Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans
Marie Louise Élisabeth d’Orléans, est née le à Versailles et morte à 23 ans le au château de la Muette. Elle obtient le titre de duchesse de Berry en 1710.
Pour les articles homonymes, voir Marie-Louise, princesse d’Orléans et Duchesse de Berry.
Ne doit pas être confondu avec Louise-Élisabeth d’Orléans.
Titre
–
(3 ans, 9 mois et 28 jours)
Prédécesseur | Jacqueline de Hainaut |
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Successeur | Marie-Caroline de Bourbon-Siciles |
Titulature |
Princesse du Sang Duchesse de Berry |
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Dynastie | Maison d’Orléans |
Surnom | « Mademoiselle » |
Naissance |
Versailles (France) |
Décès |
Paris (France) |
Sépulture | Nécropole de Saint-Denis |
Père | Philippe d’Orléans |
Mère | Françoise-Marie de Bourbon |
Conjoint | Charles de France |
Enfants | Cinq enfants morts en bas âge, et une fille adulte |
Religion | Catholicisme romain |
Signature
Fille aînée et premier enfant de Philippe d’Orléans, duc d’Orléans et futur régent, Marie-Louise-Élisabeth épousa en 1710 Charles de France, duc de Berry. Elle se fait officiellement surnommer « Mademoiselle »[1],[2]. Officieusement surnommée « Joufflotte » en raison de ses formes plantureuses, ou encore la « Vénus du Luxembourg », elle est souvent dépeinte comme la figure emblématique de la Régence et de ses débauches. Elle subit notamment les critiques acerbes du duc de Saint-Simon (son épouse était dame d’honneur de la duchesse) dans ses Mémoires[3],[4]. Celles-ci inspirèrent plusieurs satiristes de l’époque[5].
Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans meurt des suites d’un accouchement difficile à 23 ans.
Biographie
Enfance
Encore enfant, la princesse d'Orléans tomba gravement malade à l'âge de 7 ans et les médecins la donnaient pour perdue. Il est dit que son père, qui veilla sur elle et la soigna, fut pris d'une « tendresse excessive » à l'égard de sa fille, ce qui pourrait être à l'origine des rumeurs d'inceste. En effet, sa mère fut jalouse de la bonne entente entre le père et la fille, relation qu'elle ne pouvait obtenir du fait de son indifférence à l'égard de ses enfants. Dès qu'elle eut 8 ans, Orléans laissa sa fille libre d'agir à sa guise. Elle s'adonna à la chasse et aux fêtes, subissant les critiques de sa grand-mère, la princesse Palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière, duchesse douairière d'Orléans. Elle se fit appeler « Mademoiselle » à l'image d'Anne-Marie-Louise d'Orléans appelée la Grande Mademoiselle[6].
Mariage (1710-1714)
Le , le duc d'Orléans obtint du roi Louis XIV l'arrangement d'un mariage entre Charles de France, petit-fils du roi[7] et la princesse d'Orléans. L'objectif du duc est de réunir les deux branches (aînée et cadette) des Bourbons[6]. Un mois plus tard, le , Marie Louise Élisabeth d'Orléans épousa Charles de France, duc de Berry, et devint ainsi duchesse de Berry à l'âge de quinze ans.
Elle subit une première fausse couche, un an après son mariage (1711). À dix-huit ans, elle accouche d'un fils qui ne vit que vingt-et-un jours (duc d'Alençon, mort le ).
Selon Saint-Simon, le mariage serait violent[8]. Beaucoup de pamphlets circulent alors, accablant l'adolescente pour ses loisirs non conformes à son statut de femme mariée. Selon Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue, il s'agirait de calomnies venant de membres de la famille royale, la duchesse du Maine, par « pédanterie », et de la duchesse de Bourgogne, par jalousie[6]. Pour sa part, Saint-Simon qualifia cette vie de « scandaleuse ». Selon lui, le couple est dépensier et accumule 200 000 livres de dettes[9]. Il accuse d'hérésie[10] la jeune femme, en qui il semble voir une nouvelle Ève.
