Marche harmonique
En harmonie tonale, une marche harmonique ou marche d'harmonie ou simplement marche est la reproduction d'un même dessin sur différents degrés[1]. Dans sa forme la plus simple, la marche d'harmonie répète un accord à intervalles réguliers selon un mouvement parallèle[2].
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Marche harmonique modulante | ||
Le premier motif est appelé le modèle ; chacun des autres motifs imitant le modèle est appelé reproduction ou imitation.
Une marche harmonique peut entraîner des modulations : lorsque la marche change de tonalité, il s'agit d'une marche modulante ; dans le cas contraire, on a affaire à une marche unitonale.
Marche modulante
Une marche modulante est une marche harmonique dans laquelle les intervalles sont identiques, à la fois quant à leur chiffre et quant à leur qualificatif : le modèle est alors transposé purement et simplement.
Concernant le mouvement mélodique, le mouvement harmonique, ainsi que les règles de disposition et d'enchaînement des accords, la marche modulante doit respecter les règles habituelles de réalisation.
Marche unitonale
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Marche harmonique unitonale | ||
Une marche unitonale (non modulante) est une marche harmonique dans laquelle le chiffre de chaque intervalle reste identique — par exemple, une tierce reste une tierce, une quarte reste une quarte, etc. —, mais le qualificatif varie en fonction du degré sur lequel cet intervalle est placé.
Dans l'extrait ci-contre, la tierce du premier accord du modèle est mineure (la-do), tandis que celle du premier accord de la première imitation est majeure (sol-si).
Dans la marche unitonale, la reproduction du modèle — qui en principe doit être observée dans toutes les parties — peut amener l'utilisation d'intervalles défendus : par exemple, la doublure de la sensible, l'utilisation d'intervalles mélodiques augmentés ou diminués, ou encore, le choix du VIIe degré comme fondamentale d'un accord — premier accord de la première imitation, dans notre exemple. Seuls le modèle et l'enchaînement à la première imitation doivent quant à eux, être correctement réalisés.
Dans le mode mineur, l'emploi de la sensible pouvant engendrer des intervalles difficiles d'intonation — seconde augmentée, quarte diminuée, etc. —, il sera souvent préférable, à l'occasion de certains enchaînements, de remplacer celle-ci par la sous-tonique, cette dernière autorisant l'utilisation des accords du IIIe et du VIIe degré — les deux accords de la première imitation, dans notre exemple. Alternativement, on peut réaliser un emprunt à la tonalité relative majeure.
Dans la pratique de la composition musicale, une progression comporte rarement plus de deux fois le motif à l'identique, la troisième fois étant fréquemment modifiée, voire présentant la sortie de la progression. Dans le cas contraire, l’oreille anticiperait la marche harmonique, ce qui nuirait à la richesse de l'audition.
Notes et références
- Abromont 2001, p. 541
- Gonin et Le Touzé 2002, p. 104
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Claude Abromont et Eugène de Montalembert, Guide de la théorie de la musique, Librairie Arthème Fayard et Éditions Henry Lemoine, coll. « Les indispensables de la musique », , 608 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-213-60977-5)
- Frédéric Gonin et Denis Le Touzé, Manuel d'analyse harmonique et tonale, Vals-les-Bains, De Plein Vent, , 160 p. (ISBN 2-904934-08-1)
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