Noguès conservé à la bibliothèque de l'École polytechnique, on le trouve inscrit un temps au concours de 1913, rayé ensuite à la demande du père, puis à celui de 1914 où il est recalé à l'écrit et enfin à celui de 1919 destiné aux candidats qui, mobilisés, n’ont pu concourir pendant la guerre où il est reçu 16e[8].
- « Nous eûmes, à Juan, toutes les peines du monde à faire engager notre fils dans l'artillerie et non dans l'infanterie comme il le désirait et plus tard, à Valence, à l'y retenir. Nous lui résistions parce que l'artillerie est l'arme de l'École polytechnique, à laquelle il se destinait. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 8)
- Depuis le début du XIXe siècle, dans les armes dites « à cheval » de l'armée française, le grade de brigadier est équivalent à celui de caporal. Les armes montées ou dites « à cheval » sont la cavalerie (devenue arme blindée et cavalerie), l'artillerie, le train et la gendarmerie.
- Premier grade de sous-officier de l’armée française, le sergent est appelé maréchal des logis au sein des armes dites « à cheval » ou « montées ».
- L'histoire de l'Armée de l'air française débute avec l'aéronautique militaire en 1909, qui dépendait alors de l'Armée de terre française. C'est la plus ancienne force aérienne au monde. L'Armée de l'air est devenue une arme à part entière le .
- « Je vous prierai de rectifier désormais mon adresse : Remplacez les mots Élève-Pilote par les mots mieux sonnants Pilote-Aviateur. En effet, je suis breveté de ce matin. Voici en quoi consistent mes épreuves de brevet, qui sont nouvelles et bien plus pénibles qu'il y a un mois : 1° une heure de vol à 2 000 mètres ; 2° trois triangles de 200 kilomètres avec un atterrissage intermédiaire possible pour deux d'entre eux ; 3° une descente en spirale de 500 mètres, moteur arrêté ; 4° avoir 20 heures de vol. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 14)
- « Cependant, les balles claquaient dans mon taxi avec un bruit sinistre; l'une d'elles démolit le dossier du siège et je reçus des éclats de bois contre la colonne vertébrale avec une telle force que je crus avoir les reins brisés ; une autre, traversant combinaison, veste et chandail, m'écorcha le bras gauche, me laissant encore une douleur très vive. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 36)
- « Le lieutenant lui apprit que l'un de ses adversaires était l'as Dossenbach ; c'était sa douzième victoire. Nous avons lu un peu plus tard, dans le Journal de Genève, qu'il avait été tué après sa quatorzième. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 43)
- Benaho est ainsi orthographié dans le livre Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 48, mais ce nom ne figure pas dans la liste des camps de détention dans l'Empire Allemand, ni d'ailleurs dans aucune encyclopédie. Peut-être s'agit-il de Bernau am Chiemsee ? [lire en ligne]
- « As aux 13 victoires, le sous-lieutenant Noguès détient un record remarquable : celui de la vitesse de l'évasion. Entre le jour où il fut capturé et celui où il remit le pied en territoire libre, un peu plus d'un mois seulement s'était écoulé. En tant que sportif il était un sauteur de grande classe et réussit à être champion de Paris en faisant dead-heat avec Geo André[24]. »
- « Quant à moi, je suis à l'hôpital de La Panne. J'ai été légèrement blessé, ce matin. Ne vous effrayez pas ; ce n'est pas grave. Un obus allemand a éclaté près de mon appareil, brisant une aile, le fuselage, crevant les réservoirs et sectionnant deux commandes. Un tout petit éclat m'a traversé la jambe de part en part dans la région musculaire. J'ai atterri comme une fleur1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 66-67)
1 Cet exploit lui vaut sa 4e citation. - « Il faut pour cet exercice, descendre à 1 000 mètres, à 10 kilomètres chez les Boches. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 69)