Elle envisage de fuir la cour de Versailles pour les Pays-Bas[11] avec son amant La Haye, écuyer du duc de Berry[8]. La Haye refuse[12] ; elle lui a fait obtenir un poste de gentilhomme de la Manche en 1716[13].
En 1714, son mari meurt alors qu'elle est enceinte. Le roi fait part de son désir de devenir le tuteur de la duchesse du Berry et de son enfant à naître. À l'issue d'un inventaire de ses possessions, les biens de la duchesse lui sont laissés, ceux du duc alloués à l'enfant et ceux accumulés depuis leur mariage partagés entre la duchesse et l'enfant à venir. Elle voit sa pension augmentée de 200 000 livres[14]. Elle accouche le , mais la petite fille ne vit que douze heures. Le corps est transporté à Saint-Denis et son cœur dans l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce[15]. L'ensemble des biens qui avaient été partagés est rendu à la duchesse de Berry[9].
Veuvage (1714-1719)
Avec l'accord du roi, la duchesse de Berry quitte le grand deuil après seulement une année[16]. Après la mort de Louis XIV et une fois établie au palais du Luxembourg où elle constitue sa Cour, la veuve de vingt ans poursuit une vie remplie de fêtes et accumule les amants, ce qui lui vaut la réprobation de Saint-Simon (son biographe le plus prolifique) : outre La Haye, le marquis de la Rochefoucauld, capitaine de sa garde personnelle ou le comte de Riom. Nommé lieutenant de la garde au palais du Luxembourg, Riom sera l'amant favori jusqu'à la mort de la duchesse ; il est aussi l'amant de Madame de Mouchy, dame d'honneur de la princesse[17]. Durant cette période, la princesse prend résidence dans un appartement du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Germain où elle se retire régulièrement pour faire pénitence[18].
En , la duchesse de Berry reçoit le tsar Pierre Ier de Russie au Luxembourg et, selon La Gazette de la Régence, « Mme de Berry y parut puissante comme une tour, quoique d'ailleurs belle et fraîche. » Vers la fin de cette même année, le jeune François Arouet (Voltaire) relaie devant un informateur de police les rumeurs selon lesquelles la duchesse serait enceinte, précisant que celle-ci est allée passer six mois à la Muette « pour y accoucher[19] » ; ce propos lui vaudra la Bastille.
Fin de vie (1719)
Le à la Comédie-Française le Régent et la duchesse de Berry assistent à la première de l'Œdipe de Voltaire. Première œuvre pour laquelle Arouet prend le nom de Voltaire, Œdipe marque le commencement du succès de l'auteur dans sa carrière théâtrale. Les rumeurs d'une relation incestueuse de Philippe d'Orléans avec sa fille aînée rendent la pièce controversée bien avant qu'elle ne soit jouée. La duchesse de Berry entre escortée par les dames de sa cour et sa garde personnelle :
« elle [n'est] qu'un amas d'étoffes et de bijoux dont jaillissait une tête altière jusqu'au défi[20]. »
Toutefois, les commentaires et les ragots malveillants se multiplient[21]. Attisant l'intérêt des spectateurs friands de scandales, la présence de Mme de Berry à la première de l'Œdipe contribue à la réussite de la pièce et à son succès public. Elle se rend cinq fois de suite à la représentation, « comme pour braver l'opinion publique »[22]. En 1719, la duchesse est enceinte à nouveau.
