Marguerite Perey

Marguerite Perey, née à Villemomble le et morte à Louveciennes le , est une chimiste française.

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Marguerite Perey
Nom de naissance Marguerite Catherine Perey
Naissance
Villemomble (France)
Décès
Louveciennes (France)
Nationalité française
Domaines Chimie
Physique
Institutions Institut du radium
université de Strasbourg
Diplôme diplôme de chimiste en 1929
Renommé pour Découverte du francium

Elle est connue pour avoir isolé le francium en 1939. En 1949, elle est professeur titulaire de la chaire de chimie nucléaire à l'université de Strasbourg dans l'Institut de recherche nucléaire. Elle est la première femme élue correspondant de l'Académie des sciences en 1962.

Biographie

Marguerite Perey est née le à Villemomble. Elle est la plus jeune fille d’Émile Louis Perey, propriétaire d'un moulin (qui meurt en ), et d'Anne Jeanne Ruissel. Elle a trois frères et une sœur : Jacques, Jean, Paul et Madeleine[1].

Elle suit des études à l'École d'enseignement technique féminine, dont elle sort avec le diplôme d'État de chimiste en 1929[2].

Elle rejoint alors l'équipe de Marie Curie à l'Institut du radium à Paris et y devient sa préparatrice particulière de 1929 à 1934[3]. En 1934, à la mort de Marie Curie, Marguerite Perey obtient un poste de radiochimiste, toujours à l'Institut du radium, auprès du nouveau directeur André Debierne[3],[4]. En 1939, Marguerite Perey isole par purification de lanthane contenant de l'actinium le premier isotope d'un élément chimique qui se place dans la case 87 encore vide du système périodique, en dessous du césium dans la classification périodique. Il était alors connu sous le nom provisoire eka-césium[5]. Elle nommera cet élément francium en hommage à Marie Curie qui avait nommé le polonium[6],[7]. C'est le dernier élément existant découvert à l'état naturel[5].

Dès les années 1870, la communauté des chimistes pensait qu'il devait exister un métal de type alcalin de numéro atomique 87[8], en dessous du césium dans la classification périodique. Il était alors connu sous le nom provisoire eka-césium[5]. Les chercheurs essayaient de découvrir et d'isoler cet élément manquant. Au moins quatre annonces prématurées furent faites avant qu'il ne soit effectivement découvert par Marguerite Perey[9]. Le francium n'a actuellement aucune application connue car il ne possède aucun isotope stable et le moins instable, 223Fr, n'a une demi-vie que de 22 minutes.

Ayant repris ses études pendant la guerre, Marguerite Perey soutient un doctorat de sciences à la Sorbonne en 1946, sur l'« Élément 87, actinium K » et devient maître de recherches au CNRS[2] à l'Institut du radium sous la direction d'Irène Joliot-Curie jusqu'en 1949[10]. Elle est alors nommée professeur titulaire de la chaire de chimie nucléaire à l'université de Strasbourg dans l'Institut de recherche nucléaire tout juste créé. Le , elle est la première femme élue correspondant de l'Académie des sciences[2].

À partir du début des années 1950, les nombreuses douleurs qu'elle ressent perturbent ses activités. En 1958, le Dr Warren, un Américain, lui fait passer en Suisse un scanner corps entier qui révèle la contamination de l'ensemble de son squelette à l'actinium, du fait des nombreuses manipulations des sources de ce radioélément au cours de sa carrière. Un cancer des os lui est diagnostiqué en 1960. Elle doit arrêter ses activités scientifiques puis s'installer à Nice pour se faire soigner dans une clinique où la progression de la maladie l'affaiblit progressivement. Le cancer finit par se généraliser et elle meurt le [11],[12].

Marguerite Perey, elle-même victime des radiations, a eu à cœur d'introduire dans ses laboratoires des mesures de protection[2].

Sélection de publications

  • Marguerite Perey, « Sur un élément 87, dérivé de l'actinium », C.R. Hebd. Seances Acad. Sci., vol. 208, , p. 97-99 (lire en ligne).
  • Marguerite Perey, « Francium: élément 87 », Bull. Soc. Chim. Fr., vol. 18, , p. 779 (ISSN 0037-8968).
  • Marguerite Perey et Jean-Pierre Adloff, « Sur la descendance de l'actinium k : 22387Fr », Journal de Physique et Le Radium, vol. 17, no 7, , p. 545-547 (lire en ligne).

Prix et distinctions

Hommage

Notes et références

  1. Ogilvie et Harvey 2000, p. 1006.
  2. Marguerite Catherine Perey (1909-1975), par Jean-Pierre Adloff et George B. Kauffman, dans Out of the shadows, contributions of twentieth-century women to physics, édité par Nina Byers et Gary Williams.
  3. Jean C. Baudet, Curieuses Histoires des dames de la science : les pionnières de la recherche, Paris Bruxelles, Editions Jourdan, , 318 p. (ISBN 978-2-87466-157-0), p. 173.
  4. Natalie Pigeard-Micault, Les femmes du laboratoire de Marie Curie, Paris, Editions Glyphe, , 298 p. (ISBN 978-2-35815-111-5, 2-35815-111-4 et 2-35815-111-4), p. 199-205.
  5. (en) Jean-Pierre Adloff et George B. Kauffman, « Francium (Atomic Number 87), the Last Discovered Natural Element », Chem. Educator, vol. 10, no 5, , p. 387-394 (ISSN 1430-4171, DOI 10.1333/s00897050956a).
  6. Marguerite Perey, « Sur un élément 87, dérivé de l'actinium », C.R. Hebd. Seances Acad. Sci., vol. 208, , p. 97-99 (lire en ligne).
  7. Marguerite Perey, « Francium : élément 87 », Bull. Soc. Chim. Fr., vol. 18, , p. 779 (ISSN 0037-8968).
  8. (en) Andy Price, « Francium », sur www.andyscouse.com, (consulté le ).
  9. (en) Brady Haran, avec l'aide du Pr. Sir Martyn Poliakoff, « Francium (new video) - Periodic Table of Videos - YouTube », sur Periodic Videos, (consulté le ) ;
  10. Dossier de carrière au CNRS conservé aux Archives nationales sous la cote 20070296/427.
  11. encyclopedia.com : Perey, Marguerite Catherine .
  12. Catholic University of America : MARGUERITE C. PEREY.
  13. « Cote c-340401 », base Léonore, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • Natalie Pigeard-Micault, Les femmes du laboratoire de Marie Curie (Biographie), Paris, Éd. Glyphe, , 297 p. (ISBN 978-2-35815-111-5, 2-35815-111-4 et 2-35815-111-4, OCLC 863048754, BNF 43669089), p. 199-205.
  • (en) Marilyn Ogilvie et Joy Harvey, The Biographical Dictionary of Women in Science : Pioneering Lives From Ancient Times to the Mid-20th Century, vol. 2 : L - Z, Routledge, , 730 p. (ISBN 978-0-415-92038-4), p. 1 006-1 007.
  • Les femmes et la science : de l'Antiquité à nos jours, Union féminine civique et sociale, Paris, 1992, p. 62-69.
  • Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 47, p. 4 856.

Article connexe

Liens externes

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