- « NOGUÈS (Marcel-Joseph-Maurice), sous-lieutenant (active), à titre temporaire au 107° rég. d'artillerie lourde, pilote aviateur : pilote d'une énergie exceptionnelle et d'une bravoure admirable. A abattu, récemment deux avions en flammes, remportant ainsi ses sixième et septième victoires. Une blessure. Médaillé militaire pour faits de guerre. Cinq citations. » [lire en ligne]
- « Pour endiguer le flot de démobilisés qui, telle une vague déferlante, se pressèrent aux portes de l'institution, un second concours, appelé « spécial », pour le différencier du précédent, s'ouvrit en août 1919. Il avait été créé, comme dans d'autres écoles supérieures ou universités dans le double dessein de préserver les droits des (dé)mobilisés et de reconstituer les cadres vidés par la guerre. … À cet effet, les autorités mirent en place des centres de préparation peu éloignés des lignes de front, à Strasbourg, Metz, Nancy, Besançon, qui comprenaient à peu près le même nombre de candidats militaires, répartis d'après leur âge. Les plus jeunes se trouvaient à Besançon. Ils composèrent dans ces quatre localités ou à Fontainebleau et le jury fut dédoublé. Ce concours « spécial », réservé aux candidats incorporés qui, en raison de leur présence sous les drapeaux, n'avaient pu prendre part aux concours normaux, ou qui avaient participé au concours de 1914 interrompu par la guerre, offrit un programme identique à celui du concours « normal ». Mais les compositions de calcul, chimie, dessin graphique et langue vivante obligatoire furent supprimées et leurs coefficients reportés sur d'autres matières.
Les candidats infirmes ou blessés, qui ne pouvaient faire certaines compositions, telles l'épure ou le dessin graphique, bénéficièrent de nombreux aménagements. Une moyenne générale leur fut attribuée à chaque composition non exécutée en raison d'une infirmité. L'épreuve d'aptitude physique fut supprimée pour tout le monde. Des points supplémentaires, accordés au titre du service militaire, majorèrent le total obtenu. » (in L'École polytechnique de 1914 à 1920, Bernard Villermet, Bulletin no 10 de SABIX [lire en ligne]) - « Rang d'entrée oblige, disait-il ; le mien va me forcer à travailler quand je serai à l'École. Comme, d'autre part, je veux m'entraîner très sérieusement pour les prochains jeux olympiques, j'aurai beaucoup à faire l'an prochain. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 91)
- « Sans plus tarder, Marcel commence son entraînement. Muni du matériel nécessaire, il se fait admettre dans la salle de l'athlète Géo André, son rival du saut en hauteur, et il prend ses premières leçons de boxe, d'ailleurs très fatigantes. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 92)
- « Marcel dormait son dernier sommeil au cimetière de Boulogne-sur-Seine, lorsque, le , l'ordre de rejoindre le groupement aéronautique du Bourget lui a été personnellement adressé, et lorsque, le , a paru la liste d'admission de l'École Polytechnique où son nom figure le 16e, suivi de 400 autres. Il avait à se présenter à l'École le à deux heures ! » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 103)
- Les circonstances de la mort de Marcel Noguès le Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 94-99« La partie venait de commencer lorsqu'il fut frappé d'un coup de coude sur le côté droit de la gorge. Par qui ? On n'a pas pu ou voulu nous le dire, et nous n'avons pas insisté. À quoi bon ? Il tomba sans perdre connaissance ; la partie fut interrompue ; on l'accompagna au vestiaire où il dut s'étendre. Là, un des joueurs, jeune docteur, diagnostiqua à tort un gonflement de la carotide, accident fréquent chez les boxeurs et sans gravité ! Le médecin attaché en titre au terrain était absent ! Sur cette assurance, il se rhabilla et assista en spectateur à la reprise de la partie. Mais il ne tarda pas à dire à ses camarades : C'est drôle, j'étouffe toujours davantage et il reprit le chemin des vestiaires. On commit alors la faute, si grosse de conséquences, de lui masser le cou, tandis qu'on aurait dû, dès la première minute, l'immobiliser et lui soutenir le cœur !