Les jugements sur son comportement sexuel se multiplient. Ils seront repris par certains « historiens » français. Ainsi, à propos d'une représentation d'Œdipe chez le Roi, Édouard de Barthélemy écrit :
« Il est permis de croire que la princesse succomba à l'émotion de quelques applaudissements significatifs et paya de la sorte la maladroite audace qu'il y avait à venir inutilement s'afficher dans un moment où le déchaînement de l'opinion était peut-être plus violent encore par suite de son état avancé de grossesse qui n'était un secret pour personne[23]. »
Lors de son accouchement, la duchesse craint de mourir et réclame les sacrements[24]. En raison de la présence de Riom et de Mme de Mouchy dans le palais du Luxembourg, le curé de Saint-Sulpice, Jean-Baptiste Languet de Gergy, refuse d'administrer l'extrême-onction à la parturiente[25]. Sa décision est alors appuyée par le cardinal de Noailles qui considère aussi que les sacrements ne devaient être dispensés tant que Riom et la dame d'honneur n'étaient pas congédiés[26]. Le , la jeune femme fait une fausse couche et échappe à la mort de peu. Elle fait rouvrir le jardin du Luxembourg et le voue au blanc pour six mois ainsi que toute sa maison, en l'honneur de sa fille. Elle se retire au château de Meudon où elle espère se rétablir en s'éloignant de la Cour.
Selon Saint-Simon, le Régent est particulièrement courroucé contre sa fille qui aurait épousé secrètement Riom après son accouchement. Il ordonne à celui-ci de rejoindre son régiment sur la frontière espagnole. Dans l'espoir de convaincre son père d'accepter de rendre public son mariage et de rappeler Riom, elle l'invite au château de Meudon pour un souper. Le Régent reste inflexible[27].
La duchesse meurt des suites de ses couches deux mois plus tard, à l'âge de vingt-trois ans. Lors de l'autopsie, réalisée au château de La Muette, la nuit du 20 au , les médecins affirment lui trouver « un ulcère à l'estomac, un autre à l'aine, la rate entièrement pourrie et en bouillie, la tête pleine d'eau et la cervelle réduite de moitié. »
Son cœur est déposé, ainsi qu'il était fait pour tout prince et princesse de la Maison de France, dans la chapelle Sainte-Anne[28].
Descendance
Du vivant de son mari, la duchesse de Berry subit trois grossesses malheureuses :
- une fille, fausse-couche le , château de Fontainebleau ;
- Charles d'Alençon, duc d'Alençon, château de Versailles, né avant terme le , mort le ;
- Marie Louise Élisabeth d'Alençon, née avant terme au château de Versailles ( – ).
Après son veuvage :
- une fille née au palais du Luxembourg le 27 ou ne vit que trois jours ;
- une fille née fin juillet 1717 lorsque la duchesse s'est retirée au château de la Muette pour accoucher. Le père serait le comte de Riom. Selon Duclos, cette fille devient religieuse à l'abbaye de Pontoise[29] ;
- une fille attribuée par Saint-Simon à Riom, mort-née au palais du Luxembourg, le .
Chansons populaires
Voltaire
Des vers attribués à Voltaire, qui cherche à atteindre le régent de manière détournée, se moquent de la duchesse de Berry[6] :
Enfin votre esprit est guéri
Des craintes du vulgaire,
Belle duchesse de Berry,
Achevez le mystère ;
Un nouveau Loth vous sert d'époux,
Mère des Moabites,
Puisse bientôt naître de vous
Un peuple d'Ammonites.
— supposément Voltaire
La grosse Joufflotte
Menant de front la bonne chère et l'amour dès son installation au Palais du Luxembourg, elle fait scandale par sa conduite. Multipliant les aventures, elle n'hésite pas à choisir ses amants parmi ses gardes et laquais. Ses amours licencieuses inspirent la plume des satiristes[30] :
La Messaline de Berry,
L'œil en feu, l'air plein d'arrogance,
Dit en faisant charivari,
Qu'elle est la première de France,
Elle prend ma foi, tout le train,
D'être la première putain.
Un fragment de Noëls satiriques de 1717 ridiculise Madame de Berry[31] :
Grosse à pleine ceinture,
La féconde Berry
Dit en humble posture
Et le cœur bien marri :
Seigneur, je n'aurai plus de mœurs aussi gaillardes,
Je ne veux que Riom et mon papa,
Ou par-ci, par-là mes gardes.
