Marie-Jeanne Koffman

Marie-Jeanne Josephovna Koffman (en russe, Мария-Жанна Иосифовна Кофман ; née le [1] à Paris au Boulevard Saint-Michel, et morte le dans la même ville) est une chirurgienne, alpiniste, et cryptozoologue soviétique, puis russe d'origine française. Vétérane de la Grande guerre patriotique et rescapée du Goulag, elle est surtout connue pour ses recherches sur l'almasty, l'homme sauvage du Caucase dont elle chercha à prouver l'existence durant une grande partie de sa vie[2].

Marie-Jeanne Koffman
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie-Jeanne Koffmann
Nationalité
Formation
Activité
Chirurgienne, alpiniste, cryptozoologue
Autres informations
Membre de
Société de cryptozoologie de Russie, Société russe de Géographie
Arme
Grade militaire
Conflit
Grande Guerre patriotique
Sport

Biographie

Origines et Jeunesse

Marie-Jeanne Koffman est née dans la famille d'un Russe descendant de Français installés en Russie, Joseph Koffman, qui aurait participé à la révolution de 1905, avant de fuir vers l'Italie puis la France. Durant la Première Guerre mondiale, il se serait porté volontaire pour combattre dans l'armée française. La mère de Marie-Jeanne Koffman était Jeanne Estève, chanteuse d'opéra et professeure de musique et de chant. En 1919, leur première fille, Marie-Jeanne, naît à Paris[3]. Enfant, elle se prépare à devenir nonne.

Dans les années 30, Joseph Koffman partit avec sa femme en URSS, avant d'être rejoint par ses filles en 1935. Joseph Koffman est arrêté au cours des grandes purges. Les parents seront par la suite déportés au goulag, puis resteront à Ouglitch après leur libération[3]. Marie-Jeanne Koffman est diplômée de l'institut de médecine de Moscou (en), et devint chirurgienne[4].

Seconde Guerre mondiale et déportation au Goulag

Lors de la bataille de Moscou elle est de service dans une équipe de pompiers. Mobilisée dans l'armée rouge en août 1942, elle commandât une équipe d'alpinistes. Des journalistes affirmeront plus tard qu'elle aurait reçu le grade de capitaine, et qu'elle aurait participé à des combats autour du mont Elbrouz, ce qui n'est pas confirmé par les documents de l'époque, affirmant qu'elle fût démobilisée le 5 décembre 1942[5],[6]. Elle fût aussi alpiniste et participa à plusieurs expéditions, notamment dans le caucase, ou elle entendit parler de l'almasty, un homme sauvage local. En 1948, Jeanne et sa sœur cadette Geneviève, sont arrêtées après avoir tenté de fuir vers la France[7]. Koffman passera six ans dans des camps, notamment à Kengir, où elle travaillait comme médecin de camp. Elle ne participe cependant pas au soulèvement de Kengir. Libérée en 1954, un an après la mort de Staline, elle s'installe à Serpoukhov .

Cryptozoologie

Des amis alpinistes la présentèrent à l'historien et cryptozoologue Boris Porchnev. Intriguée par les témoignages sur l'almasty, elle participe à l'expédition au Pamir de 1958 à la recherche de « l'homme sauvage », organisée par l'Académie des sciences[8]. Membre à part entière de la Société géographique russe, elle consacra plus de 40 ans à la recherche de l'Almasty du caucase. A ses frais, elle fonde en 1960 en Kabardino-Balkarie, dans le village de Sarmakovo, une base pour ses expéditions, récoltant plus de 500 témoignages, s'efforçant de récolter des empreintes et de documenter le mode de vie de la créature, bien qu'elle ne réussira jamais à prouver concrètement l'existence de l'almasty[9],[10].

Elle travailla avec d'autres cryptozoologues (Boris Porchnev, Piotr Smoline, Dmitri Bayanov) sur les cryptides soviétiques (par exemple l'olgoï-khorkhoï[11]), et surtout sur les récits évoquant des hommes sauvages[4],[8]. Certains cryptozoologues comme Porchnev ou Heuvelmans pensaient que l'almasty serait un homme de Néandertal ayant survécu jusqu'à nos jours, un « homme pongoïde », mais selon Koffman, après examen des témoignages, « Il semblerait que l'espèce fossile du Caucase appartienne soit au phylum humain, soit à une ligne parallèle et voisine. Cependant, dans l'état actuel des recherches, le respect de la rigueur scientifique ne permet pas d'établir un diagnostic »[8],[9].

En 1987, elle fonde l'Association russe de cryptozoologie dont elle fut la présidente pendant de nombreuses années, vivant à la fois en France et en Russie.

Dernières années

En 2009, à 90 ans, voyant sa santé décliner, elle quitte la Russie pour la France. À l'été 2019, elle fête son centenaire. Durant les dernières années de sa vie, elle vécut à Paris, dans une maison de retraite (Gautier Wendelen), paralysée du côté gauche, mais gardant un esprit lucide. Elle meurt quelques jours avant son cent-deuxième anniversaire[2],[12].

Articles connexes

Références

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