Presque aussitôt, Marcel se décida à rentrer chez nous. À 4 h 1/2, une heure après l'accident, M. Arrault, jeune ingénieur des Arts et Manufactures, le reconduisit dans son automobile en compagnie du capitaine de tirailleurs Arnaud et d'un quatrième joueur. Il se plaça à côté de M. Arrault. Un pneu creva en route ; il aida à la réparation ; par plaisanterie, il plaça un instant sur le devant de la tête du capitaine une petite pièce de fer en forme de croissant, emblème des tirailleurs. Plus d'une fois, il fit signe avec la main, car déjà sa voix passait difficilement, de ralentir l'allure.
Arrivé à 5 h 1/2 devant notre maison, Marcel descendit prestement de l'automobile son sac à la main. … Lorsque la bonne est rentrée à 6 h 1/4 environ, il lui a fait comprendre par un geste qu'il avait reçu un coup de coude sur le côté droit de la gorge ; il a prononcé le mot docteur ; elle n'en a pas tenu compte. … Cependant, la bonne l'ayant engagé à venir dans la loge, il s'y est rendu tout en chancelant. À peine assis, il a jeté son képi sur la table, a ouvert le col de sa vareuse et s'est rejeté sur le dossier en cuir de la chaise, en levant les yeux au plafond. « Quand je suis entré, nous a dit le médecin le lendemain, votre fils était moribond ». Une injection des plus énergiques d'éther et d'huile camphrée a été sans effet.
De son côté, le docteur Weil n'a pas hésité à regarder Marcel comme une victime indirecte de la guerre. D'après lui, le cœur, affaibli par l'aviation, n'avait pu supporter le choc. Nous nous sommes souvenus, en effet, de plusieurs faits assez récents. Peu de temps après l'armistice, un major avait, au cours d'une inspection, ausculté les pilotes de l'Escadrille ; il avait vainement conseillé à Marcel, vu l'état de son cœur, de se contenter momentanément d'un service moins actif. – À Strasbourg, il avait dû plusieurs fois interrompre son travail et s'allonger. C'est un bon camarade de chambre qui nous l'a appris. Loin de se plaindre et de se ménager, énergique, très dur pour lui-même, il s'apprêtait, au contraire, à de nouveaux exercices. » - « LE SOUS-LIEUTENANT NOGUÈS – Noguès, du R. C. F., as aux 13 victoires, est mort à la suite d'un match de rugby (5 octobre). Le médecin a constaté une embolie. Le coup reçu n'a pu entraîner ce dénouement fatal qu'étant donnée la fatigue cardiaque qu'avaient imposée au vaillant chasseur de boches les vols de longue durée à haute altitude[34]. »
- « Les obsèques du lieutenant aviateur Marcel Noguès, dont nous avons annoncé la mort accidentelle, seront célébrées demain vendredi, en l'église Notre-Dame-de-Grâce de Passy. Réunion à dix heures, 5, rue Vital. Le Racing-Club de France, dont le lieutenant Noguès était membre, a décidé de ne pas jouer de matches dimanche prochain en signe de deuil. » [lire en ligne]
- « Ses funérailles ont été simples, comme il l'aurait voulu. Deux discours ont été prononcés au cimetière… et nous l'y avons abandonné. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 99)
- Voici en quels termes M. René Arrault rapporte dans le Bulletin du Racing le dernier adieu de Noguès à ses camarades.
« Dans la soirée du dimanche 5 octobre, nous le reconduisions chez lui, le capitaine Marcel Arnaud, notre ami Loiseau et moi, et nous conserverons tant que nous vivrons la vision de son dernier adieu, de son dernier Merci ! et de son long salut accompagné d'un sourire… Ceux qui ont été dans cette soirée, sans s'en douter, ses derniers camarades, ont, en apprenant sa fin inopinée, vu un doute surgir dans leur esprit. Ils se sont demandé s'il n'avait pas eu, malgré les diagnostics rassurants, le sentiment de sa fin prochaine, et, s'il n'avait pas été victime de son cran. Tous ceux qui ont connu le lieutenant Marcel Noguès ne seront pas étonnés qu'on ait pu faire cette hypothèse que, repoussant toute aide, il avait voulu se raidir, narguer une fois de plus la mort, et l'attendre debout. »[7] - On admettra peut-être, cette lecture achevée, que certains aient pu dire, en forçant évidemment l'expression de leur admiration : « il avait reçu tous les dons de la nature ; » – « il a traversé la vie comme un météore. » Sa modestie aurait souffert de la publication de ces pages ou plutôt elle ne l'aurait pas permise. Puisse sa mort nous les faire pardonner !