Au début de 1716, Madame de Berry, malade en son palais du Luxembourg, ne paraît pas en public pendant plusieurs semaines. Officiellement, elle souffre d'un gros rhume. Inspirées par des rumeurs d'accouchement clandestin que rapporte la Gazette de la Régence[32], diverses chansons satiriques anonymes évoquent la multiplicité des géniteurs possibles :
[…]
Il faut bien lui donner un nom :
Ainsi, sans être téméraire,
C'est la Rochefoucauld, de Pont,
Gontaut, la Haye, Salvaire, Rion[33].
[…]
La mère est de bonne maison,
Elle est du vrai sang de Bourbon ;
Nous en ignorons tous le père,
Car ils étaient trop à la faire.
Depuis la mort de son mari,
Cet aimable Duc de Berry,
[…]
Pour ne point éteindre la race,
Elle épouse la populace[34].
Lorsque la fille du Régent fait fermer au public les jardins de son palais du Luxembourg, les médisants commentent que c'est pour pouvoir s'y livrer avec plus de liberté à ses amours[35] :
On nous a fermé la porte
Du jardin du Luxembourg ;
C'est la grosse Joufflotte
Qui nous a joué ce tour.
Elle eût mieux fait la bougresse,
De boucher le trou,
Le plus voisin de ses fesses,
Par où ses gardes font joujou
Postérité
Aujourd'hui, l'imaginaire de la Régence dans les romans historiques réduit le plus souvent la Duchesse de Berry à une figure de l'excès et de la dépravation[36]. Le « disgracieux » et « dangereux » embonpoint de la duchesse est évoqué par sa grand-mère, la princesse Palatine dans une lettre du :
« Notre duchesse de Berry est malade, elle a la fièvre, des vapeurs et des douleurs à la matrice… À l'instant on me dit qu'elle est très mal ; je suis bien inquiète : elle est si grasse et si grosse que j'ai peur qu'elle ne fasse une bien grave maladie… »
— Lettres de la princesse Palatine (1672-1722)[37]
Comme on le sait, sa grossesse étant arrivée à terme, la duchesse de Berry est alors en couches depuis plusieurs jours au palais du Luxembourg, et à l'article de la mort. La vieille princesse veut cacher le scandale que provoque cet accouchement clandestin et attribue la « bien grave maladie » de sa petite-fille à son obésité, conséquence de sa boulimie.
L'historiographie de la Régence ne fera que charger un peu plus les traits négatifs associés au portrait de la Duchesse de Berry, jusqu'à en faire la figure emblématique des excès de son temps, nymphomane, boulimique et alcoolique, l'incarnation par excellence d'une féminité mortifère. Elle devient aussi un « cas » intéressant pour des médecins férus d'histoire des tares héréditaires dans les familles royales, tel le Dr Paul Jacoby en 1904[38] qui, dans son analyse médicale de la généalogie des Orléans, la caractérise en quelques lignes :
« Marie-Louise-Élisabeth, mariée à Charles duc de Berry, fils du Grand Dauphin, morte jeune et sans postérité ; elle eut de nombreuses fausses couches ; tombée dans la débauche la plus abjecte, maîtresse de son père, se prostituant dans les rues, s'enivrant, elle était excessivement orgueilleuse et altière, et prétendait aux honneurs royaux. »
Près de trois siècles après sa mort précoce, la jeune duchesse, vilipendée par Saint-Simon qui en fait « un modèle de tous les vices », semble condamnée à ne figurer dans l'Histoire et la fiction historique que sous les traits grotesques de la « Messaline de Berry », « première p... de France », que son obésité morbide et ses fureurs lubriques mènent vite au tombeau[39].
Première dame de Royaume, la voluptueuse et féconde princesse dont rien n'égalait l'orgueil, qui usurpe les honneurs dus aux reines tout en scandalisant tout Paris par ses frasques amoureuses et pour finir « se tue de grossesses[40] », n'est plus aujourd'hui que « La Joufflotte », morte à 23 ans, « étouffée par la graisse, la débauche et l'alcool[41] ».
Au cinéma
Dans le film de Bertrand Tavernier Que la fête commence..., l'intrigue débute en avec la mort de la duchesse de Berry, dont le cinéaste montre l'autopsie, quand, dans le même temps, le fantôme de la duchesse « hante » le Régent tout au long du film.
Notes et références
- Marquis de Dangeau 1854, p. cii.
- Maral 2002, p. 353.
- Marquis de Dangeau 1854, p. xiv.
- Duc de Saint-Simon 1840, p. 24-31.
- P. Gaxotte 1997, p. 69.
- J.-B. H. R. Capefigue 1861, p. 40.
- Correspondance complète de Madame, duchesse d'Orléans, par M.G. Brunet, t. 1, 1857, p. 125-126.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 54.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 96.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 360.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 361.
- Suppléments aux mémoires de Saint-Simon, t. 1, p. 231-234, sans précision de date.
- Saint-Simon, t. 14, p. 111.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 60.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 63.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 315.
- Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, Œuvres complètes, vol. 7 : Mémoires secrets de la régence de Philippe duc d'Orléans, (lire en ligne), p. 8.
- Saint-Simon 1791, p. 11.
- M. Beuchot (éd.), Œuvres de Voltaire, t. 1, Paris, 1834, p. 329.
- Erlanger, Le Régent, 1938, p. 183.
- Jay Caplan, In the King's Wake: Post-Absolutist Culture in France, University of Chicago Press, 1994, p. 50-51.
- Capefigue, Jean Baptiste H. R. Philippe d'Orléans, régent de France, 1715-1723, Bruxelles, 1841, p. 199.
- Édouard de Barthélemy, Les Filles du Régent, Paris, Firmin Didot frères, 1874, vol. 1, p. 227.
- « Lettres de La Palatine à Madame de Ludres 1 & 2 avril 1719 » (Madame Palatine, Lettres françaises, Paris, Fayard, 1989, p. 597).
- Mémoires de Saint-Simon, t. 11, p. 110.
- Saint-Simon 1791, p. 15.
- Marquis de Dangeau 1854, p. 87.
- Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, t. 2, Paris, Auguste Durand, , p. 169.
- Charles-Pinot Duclos, Œuvres complètes, tome 5, Paris, Colnet, 1806, p. 401 : « La fille de la duchesse de Berri et du comte de Riom, que j'ai vue dans ma jeunesse, est actuellement religieuse à Pontoise, avec trois cents livres de pension. »
- Georges Pillement, Paris disparu, Paris, Grasset, 1966, p. 56.
- Jean-Frédéric Phélypeaux Maurepas (comte de), Recueil dit de Maurepas : pièces libres, chansons, epigrammes, et autres vers satiriques sur divers personnages des siècles de Louis XIV et Louis XV, accompagnés de remarques curieuses du temps, t. 3, Leyde 1865, p. 229-230.
- E. de Barthélemy (éd.), Gazette de la Régence, janvier 1715-juin 1719, Ch. Charpentier, Paris, 1887, p. 68. En date du 6 février 1716 :
« On dit Madame la Duchesse de Berry accouchée d'une fille qui n'a vécu que trois jours. Cette conduite rappelle les Messalines. »
- Chansonnier dit de Maurepas (manuscrit) : Recueil de chansons, vaudevilles, sonnets, épigrammes, épitaphes et autres vers satiriques et historiques, avec des remarques curieuses, vol. XIII (années 1715-1716) p. 291.
- Emile Raunié (éd.), Recueil Clairambault-Maurepas : chansonnier historique du XVIIIe siècle, vol. II, Paris, 1880, p. 36-38 (“Les couches de la duchesse de Berry”, chanson datée de 1716).
- Jean Frédéric Phélypeaux Maurepas (comte de), Mémoires du comte de Maurepas, Paris, Buisson, 1792, t. 1, p. 126-127.