Victoires
- 8 mars – « À la suite d'un combat que j'ai eu le 4, vers Étain, on me compte un avion descendu1. Quand mon père lisait dans son journal qu'un avion ennemi avait été abattu à Hautecourt, il ne se doutait pas que c'était mon œuvre. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 19)
1 Cette victoire lui vaut sa 1re citation. - 11 avril – « Nous sommes arrivés à bon port à notre nouveau secteur. J'ai déjà fait quelques vols sans intérêt sur les nouvelles lignes. J'ai reçu ma palme il y a quelques jours. » Quelques heures après avoir écrit cette lettre, il allait abattre son deuxième Boche !1. (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 22)
1 2e citation. - 4 mai – « J'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai abattu, seul, un monoplace ; il s'est écrasé dans les lignes boches, région de Moreuil. Je crois qu'i va m'être homologué1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 73)
1 5e citation. - 12 mai – « Je pensais aux parents de Gabriel1 tandis que je survolais la région où il est tombé, et c'est à lui que je dédie mon quatrième Boche abattu ce matin, à huit heures à Lassigny. J'étais seul et je surveillais depuis cinq minutes une bande de monoplaces en me dissimulant derrière les nuages. À un moment, ils vinrent vers Lassigny ; je décrivis une rapide spirale au-dessus de leur tête ; en trente balles, à bout portant, j'en descendis un et je m'enfuis, mitraillé et poursuivi par les autres. Mon Boche s'est écrasé entre les lignes, les confirmations sont arrivées ; il gît à 300 mètres de la ligne française si les patrouilles ne sont pas allées le ramasser2. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 75)
1 Son cousin Gabriel Faure, tué à Assainvillers le 29 mars 1918.
2 6e citation - 3 juin – « Le 31 mai, j'ai abattu, avec deux camarades, un biplace. Il s'est aplati à 300 mètres des lignes françaises. C'est mon cinquième officiel ; je crois avoir pris la part prépondérante1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 77)
1 7e citation. - 26 juin – « Hier matin, à 11 h. 10, j'ai abattu un biplace de reconnaissance, qui est tombé en flammes dans nos lignes. À la première rafale, tirée à bout portant, à 400 mètres, une énorme flamme rouge jaillit ; il est tombé flambant comme une torche, ses balles explosaient et sans cesse des morceaux de fuselage et d'ailes s'envolaient. Il s'est écrasé sur la corne du Bois Belleau, illustré par les Américains, mais trop près des Boches pour qu'on me permette d'aller chercher les débris. J'étais seul dans ce combat ; donc six officiels1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 78)
1 Ses 6e et 7e victoires lui valent sa 8e citation. - 27 juin – « J'ai abattu ce soir à 19 h. 55 mon septième Boche, qui est tombé en flammes dans les lignes ennemies au nord de Dormans. C'était un triplan de réglage, et j'ai dû descendre à 1 500 mètres pour l'attaquer à bout portant. Il a pris feu aussitôt et a explosé, tombant au sol comme une pierre1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 78)
1 Ses 6e et 7e victoires lui valent sa 8e citation. - 30 juin – « J'ai le plaisir de vous apprendre que j'ai descendu hier mon huitième Boche. C'était un monoplace Albatros ; j'ai tiré à 4 200 mètres et il s'est écrasé entre les lignes, où il a pris feu, le type complètement carbonisé. C'est une patrouille italienne qui est allée voir les débris et qui a confirmé la chute1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 79)
1 Ses 8e et 9e victoires lui valent sa 9e citation. - 4 juillet – « J'ai le plaisir de vous annoncer que, ce soir, avec un camarade, j'ai incendié un Drachen ; cela s'est passé sans incident et fait ma neuvième victoire. Un détail en passant : le ballon enflammé est tombé sur le parachute de l'observateur qui, certainement, s'est tué1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 79)
1 Ses 8e et 9e victoires lui valent sa 9e citation. - 17 juillet – « Je ne veux pas attendre demain pour vous annoncer ma dixième victoire en descendant un Drachen1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 80)
1 Ses 10e, 11e et 12e victoires lui valent sa 10e citation. - 15 septembre – « Ce matin, j'ai attaqué un biplace à 5 900 mètres ; je l'avais complètement surpris et, le tirant à bout portant, je me croyais sûr du succès ; mais mes mitrailleuses s'enrayèrent au bout de quelques balles et il s'enfuit. Ce soir, ça a mieux marché ; j'ai brûlé deux ballons en trente secondes. Ça me fait douze victoires1. »... C'est ici, sans doute, que se place un incident qui nous a été rapporté par le lieutenant Ottensooser, chevalier de la Légion d'honneur, gravement blessé au visage, son ancien camarade de classe. « Dans un déjeuner d'escadrille, Marcel, qui avait son franc parler, jugeait sévèrement les aviateurs obtenant des victoires faciles. Un convive eut l'air de lui dire « Faites-en autant ! ». Très pâle, Marcel se leva aussitôt de table sans mot dire, fit armer son avion et s'envola. Le temps passa sans qu'on le revît. Dans la soirée, on apprit qu'il avait incendié deux Drachen et qu'il avait atterri, l'appareil fortement endommagé. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 82-83)
1 Ses 10e, 11e et 12e victoires lui valent sa 10e citation. - 26 septembre – « Ce soir, pour ne pas perdre l'habitude, j'ai incendié un ballon. Ça a très bien marché. C'est ma treizième victoire1. » (in Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 83)
1 11e citation.
Références
- Over the front : a complete record of the fighter aces and units of the United States and French Air Services, 1914-1918
- Auguste Richard Louis Noguès (1843-1939) [lire en ligne]
- Guillaume de Tournemire, « Marcel Joseph Maurice, NOGUÈS », sur le site de généalogie Geneanet (consulté le ).
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 1, 3
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 6
- « Marcel Joseph Maurice Noguès », base Léonore, ministère français de la Culture.
- in Bernard Busson, Héros du sport – Héros de France, Paris, éditions d'art Athos, , 221 p. (lire en ligne)
- Liste d'admission à l'École polytechnique, in Journal officiel du , [lire en ligne].
- « Document n°4 du dossier de Marcel Joseph Maurice Noguès dans la [[base Léonore]] », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 7 - 12
- Mémoire des hommes, base des Personnels de l'aéronautique militaire, Marcel Maurice Noguès [lire en ligne]
- NOGUÈS Marcel Joseph Maurice sur le site Ciel De Gloire.com
- Écoles de Dijon - Longvic
- École d'Ambérieu
- École d'Avord
- Écoles de tir aérien de Cazaux
- Écoles de Pau
- Escadrille N 12 – MS 12 – N 12 – SPA 12
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 15 - 17
- (en) Joseph de Sevin sur le site The Aerodrome
- (en) Albert Dossenbach sur le site The Aerodrome
- Les «As» français de la Grande Guerre
- (en) Marcel Noguès sur le site The Aerodrome
- Récit de son évasion, par Marcel Noguès, in La Vie au grand air, 15 mai 1919 [lire en ligne]
- Nomination au grade de sous-lieutenant, JO du 20 avril 1919 [lire en ligne]
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 74
- Escadrille MS 57 – N 57 – SPA 57
- (en) Jean Fraissinet sur le site The Aerodrome
- (en) André Petit-Delchet sur le site The Aerodrome
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 83
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 79
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 84
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 86
- La chirurgie sportive, par le Dr. Jacques Dedet, in La Vie au Grand Air, [lire en ligne]
- Marcel Noguès : raconté par ses parents, p. 99
- Marcel Noguès sur le site Les as français de la Grande Guerre
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