- Voir Patrick Pesnot, Le Régent. Le règne du sphinx, Nouveau Monde éditions, 2011, ou encore Michel Peyramaure, Les Fêtes galantes, Paris, 2005, p. 284 : « “maquerelle” énorme et ivrogne, “la première putain du royaume” traine son obésité de lit en sofa. »
- Paris, Mercure de France, 1985, p. 384.
- Paul Jacoby, Études sur la sélection chez l'homme, F. Alcan, Paris, 1904, p. 410.
-
« [...] la plus dépravée des femmes de son temps, et dans tous les genres de dépravation. On ne peut pas la calomnier. Dans ce logement qui fut sien, comme à Meudon et à la Muette, ses débordements scandalisèrent un monde où l’on ne s’étonnait guère. Grossièrement athée, goinfre, ordurière, roulant des bras de Riom dans ceux de tous les aventuriers, surpassant le cynisme des roués aux soupers de son père, malade chaque soir de ses "gueulées", ivre de liqueurs fortes, "rendant partout ce qu’elle avait pris" ; effroyable amas de tous les vices, et qui alla s’enfonçant dans la plus basse crapule, jusqu’au jour où elle mourut, à vingt-quatre ans, pourrie au fond des moelles par sa débauche animale. »
— Eugène-Melchior de Vogüé, « L’Histoire à Versailles. — Dix-huitième siècle », Revue des Deux Mondes, 1901, p. 193-209 [lire sur Wikisource]
- Catherine Dufour, L'Histoire de France pour ceux qui n'aiment pas ça, Fayard, 2012.
- Vincent Meylan, « 4 mai 1677. Naissance de la Mademoiselle de Blois », Point de Vue, no 3588, 26/4-2/5/2017, p. 64.
Voir aussi
Bibliographie
- Édouard de Barthélemy, Gazette de la Régence, janvier 1715-juin 1719, Paris, Ch. Charpentier,
- Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue, Le cardinal Dubois et la Régence de Philippe d'Orléans, Paris, Amyot, , 228 p. (lire en ligne)
- Henri Carré, Mademoiselle. Fille du Régent. Duchesse de Berry 1695-1719, Paris, Hachette, 1936
- Philippe de Courcillon Dangeau, Journal du Marquis de Dangeau avec les additions du duc de Saint-Simon, t. 1, Paris, Firmin Didot, (lire en ligne), p. 102
- Catherine Dufour, L'Histoire de France pour ceux qui n'aiment pas ça, Paris, Fayard, 2012
- Philippe Erlanger, La Fille du Régent, Miroir de l'Histoire, 1959, p. 496-513
- Pierre Gaxotte, Le Siècle de Louis XV, Fayard, , p. 69
- Pierre Leroux, Œuvres de Pierre Leroux (1825-1850), t. 1, Paris, Louis Nétré, (lire en ligne), chap. 1 (« Trois discours sur la situation actuelle de la société et de l'esprit humain »), p. 37
- Alexandre Maral, La Chapelle royale de Versailles sous Louis XIV, Sprimont, Mardaga, coll. « Musique-Musicologie », , 478 p. (ISBN 2-87009-809-X, lire en ligne), p. 353
- François Raviez, « Les vices du cœur, de l'esprit et de l'âme : la duchesse de Berry ou le scandale du corps dans les Mémoires de Saint-Simon », dans A. Richardot (éd.) Femmes et libertinage au XVIIIe siècle ou les Caprices de Cythère, Paris, Presses universitaires de France, 2003, p. 23-38
- Paul Rival, Fantaisies amoureuses du Duc de Richelieu, Paris, Hachette, 1959, p. 187-189
- Jacques Roujon, La Fille du Régent, Paris, Grasset, 1935
- Saint-Simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon, sur le siècle de Louis XIV et la Régence, vol. 33, Paris, H.-L.Delloye, , p. 24-31
- Œuvres de Voltaire, t. 1, Paris, M. Beuchot,
Articles connexes
Liens externes
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